Skip to main content

وَاِذْ قَالَ مُوْسٰى لِقَوْمِهٖ يٰقَوْمِ اذْكُرُوْا نِعْمَةَ اللّٰهِ عَلَيْكُمْ اِذْ جَعَلَ فِيْكُمْ اَنْۢبِيَاۤءَ وَجَعَلَكُمْ مُّلُوْكًاۙ وَّاٰتٰىكُمْ مَّا لَمْ يُؤْتِ اَحَدًا مِّنَ الْعٰلَمِيْنَ  ( المائدة: ٢٠ )

wa-idh
وَإِذْ
And when
Et (rappelle) quand
qāla
قَالَ
said
a dit
mūsā
مُوسَىٰ
Musa
Moïse
liqawmihi
لِقَوْمِهِۦ
to his people
à son peuple :
yāqawmi
يَٰقَوْمِ
"O my people
« Ô mon peuple !
udh'kurū
ٱذْكُرُوا۟
remember
Rappelez-vous
niʿ'mata
نِعْمَةَ
(the) Favor
(le) bienfait
l-lahi
ٱللَّهِ
(of) Allah
(d’)Allâh
ʿalaykum
عَلَيْكُمْ
upon you
sur vous
idh
إِذْ
when
quand
jaʿala
جَعَلَ
He placed
Il a fait
fīkum
فِيكُمْ
among you
parmi vous
anbiyāa
أَنۢبِيَآءَ
Prophets
des Prophètes
wajaʿalakum
وَجَعَلَكُم
and made you
et a fait (de) vous
mulūkan
مُّلُوكًا
kings
des rois
waātākum
وَءَاتَىٰكُم
and He gave you
et vous a donnés
مَّا
what
ce que
lam
لَمْ
not
ne pas
yu'ti
يُؤْتِ
He (had) given
Il a donné
aḥadan
أَحَدًا
(to) anyone
(à) qui que ce soit
mina
مِّنَ
from
parmi
l-ʿālamīna
ٱلْعَٰلَمِينَ
the worlds
toutes les générations de chaque créature.

Qa iz qaala Moosaa liqawmihee yaa qawmiz kuroo ni'matal laahi 'alaikum iz ja'ala feekum mulookanw wa aataakum maa lam yu'ti ahadam minal 'aalameen (al-Māʾidah 5:20)

English Sahih:

And [mention, O Muhammad], when Moses said to his people, "O my people, remember the favor of Allah upon you when He appointed among you prophets and made you possessors and gave you that which He had not given anyone among the worlds. (Al-Ma'idah [5] : 20)

Muhammad Hamidullah:

(Souvenez-vous) Lorsque Moïse dit à son peuple: «O, mon peuple! Rappelez-vous le bienfait d'Allah sur vous, lorsqu'Il a désigné parmi vous des prophètes. Et Il a fait de vous des rois. Et Il vous a donné ce qu'Il n'avait donné à nul autre aux mondes. (Al-Ma'idah [5] : 20)

1 Mokhtasar French

Ô Messager, rappelle-toi lorsque Moïse dit à son peuple, les enfants d’Israël: Ô peuple, mentionnez avec vos cœurs et vos bouches le bienfait d’Allah sur vous lorsqu’Il désigna parmi vous des prophètes qui vous appellent vers la guidée, qu’Il fit de vous des rois souverains de vos personnes après que vous ayez été des esclaves et qu’Il vous accorda des bienfaits qu’Il n’accorda à aucun autre peuple de votre époque.

