Skip to main content

يٰٓاَيُّهَا النَّبِيُّ لِمَ تُحَرِّمُ مَآ اَحَلَّ اللّٰهُ لَكَۚ تَبْتَغِيْ مَرْضَاتَ اَزْوَاجِكَۗ وَاللّٰهُ غَفُوْرٌ رَّحِيْمٌ   ( التحريم: ١ )

yāayyuhā
يَٰٓأَيُّهَا
O!
Ô
l-nabiyu
ٱلنَّبِىُّ
Prophet!
[Le] Prophète !
lima
لِمَ
Why (do)
Pourquoi
tuḥarrimu
تُحَرِّمُ
you prohibit
interdis-tu
مَآ
what
ce qu’
aḥalla
أَحَلَّ
has made lawful
a autorisé
l-lahu
ٱللَّهُ
Allah
Allâh
laka
لَكَۖ
for you
pour toi ?
tabtaghī
تَبْتَغِى
seeking
Tu cherches
marḍāta
مَرْضَاتَ
(to) please
(la) satisfaction
azwājika
أَزْوَٰجِكَۚ
your wives?
(de) tes épouses.
wal-lahu
وَٱللَّهُ
And Allah
Et Allâh (est)
ghafūrun
غَفُورٌ
(is) Oft-Forgiving
très pardonneur,
raḥīmun
رَّحِيمٌ
Most Merciful
très miséricordieux.

Yaaa ayyuhan nabiyyu lima tuharrimu maaa ahallal laahu laka tabtaghee mardaata azwaajik; wallaahu ghafoorur raheem (at-Taḥrīm 66:1)

English Sahih:

O Prophet, why do you prohibit [yourself from] what Allah has made lawful for you, seeking the approval of your wives? And Allah is Forgiving and Merciful. (At-Tahrim [66] : 1)

Muhammad Hamidullah:

O Prophète! Pourquoi, en recherchant l'agrément de tes femmes, t'interdis-tu ce qu'Allah t'a rendu licite? Et Allah est Pardonneur, Très Miséricordieux. (At-Tahrim [66] : 1)

1 Mokhtasar French

Ô Messager, pourquoi rends-tu illicite ce qu’Allah t’a déclaré licite, à savoir, avoir des rapports intimes avec ton esclave Mâriyah, recherchant ainsi à satisfaire tes épouses qui sont jalouses d’elles, alors qu’Allah te pardonne et te fait miséricorde.

