۞ وَاتْلُ عَلَيْهِمْ نَبَاَ ابْنَيْ اٰدَمَ بِالْحَقِّۘ اِذْ قَرَّبَا قُرْبَانًا فَتُقُبِّلَ مِنْ اَحَدِهِمَا وَلَمْ يُتَقَبَّلْ مِنَ الْاٰخَرِۗ قَالَ لَاَقْتُلَنَّكَ ۗ قَالَ اِنَّمَا يَتَقَبَّلُ اللّٰهُ مِنَ الْمُتَّقِيْنَ ( المائدة: ٢٧ )
Watlu 'alaihim naba abnai Aadama bilhaqq; iz qarrabaa qurbaanan fatuqubbila min ahadihimaa wa lam yutaqabbal minal aakhari qaala la aqtulannnaka qaala innamaa yataqabbalul laahu minal muttaqeen (al-Māʾidah 5:27)
English Sahih:
And recite to them the story of Adam's two sons, in truth, when they both made an offering [to Allah], and it was accepted from one of them but was not accepted from the other. Said [the latter], "I will surely kill you." Said [the former], "Indeed, Allah only accepts from the righteous [who fear Him]. (Al-Ma'idah [5] : 27)
Muhammad Hamidullah:
Et raconte-leur en toute vérité l'histoire des deux fils d'Adam. Les deux offrirent des sacrifices; celui de l'un fut accepté et celui de l'autre ne le fut pas. Celui-ci dit: «Je te tuerai sûrement». «Allah n'accepte, dit l'autre, que de la part des pieux». (Al-Ma'idah [5] : 27)
1 Mokhtasar French
Ô Messager, raconte à ces envieux injustes parmi les juifs l’histoire véridique des deux fils d’Adam, Caïn (Qâbîl) et Abel (Hâbîl)( ), lorsqu’ils présentèrent chacun une offrande par laquelle ils recherchaient à se rapprocher d’Allah.
Allah accepta l’offrande d’Abel car il était du nombre des pieux tandis qu’Il n’accepta pas celle de Caïn, ce qui laissait présager sa véritable nature. Caïn, rongé par l’envie, s’émut de ce que l’offrande d’Abel avait été acceptée et dit:
Je te tuerai, ô Abel !
Abel répondit:
Allah n’accepte l’offrande que de ceux qui Le craignent en se conformant à Ses commandements et en délaissant ce qu’Il interdit.
2 Rashid Maash
3 Islamic Foundation
4 Shahnaz Saidi Benbetka
5 Tafsir Ibn Kathir
L'histoire des deux fils d'Adam demeure toujours le symbole de la jalousie et de l'injustice.
Elle nous montre comment Caïn avait agressé son frère Abel et le tua parce que Dieu avait acceptée l'offrande offerte par le deuxième et refusé celle de l'autre.
Dieu ordonne à Son Envoyé de raconter cette histoire à ces injus tes et jaloux, les juifs frères des porcs et de singes et leurs sembla bles, en toute vérité sans y rien ajouter ni dim inuer et sans changement nr confusion.
L'histoire comme elle a été rapportée par les théologiens et les exégètes est la suivante: «Par nécessité, Dieu avait permis à Adam -que Dieu le Salue - de marier ses garçons avec ses filles de sorte, comme ils l'ont précisé, que le fils épouse la jumelle de son frère.
Ils ont ajouté que dans chaque conception il y avait deux jumeaux: un garçon et une fille.
Comme la sœur jumelle d'Abel était très laide et celle de caïn très belle, ce dernier décida de se marier d'avec sa sœur jumelle.
Adam re fusa et demanda à chacun de ses fils Abel et Caïn de présenter une oblation, celui dont son oblation aura été acceptée, aura le droit de se marier d'avec la belle fille, la sœur de Caïn».
Le Coran, comme on l'a vu, a mentionné l'histoire.
As-Souddy a ajouté, d'après Ibn Abbas et Ibn Mass'oud, que Caïn possédait de terrains cultivés et Abel de troupeaux.
Abel présenta une femelle de son troupeau qui était bien grasse.
Quant à Caïn, il offrit une gerbe de blé, comme il en trouvait un épi plein, il l'égraina et le mangea.