5 Tafsir Ibn Kathir

Dieu demande à Son serviteur, Prophète et interlocuteur Moïse Ben 'Imran de rappeler à son peuple les fils d'Israël les bienfaits et les grâces dont Dieu les a comblés dans ce bas monde et même dans la vie future s'ils avaient suivi la voie droite.
«I l a tiré de ton sein des Pro­ phètes» Car à la mort de chaque Prophète Il leur envoyait un autre de­ puis leur père Ibrahim.
Ces Prophètes ne cessaient de les appeler à Dieu en les menaçant de Son châtiment jusqu'à la venue de Jésus, fils de Marie -que Dieu le salue.
Et à la fin Il a envoyé Mouhammad Ben Abdullah ﷺ de la descendance d'Ismaël fils d'Ibrahim, et qui fut le plus honoré et considéré.
«et des rois» Ibn Abbas a commenté cela et dit: «On donnait l'épi- thète «roi» à tout homme qui possédait une femme, un esclave et une demeure.
Pour justifier cette appellation, on rapporte qu'un homme avait dit à Abdullah Ben Amr Ben AI-'As: «Ne sommes-nous pas les pauvres Mohagériens ?»
Abdullah de lui demander: «As-tu une femme avec qui tu cohabites ?»
- Oui, dit-l'homme.
-As-tu un logis pour y de­ meurer ?»
-Oui. - Tu es donc un riche conclut Abdullah.
Et l'homme d'ajouter «J'ai aussi un domestique» - Alors tu es un roi, s'écria Abdul­ lah.
Quant à Al-Hassan AL-Basri, il a dit: «un roi est-il autre qu'un homme qui possède une monture, un domestique et une maison ?».
Il a été dit dans un hadith: «Celu i d 'entre vous qui, le matin, jouit d 'une bonne santé, se trouve en sécurité parmi les siens, possède la nourri­ ture de sa journée, c'est comme il possède le bas monde tout entier»/l ) «11 t'a manifesté une bienveillance qu'il n'a eue pour aucun autre» à l'époque où ils vivaient car ils étaient plus nobles et considérés que les Grecs, les Coptes et tous les autre peuples comme Dieu le montre dans ce verset: «Nous les avions élevés au-dessus des mondes» [Coran 45:16] Et dans un autre verset.
Moïse aurait dit à son peuple: «Vous choisirai-je un autre maître qu'Allah, Lui qui vous a élus parmi tous les peuples» [Coran 7:140].
C'était donc du temps de Moïse, car la communmauté musulmane est pour toujours la plus noble, la plus pré­ férée à Dieu, qui possède la Charia* (les lois religieuses) fa plus par­ faite, la voie la plus droite, son Prophète le plus noble, ses rois les meilleurs, ses bienfaits les plus abondants, ses familles les plus nom­ breuses, son royaume le plus vaste et sa puissance la plus durable, Dieu a dit d'elle: «Nous avons fait de vous une nation centrale pour que vous serviez de témoins à tous les peuples» [Coran 2:143].
Nous avons déjà parié des mérites de la communauté musulmane en commentant le verset n:110 de la sourate de la famille d'Imran.
On peut interpréter aussi le verset: «Il t'a manifesté une bienveil­ lance qu'il n'a eue pour aucun autre» en énumérant les grâces dont Dieu a comblé les fils d'Israël en faisant descendre sur eux la manne et les cailles, en faisant planer sur eux la nuée lors de leur errement dans le désert de Sinaï et autres choses qui constituaient des miracles divins.
Puis Moïse -que Dieu le salue- incita les fils d'Israël au combat pour entrer à Jérusalem qui était leur pays du temps de leur père Ja­ cob à l'époque où il l'avait quitté avec ses femmes et enfants pour re­ joindre Joseph -que Dieu le salue- en Egypte.
Ils vivaient là une longue période et ne la quittaient qu'avec Moïse qui les avait sauvés de Pharaon.
A cette époque, il y avait à Jérusalem un peuple très fort et puis­ sant -les 'Amaliq-.
Il leur ordonna donc d'y entrer en combattant ce peuple en leur annonçant la victoire.
Mais ils refusèrent, désobéirent à Moïse et se détournèrent de lui.
Dieu alors les punit en les envoyant au désert (de Sinaï) errant sans but, égarés ne sachant vers quel côté ils devaient se diriger, et ils y restèrent quarante ans.
«O mon peuple, rentre en terre sainte qu'Allah t'a fixée pour séjour» Cette terre, d'après Ibn Abbas et Moujahed est le mont Tor et son en­ tourage.