5 Tafsir Ibn Kathir

Les opinions ont divergé quant aux circonstances de la révélation des premiers versets.
- Nassaï rapporte, d'après Anas, que Marie (la Copte) qui était une esclave que le roi de l'Egypte avait envoyée comme présent au Messager de Dieu ﷺ.
Celui-ci la fréquentait de temps à autre.
Ses deux épouses Aicha et Hafsa ne cessèrent de le critiquer qu'à la fin il s'interdit de la fréquenter.
Dieu alors lui révéla: «O Prophète, pourquoi t'interdis-tu par complaisance pour tes épouses ce qu'Allah te permet» (Rapporté par Nassaï).
- Masrouq a dit que le Messager de Dieu -qu'Aflafi fe bénisse et le salue- a fait un serm ent en s 'in terd isant des choses licites.
Dieu le blâma et lui ordonna d'expier son serment» (Rapporté par Ibn Jarir).
- Ibn Abbas, a rapporté Ibn Joübayr, disait que lorsqu'on s'interdit des choses licites c'est un fait pareil à un serment qu'on doit expier.
Il ajoutait: «Le Prophète d'Allah est le plus bel exemple qu'il soit pour qui espère en Allah» [Coran 33:21] voulant dire par là que le Messager de Dieu ﷺ s'est interdit de son esclave Marie.
Dieu le blâma puis lui ordonna de se libérer de son serment.
Nombre d'ulémas et exégètes ont conclu de ce fait que l'homme qui s'interdit soit de son esclave, (femelle) soit d'une nourriture ou d'une boisson, soit d'une chose licite, doit expier son sement.
Parmi eux on compte l'imam Ahmed.
Quant à Chafé'i, il a restreint cette expiation à la femme et à l'esclave s'il s'agit de leur cohabitation, mais au cas où il veut par son faire répudier sa femme ou affranchir son esclave, il est tenu absolument de réaliser son serment par la répudiation et l'affranchissement.
- Dans le Sahih de Boukhari (le chapitre de la répudiation) il est cité que 'Aicha a dit: «Le Messager de Dieu ﷺ aimait le miel et lés friandises.
Après la prière de l'asr, il avait l'habitude d'entrer chez Tune de ses femmes et s'approchait d'elle.
Un jour, entrant chez Hafsa, il demeura chez elle plus que de coutume, et comme j'éprouvai une certaine jalousie, je m'enquis au sujet de sa longue absence, on m'informa qu'une femme avait envoyé à Hafsa un pot de miel de sa tribu, et Hafsa avait donné une gorgée de ce miel au Messager de Dieu ﷺ .
Je songeai à jouer un tour, et je dis à Sawda Bent Zam'a (sa co-épouse): «Il va sûrement s'approcher de toi, et quand il sera tout près, dis-lui: As-tu mangé des «maghafirs» ?
(une gomme qui s'écoule d'un arbuste appelé «'ourfout» et qui a une mauvaise odeur).
Il te répondra: «Non», ajoute alors: «­ Quelle est donc cette odeur qui s'exhale de toi ?»
, il te répliquera: «­ C'est Hafsa qui m'a donné une gorgée de miel».
Tu lui diras: «Les abeilles ont-elles butiné sur l'ourfot ?.
Moi-même je lui dirai la même chose, et toi Safia (en s'adressant à une autre ce-épouse) tu en feras autant».
Aicha poursuivit: «Sawda me raconta: «Par Dieu, le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue- arriva près de la porte, je me hâtai de lui dire ce que vous m'aviez dit autant j 'ai peur de toi».
Quand il entre chez Sawda, elle lui dit: «O Messager de Dieu, as-tu mangé des maghafirs ?».
Il lui répondit: «Non».
Elle répliqua: «Quelle est donc cette odeur qui s'exhale de toi ?»
Il lui dit: «Hafsa m'avait donné une gorgée de miel».
Sawda répondit: «Les abeilles ont-elles butiné sur l'ourfot ?».
Aicha continua son récit: «Quand le Prophète vint chez moi, je lui posai les mêmes questions, et Safia, à son tour, fit la même chose.
En retournant chez Hafsa, elle lui dit: «O Messager de Dieu, veux-tu boire du miel ?»
Il lui répondit: «Je n'en ai nullement besoin».
Comme Sawda m'a dit, plus tard: «Nous l'avons privé du miel», je lui répondis: «Tais- toi».
- Dans une autre version, toujours d'après Aicha, il est dit que Zainab Bent Jahch était la femme qui avait donné la gorgée de miel au Messager de Dieu, et que Aicha et Hafsa étaient les épouses qui ont joué le tour.
Ce qui confirme cela est que Aicha et Hafsa étaient les deux épouses qui s'aidèrent contre le Prophète et ce récit rapporté par l'imam Ahmed dans lequel Ibn Abbas a raconté: «Comme j'ai été avide de demander à Omar pour m'informer au sujet des deux épouses du Prophète et concernées par le verset: «Etes-vous prêtes au repentir maintenant que vos cœurs sont avertis ?»
, j'accomplis le pèlerinage avec lui.
Chemin faisant, 'Omar prit une route de côté pour satisfaire un besoin et je le suivis en apportant de l'eau pour qu'il fasse ses ablutions ensuite.
Je lui dis: «O prince des croyants, quelles étaient les deux femmes concernées par ce verset (précité) ?»
Il me répondit: «Comme tu es étonnant ô Ibn Abbas!»
(Al- Zouhari, un des rapporteurs du hadith a ajouté: «Omar répugnait qu'on lui demande une chose pareille mais quand même il lui répondit) et dit: «Aicha et Hafsa» (A savoir que Hafsa est la fille de 'Omar).
Puis Omar poursuivit: «Nous, les Qoraïchites, étions des hommes qui dominions nos femmes.
En arrivant à Médine (après l'Emigraiton) nous trouvions les femmes dominer les hommes.
Nos femmes commencèrent alors à imiter les Médinoises en apprenant les moyens de l'autorité.
Ma demeure était une maison appartenant à Omayya Ben Zaïd à AI-'Awali (une région à Médine).
Un jour, comme je fus irrité contre ma femme, elle essaya à me tenir tête et je la repoussai.
Elle me dit alors: «­ Pourquoi ne veux-tu pas que je discute avec toi ?