Un feu descendit, dévora l'oblation d'Abel et laissa intact celle de Caïn.
Celui-ci irrité, s'écria: «Je te tuerai pour t'empêcher de te ma rier d'avec ma sœur».
Et Abel de lui répondre: «Allah n'accepte d'of frandes que de ceux qui Le craignent».
Abdullah Ben Amr, en racontant le même récit, a dit qu'Abel était plus robuste que son frère mais il s'abstint de lui faire du mal.
Ibn Abbas, dans une autre version, a précisé que l'oblation pré sentée par Abel fut, plus tard, le rachat du fils d'Ibrahim.
Et c'est Dieu qui est le plus savant.
Le frère vertueux répondit avec toute quiétude: «Si tu lèves la main sur moi pour me tuer, je ne lèverai pas la mienne sur toi pour te tuer» et je veux que tu prennes sur toi mes péchés et les tiens «Car je crains Allah le maitre de l'univers» Plutôt je m'endure avec foi en espérant la ré- compene divine.
A ce propos il est cité dans les deux Sahihs que l'Envoyé de Dieu ﷺ a dit: «Quand deux hommes se rencon trent, l'épée à la main, pour se combattre, le meurtrier et la victime iront à l'Enfer».
On lui dit: «O Envoyé de Dieu , c'est bien le sort du meurtrier, mais pour la victime ?».
Il répondit: «L'homme victime cherchait aussi à tuer l'autre».
(Rapporté par Boukhari et Mouslim)(1).
L'imam Ahmed rapporte d'après Bichr Ben Sa'id que Sa'd Ben Abi Waqas, lors desévénements qui eurent lieu à l'époque où Othman fut tué, que l'Envoyé de Dieu ﷺ avait dit: «Il y aura des troubles, celui qui sera assis vaudra mieux que celui qui sera de bout, celui qui restera debout vaudra mieux que celui qui marchera, et celui qui marchera vaudra mieux qui ira en vitesse» On demanda: «Et si quel qu'un entrera dans ma maison pour me tuer ?»
Il répondit: «Sois donc comme le fils d'Adam»(2).
Et Ayoub As-Sikhtiani de commenter l'attitude de 'Othman: «Il était le premier à se conformer à ce verset: «Si tu lèves la main sur moi ….»
«Je préfère que tu te charges de mes péchés et des tiens.
Tu finiras dans la Géhenne.
C'est la récompemse des cirminels».
C'est à dire, selon les dires de Moujahed et ibn Abbas: le péché de mon meurtre et les péchés que tu as commis auparavant.
Le hadith qu'on a rapporté d'après Aicha où le Prophète ﷺ a dit: «Etre tué et endurer sans réagir fera effa cer tous les péchés» n'est pas authentifié et on ne saurait l'admettre comme tel car s'il est ainsi, cela veut dire que Dieu absoudra tous les péchés de la victime pour avoir été tuée de la sorte et en chargera le meurtrier ce qui n'est pas logique.
Mais ceci pourrait être appliqué à certains individus, car selon le hadith, la victime réclamera ses droits de son meurtrier au jour du Jugement: on prendra alors des bonnes actions du meurtrier autant que son crime pour les passer à l'actif de la victime.
Au cas où ses bonnes actions ne seront plus suffisantes pour indemniser la victime, on prendra des mauvaises actions de cette dernière pour les passer à l'actif du premier.
En appliquant cette règle, il se pourra que la victime soit déchargée complètement de ses péchés pour en charger le meurtrier.
Ce qu'il faut retenir de ce hadith consiste à savoir que le meurtre est le plus grave des péchés.
Peut-être on se demande: Comment Abel voulait que son frère Caïn porte à sa charge le crime de son meurtre ?
La réponse est la sui vante: Abel avait déclaré à Caïn que s'il voulait le battre, il ne porterait jamais sa main sur lui et lui laisserait la liberté d'agir.
Les propos d'Abel aurait été pour Caïn une belle exhortation et un rabrouement si ce dernier les avait prêtés attention.
«Sa conscience ne le retint pas de tuer son frère.