En réalité, elle est le Temple de Jérusalem et la région qui l'entoure.
On lui donne aussi le nom Ilia' qui signifie: la maison de Dieu.
Cette terre est celle que Dieu leur a promise par la bouche d'Is­ raël (Jacob) en héritage pour ceux qui croient d'entre eux.
Moïse dit à son peuple: «Ne reviens pas sur tes pas» en s'abstenant de combattre car «Ce serait ta perte».
Mais les fils d'Israël répondirent à Moïse que cette terre «est occupée par un peuple puissant.
Nous n'y rentrerons que lorsqu'elle aura été évacuée.
Une fois évacuée, nous y rentre­ rons».
Donc sous prétexte que dans cette terre réside un peuple très fort de grande stature comme des géants et puissant, ils s'abstinrent de combattre ne pouvant faire face à ce peuple, et refusèrent d'y en­ trer.
Mais deux hommes des fils d'Israël qui craignaient Dieu et au- quels Il avait accordé Sa faveur les incitèrent au combat.
Ces deux hommes, selon Ibn Abbas, Moujahed, Ikrima et autre, étaient Youcha' Ben Noun et Kaleb Ben Youfana.
Ils leur dirent: «Forcez la porte» pour entrer, et «Si vous la forcez, vous serez vainqueurs.
Vous devez avoir confiance en Allah si vous êtes des croyants sincères».
Si vous mettez votre confiance en Dieu, obtempérez à Son ordre et suivez Son Prophète, Dieu vous accordera la victoire, vous secourra et ainsi vous entrerez dans la terre qu'il vous a destinée.
Ceci n'eut aucun effet sur les fils d'Israël qui persévérèrent dans leur obstination et répondirent à Moïse: «Nous n'y rentrerons jamais tant qu'ils y seront.
Allez-y toi et ton Seigneur.
Combattez.
Nous vous atten­ dons».
On rapporte que les fils d'Israël, après leur réplique à Moïse, dé­ cidèrent de retourner en Egypte.
Moïse et Haroun (Aaron) - que Dieu les salue - se prosternèrent en présence des notables des fils d'Israël en signe de reniement de leur décision erronée, Youcha* Ben Noun et Kaleb Ben Youfana déchirèrent leurs habits, et tous blâmèrent et répri­ mandèrent les fils d'Israël.
On a dit aussi qu'ils les avaient lapidés.
A comparer avec la réponse des fils d'Israël à leur Prophète, qu'elle en fut merveilleuse la réponse des compagnons à PEnvoyé de Dieu ﷺ le jour de Badr quand il leur de­ manda leur opinion à propos de cette bataille.
Abou Bakr prit la parole le premier et ses paroles émerveillèrent tout le monde, puis un homme parmi les Mohagériens parla à son tour, mais PEnvoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- ne cessa de leur répéter: «Donnez-moi votre avis ô musulmans» voulant recevoir la réponse des Ansars car ils for­ maient la majorité à cette époque.
Sa'd Ben Mou'adz se leva et dit: «Peut-être nous désignes-tu ô Envoyé de Dieu!
Par celui qui t'a envoyé apportant la vérité, si tu nous demandes de prendre le large avec toi nous le ferons tous avec toi et nul parmi nous ne te fera défection.
Nous ne redoutons plus d'affronter l'ennemi demain car, dans la guerre, nous sommes sincères et endu­ rants.
Peut-être Dieu te fera voir ce dont nous en sommes capables et tu en seras satisfait.
Conduis-nous avec les bénédictions de Dieu» L'Envoyé de Dieu ﷺ fut très réjoui des propos de Sa'd qui lui causèrent tant d'enthousiasme.
Abdullah Ben Mass'oud, qui était présent, rapporte: «En ce jour-ià, j 'étais présent quand Al-Miqdad Ben Amr Al-Kindi venait faire une dé- claration et j 'aurais aimé être son auteur que de posséder les biens de ce monde.
Il est venu trouver le Prophète -qu'Allah le bénisse et le sa­ lue- en appelant les malédictions sur les polythéistes de Qoraïch, et il lui dit: «Ô Envoyé de Dieu!
Nous n'allons pas te dire comme le peuple de Moïse lui disait: «Mets-toi en marche et ton Seigneur, combattez tous deux» mais nous battrons l'ennemi à ta droite, à ta gauche de­ vant toi et derrière toi».
Je vis alors le visage du Prophète ﷺ s'illuminer en éprouvant une grande joie».