Par Dieu, les épouses du Prophète ﷺ le font, et il arrive qu'une d'elles le fuit du matin jusqu'au soir!»
Sur ce, je me rendis chez Hafsa et lui dis: «Est-ce vrai que tu tiens tête au Prophète ﷺ et tu le fuis du matin jusqu'au soir ?»
- Oui, répondit-elle.
Je m'écriai alors: «Elle sera déçue et perdante chacune d'entre vous qui agit ainsi.
L'une d'entre vous croit-elle qu'elle sera à l'abri de la colère de Dieu si le Prophète s'irrite contre elle, et qu'elle ne soit perdante ?
Non, ne fais pas cela.
Si tu as besoin d'une somme d'argent ne la demande pas au Messager de Dieu et viens chez moi pour te la donner.
Ne te trompe pas si l'une de tes co- épouses est plus jolie que toi-voulant désigner Aicha-.
J'avais un voisin des Ansars (Médinois), et chacun de nous, à tour de rôle, allait chez le Prophète ﷺ pour apprendre les nouvelles révélations et les enseignements pour en informer d'autre.
«Nous parlions que Bani Ghassan s'apprêtaient à nous attaquer.
Quand fut le tour de mon voisin, il se rendit le matin pour avoir des nouvelles et le soir vint frapper à ma porte et n'interpella.
En sortant pour le voir, il me dit: «Une chose grave est arrivée!»
En lui demandant s'il s'agissait de Bani Ghassan, il répondit: «Non c'est une affaire qui est encore plus grave.
Le Messager de Dieu ﷺ a répudié ses femmes» Je m'écriai alors: «Hafsa est déçue et perdue.
J'ai imaginé toujours que cela arrivera».
Après la prière de l'aube, je me dirigeai vers Hafsa et la trouvai en pleurs.
Je lui demandai: «Est-ce vrai que le Messager de Dieu vous a répudiées ?»
- Je ne sais pas, répondit-elle.
Il est seul dans son belvédère.
Je me rendis chez le Messager de Dieu ﷺ et demandai à son domestique afin qu'il m'autorise à entrer chez lui.
Le domestique retourna pour m'informer qu'il a gardé le silence sans m'accorder cette autorisation.
J'allai ensuite là où se trouve sa chair et je trouvai une foule d'hommes pleurer.
Comme cette scène eut un effet triste dans mon for intérieur, je me dirigeai à nouveau chez le domestique pour obtenir l'autorisation d'entrer.
Mais comme pour la première, il revint m'informer que le Messager de Dieu ﷺ gardait toujours le silence.
A ce moment-là je préférai m'éloigner et en le quittant, voilà que le domestique qui m'appela pour retourner car l'autorisation me fut accordée.
J'entrai chez le Messager de Dieu ﷺ et le saluai.
Il s'était accoudé sur une natte qui a laissé des traces sur son flanc.
Je lui demandai: «As-tu répudié tes femmes ô Messager de Dieu ?»
Il leva la tête et me répondit: «Non».
Je m'écriai alors: «Dieu est grand!
Ah!
si tu nous voyais ô Messager de Dieu, nous les Qoraïchites, comment on dominait les femmes, mais à notre arrivée à Médine, nous trouvâmes que les femmes ont une autorité sur les hommes et par la suite nos femmes, en apprenant à les imiter, s'enhardissent jusqu'à nous tenir tête.
(Afin d'éviter de rapporter les mêmes paroles de 'Omar) il lui raconta ce qu'en fut avec sa femme puis avec sa fille Hafsa: Le Messager de Dieu ﷺ sourit en entendant les propos de 'Omar.
Puis Omar lui dit: «O Messager de Dieu, puis-je être familier avec toi ?».
- Certes oui, répondit-il.
Je m'assis, poursuivit Omar, et je fis le tour de la chambre de mes yeux.
Je ne vis aucune chose qui pouvait attirer mon attention (car il n'y avait rien).
Je lui dis: «O Messager de Dieu, invoque Dieu afin qu'il fasse largesses à ta communauté, car Il l'a fait pour les Perses et les Romains qui ne L'adorent pas».
Il s'assit à ce moment-là et me répondit: «En doutes-tu ô Ibn Al-Khattab ?
Ce sont des gens auxquels Dieu a hâté les choses excellentes en ce monde» Je rétorquai: «Implore pour moi le pardon de Dieu ô Messager de Dieu».
Le Prophète ﷺ avait fait un serment de n'avoir aucun rapport avec ses épouses tout un mois à cause de leur mauvais comportement vis-à-vis de lui, jusqu'à ce que Dieu le blâmât».
Anas rapporte que Omar a dit: «Remarquant que les épouses du Prophète ﷺ, portées par leur jalousie, se sont alliées contre lui, je leur dis: «S'il vous répudie, Il se peut que son Seigneur lui donne en échange de meilleures épouses que vous».
Dieu fit alors descendre un verset tel que je leur ai dit».
Nous avons montré auparavant que trois souhaits formulés par Omar ont coincktt avec des ordres divins: Le premier concernant le voile des femmes du Prophète; le deuxième concernant les prisonniers de Badr; et le troisième de prendre la station d'Ibrahim comme lieu de prière. « … des épouses croyantes, fidèles, pieuses, repentantes, praticantes» le sens est très clair.
Quant au terme «oU*_sL_~» on lui a donné deux interprétations: Qui jeûnent, d'après Ibn Abbas, Ikrima et Moujahed, ou: ayant suivi le Prophète dans l'exii (émigrantes de La Mecque à Médine).
«vierges ou non».
On dit que ce verset comporte une promesse de Dieu qui consiste à donner comme épouse (dans l'au- delà) Asia la femme de Pharaon (qui avait cru en Moïse) et comme vierge Marie la fille de 'Imran (Rapporté par Tabrani).
A ce propos Al- Hafedh Ben Asaker rapporte que Ibn Omr a dit: «Gabriel vint trouver le Messager de Dieu ﷺ, alors que sa femme Khadija passait auprès de lui.
Gabriel dit au Prophète: «Dis à Khadija que Dieu la salue, et Il lui annoncera la bonne nouvelle qu'elle aura au Paradis une maison en perles loin de toute peine et de tout bruit.
Une maison formée d'une seule perle creuse entre celle de Marie la fille de 'Imran et celle de Asia la fille de Mouzahem».