Il le tua» Malgré l'avertissement de son frère, il le tua poussé par sa passion, et ce fut avec un morceau de fer qu'il tenait en mairv.
Mais on a dit aussi, comme précise As-Souddy, que Caïn se mit à la recherche d'Abel par tout dans les vallées et sur les cîmes des montagnes.
Il le trouva un jour endormi auprès de son troupeau, prit une pierre et le frappa sur la tête jusqu'à ce qu'il mourût, puis il le laissa un cadavre en plein air.
Quant à Ibn Jarir, il a raconté, d'après les gens de Livre, qu'il l'avait mordu et étranglé à la façon des bêtes fauves.
Suivant une autre version, il lui tordit le coup essayant de l'étouffer mais Iblis en ce moment se présenta devant lui, tint une bête par la tête, prit une pierre et l'en frappa pour lui apprendre comment il devait le tuer.
Le récit d'Abdullah Ben Wahb était presque le même mais il a jouté: Iblis accourut vers Eve et lui dit que Caïn a tué Abel.
Et elle de s'interroger: Qu'est-ce qu'un meurtre ?
Il lui répondit: il ne pourra ni boire, ni manger, ni bouger. - C'est donc la mort ?
s'écria Eve.
Elle commença à pleurer et se lamenter.
Adam arriva et, en s'enquêtant, elle ne lui répondit pas.
Il lui dit après: «Vas-y te lamenter, toi et tes fil les, quant à moi et mes fils, nous désavouons ton comportement.»
«Depuis lors, il est du nombre des réprouvés» dans le bas monde et l'au-delà.
C'est un des perdants.
A cet égard Abdullah Ben Mass'oud rapporte que l'Envoyé de Dieu ﷺ a dit: «Aucune âme n'est tuée injustement sans qu'une part de ce crime ne tombe sur le fils d 'Adam (Caïn) qui a décrété le meurtre» (Rapporté par plu sieurs/1*.
«Un corbeau, envoyé par Allah, gratta la terre pour lui montrer com ment cacher les parties indécentes de son frère».
As-Souddy dit: Comme il laissa son frère mort en plein air sans l'enterrer, Dieu à ce moment envoya deux corbeaux qui se mirent à s'entretuer.
Le meurtrier se mit à gratter la terre, et creusa un fossé, pui(s r il y jeta le cadavre et le couvrit du sable.
I, à la vue de ce corbeau, s'écria: «Malheureux que je suis!
Suis-je donc moins pitoyable que ce corbeau pour avoir omis d'enterrer mon frère ?»
Ibn Abbas a dit: «Abel portait le cadavre de son frère dans une outre sur son dos pendant une année entière, qu'à la fin Dieu en voya le corbeau pour lui montrer comment cacher le cadavre.
Les gens de la Tora racontent ce dialogue entre le Seigneur et Caïn: «Et Yahweh dit à Caïn: «Où est Abel, ton frère ?»
Il dit: «Je ne sais pas; suis-je le gardien de mon frère ?»
Yahweh dit: «Qu'as-tu fait ?
La voix du sang de ton frère crie vers moi du sol» Maintenant tu es maudit du sol, qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère.
Si tu cultives le sol, il ne donnera plus ses fruits, tu seras errant et fugitif sur la terre» (Génèse 4).
«il est du nombre des réprouvés» Dieu le fit au nombre de ceux qui se repentent, comme a dit Al-Hassan Al-Basri, mais après avoir tout perdu.
Tel fut le récit concernant les deux fils d'Adam d'après les éxégè- tes et tous s'accordent qu'ils étaient issus des reins d'Adam.
En le commentant, Moujahed et Ibn Joubaïr ajoutent: Aussitôt Caïn fut puni, sa jambe fut accrochée à sa cuisse le jour où il a commis son crime, et Dieu avait fixé le visage de Caïn vers le soleil de sorte qu'il tournait toujours de son côté.
Dans un hadith authentifié, l'Envoyé de Dieu ﷺ a dit: «Les péchés qui méritent le prompt châtiment dans la vie présente, en leur réservant celui de l'au-delà, sont la rupture du lien de pa renté et l'injustice»(1) Le faire de Caïn réunit les deux péchés.