Malgré son appel et ses efforts, les fils d'Israël ne firent que persé­ vérer dans leur opiniâtreté, alors, irrité, Moïse s'écria: «Seigneur, je ne dispose que de moi-même et de mon frère.
Départage-nous d'avec ce peuple infâme».
Dieu exauça Moïse et répondit à son appel, et pour punir les au­ tres Il dit: «Cette terre leur sera interdite pendant quarante ans.
Ils erre­ ront de par le monde».
Ainsi ils demeurèrent quarante ans dans le désert ne trouvant aucune issue pour en sortir.
Et durant cette période plusieurs miracles furent produits: la manne, les cailles, la nuée qui les ombrageait, le jaillissement de l'eau d'un rocher qu'ils portaient sur une monture dans leur déplacement, et d'où jaillirent douze sources dont chacune fut réservée à chacun de leurs douze chefs.
A cette époque la Tora fut révélée à Moïse et qui renfermait toutes les lois religieuses et les enseignements.
Pendant cette période Haroun décéda puis Moïse trois ans après.
Dieu instaura parmi eux Youcha' Ben Noun comme Prophète et suc­ cesseur de Moïse.
On rapporte aussi qu'un bon nombre d'Israëlites âgés trépassèrent, comme on a dit.
Suivant les dires des historiens- il n'en resta que Youcha' et Kaleb.
Après l'écoulement de quarante ans, ceux qui survivaient sortirent du désert et à leur tête Youcha' Ben Noun, ils formaient la deuxième génération.
Ils se dirigèrent vers Jérusalem et l'assiégèrent.
Ils la conquirent un vendredi après l'asr.
Comme le soleil était sur le point de disparaître et craignant que la veille du Sabat ne commence, avant la conquête finale de la ville, Youcha' s'adressa au Soleil: «Tu es or­ donné et je le suis», puis priant Dieu: «Seigneur arrête-le» le Soleil resta immobile jusqu'à ce que Youcha' pût conquérir complètement Jé­ rusalem.
Dieu à ce moment ordonna à Youcha' de demander aux fils d'Israël d'y entrer en se prosternant et implorant Dieu de leur faire ré­ mission de leur péchés.
Mais au lieu de se prosterner, ils y entrèrent en traînant sur leurs derrières.
(Voir le détail dans l'interprétation du verset 58 de la sourate «La vache»).
En commentant ce verset: «Cette terre leur sera interdite pendant quarante ans … jusqu'à la fin, Ibn Abbas a dit: «Pendant cette période Moïse, Haroun et tous ceux qui avaient plus de quarante ans mouru­ rent.
Youcha' Ben Noun devint leur chef, fit la conquête de Jérusalem et y trouva un grand trésor.
Voulant le brûler, mais le feu ne put le consommer, alors il s'écria: «Il y a parmi vous un homme qui a fraudé le butin».
Il manda les douze chefs pour lui prêter un serment d'allé­ geance.
La main de l'un d'eux se colla à la main de Youcha' qui lui dit: «C'est toi le fraudeur».
Il lui apporta la chose dérobée au butin et qui était une tête de vache en or.
Youcha' la prit et la mit avec l'offrande, le feu aussitôt la dévora.
«Cesse d'être en souci pour un peuple aussi pervers» Dieu veut par ces paroles réconforter Moïse -que Dieu le salue- et de ne plus se tourmenter pour ce peuple pervers car une telle punition est le prix de leur comportement.
L'histoire précitée renferme une réprimande des fils d'Israël et dé­ montre sans doute leur rebellion et leur désobéissance au Prophète de Dieu et Son interlocuteur; en refusant de combattre et d'affronter leur ennemi alors que Moïse les incitait et leur promettait une victoire ve­ nue de Dieu.
Cette promesse qui était véridique étant donné qu'eux- mêmes étaient témoins lorsque Dieu a noyé Pharaon et son armée sous leurs regards il y a peu de temps.
Pourquoi ne pas combattre les habitants de cette ville qui ne for­ maient même pas le un centième de l'armée Egyptienne.
Leurs méfaits et insoumission apparurent au grand jour, mûs par leur ignorance et leur opinâtreté, et malgré cela ils ne cessèrent de déclarer: «Nous sommes les fils de Dieu et Ses intimes».
Mais le Seigneur ne manqua pas de les punir en les transformant en singes et porcs, et Il leur a ré­ servé un grand supplice au jour de la résurrection où ils seront voués au feu étemel.