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وَلَا تَأْكُلُوْا مِمَّا لَمْ يُذْكَرِ اسْمُ اللّٰهِ عَلَيْهِ وَاِنَّهٗ لَفِسْقٌۗ وَاِنَّ الشَّيٰطِيْنَ لَيُوْحُوْنَ اِلٰٓى اَوْلِيَاۤىِٕهِمْ لِيُجَادِلُوْكُمْ ۚوَاِنْ اَطَعْتُمُوْهُمْ اِنَّكُمْ لَمُشْرِكُوْنَ ࣖ   ( الأنعام: ١٢١ )

walā
وَلَا
And (do) not
Et ne
takulū
تَأْكُلُوا۟
eat
mangez (pas)
mimmā
مِمَّا
of that
de ce (sur) quoi
lam
لَمْ
not
n’
yudh'kari
يُذْكَرِ
has been mentioned
a (pas) été mentionné
us'mu
ٱسْمُ
(the) name
(Le) Nom
l-lahi
ٱللَّهِ
(of) Allah
(d’)Allâh
ʿalayhi
عَلَيْهِ
on it
sur lui.
wa-innahu
وَإِنَّهُۥ
and indeed, it (is)
Et certes, il (est)
lafis'qun
لَفِسْقٌۗ
grave disobedience
certainement une immoralité.
wa-inna
وَإِنَّ
And indeed
Et certes,
l-shayāṭīna
ٱلشَّيَٰطِينَ
the devils
les diables
layūḥūna
لَيُوحُونَ
inspire
révèlent certainement
ilā
إِلَىٰٓ
to
à
awliyāihim
أَوْلِيَآئِهِمْ
their friends
leurs alliés
liyujādilūkum
لِيُجَٰدِلُوكُمْۖ
so that they dispute with you
afin qu’ils argumentent (avec) vous.
wa-in
وَإِنْ
and if
Et si
aṭaʿtumūhum
أَطَعْتُمُوهُمْ
you obey them
vous les obéissiez,
innakum
إِنَّكُمْ
indeed, you
certes, vous (seriez)
lamush'rikūna
لَمُشْرِكُونَ
(would) be the polytheists
certainement des associateurs.

Wa laa taakuloo mimaa lam yuzkaris mullaahi 'alaihi wa innahoo lafisq; wa innash Shayaateena la yoohoona ilaaa awliyaaa'ihim liyujaadilookum wa in ata'tumoohum innnakum lamushrikoon (al-ʾAnʿām 6:121)

English Sahih:

And do not eat of that upon which the name of Allah has not been mentioned, for indeed, it is grave disobedience. And indeed do the devils inspire their allies [among men] to dispute with you. And if you were to obey them, indeed, you would be associators [of others with Him]. (Al-An'am [6] : 121)

Muhammad Hamidullah:

Et ne mangez pas de ce sur quoi le nom d'Allah n'a pas été prononcé, car ce serait (assurément) une perversité. Les diables inspirent à leurs alliés de disputer avec vous. Si vous leur obéissez, vous deviendrez certes des associateurs. (Al-An'am [6] : 121)

1 Mokhtasar French

Ô musulmans, ne mangez pas de la chair des bêtes sur lesquelles le nom d’Allah n’a pas été mentionné au moment d’être sacrifiée, que le nom d’une autre divinité ait été mentionné ou non. En manger, c’est délaisser l’obéissance à Allah pour s’engager dans la voie de Sa désobéissance. Les démons insufflent certainement à leurs allié de vous embrouiller par des ambigüités afin de polémiquer avec vous sur la consommation de bêtes non immolées et si vous répondez favorablement à leurs ambigüités, ô musulmans, vous les égalerez dans leur polythéisme.

5 Tafsir Ibn Kathir

Certains ont pris comme argument ce verset pour empêcher la consommation de la bête immolée sur laquelle on n'a pas invoqué le nom de Dieu même si celui qui l'a immolée est un musulman.
Mais ce sujet a suscité une divergence dans les opinions: Une partie des ulé­ mas ont interdit une telle bête soit que l'on oublie la prononciation du nom de Dieu ou l'on fait de propos délibéré, comme ont déclaré l'imam Ahmed, Malek, Abou Thawr et Abou Daoud, en tirant argument de ce verset: «Mangez donc ce que ces carnassiers vous rapportent en invoquant le nom de Dieu» [Coran 5:4] Et Dieu a affirmé que l'autre acte n'est plus toléré car: «C'est une désobéissance».
¿j> ®l)j) ül j Plusieurs hadiths ont été rapportés au sujet de l'invocation du nom de Dieu sur les gibiers et les bêtes immolées.
Il est cité dans les deux Sahihs d'après Ady ben Hatem que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bé­ nisse et le salue- a dit: «Si tu lances ton chien dressé pour chasser, pro­ nonce le nom de Dieu et mange de ce gibier» (Rapporté par Boukhari et MousUm)(1).
Dans les deux Sahihs également d'après Rafe' Ben Khadij il est rapporté que l'Envoyé de Dieu ﷺ a dit: «Mangez de toute bête dont le sang a coulé et sur laquelle on a invoqué le nom de Dieu» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)(2).
Aicha -que Dieu l'agrée- a rapporté que des gens ont demandé à l'Envoyé de Dieu ﷺ: «O Envoyé de Dieu, parfois des gens nous apportent de la viande sans savoir s'ils ont pro­ noncé le nom de Dieu (en égorgeant ces animaux) ou non ?»
Il leur répondit: « Prononcez-y le nom de Dieu et mangez-en» Et Aicha d'ajouter: «Ils étaient des gens récemment convertis» (Rapporté par Boukha- ri)<3>.
D'autres ont déclaré que la prononciation du nom de Dieu n'est pas obligatoire, plutôt recommandée et il n'y a aucun mal à manger de cette viande soit par oubli soit volontairement.
Telle fut l'opinion de Chafé'i et ses adeptes.
Quant à leur interprétation de ce verset: «Ne mangez pas des aliments sur lesquels le nom d'Allah n'a pas été prononcé.
C'est une désobéissance», ils ont précisé qu'il s'agit des bêtes immolées à un autre que Dieu comme le montre ce verset: «De même que c'est une infamie de manger des animaux consacrés à une autre divinité qu'Allah» [Coran 6:145].
Ce qui appuie l'opinion de Chafé'i est ce hadith rapporté par Abou Daoud où l'Envoyé de Dieu ﷺ a dit: «Toute bête égorgée par un musulman est licite qu'il y prononce le nom du Dieu ou non» Et Ibn Abbas de la soutenir en disant: «Lorsque le musul­ man égorge une bête sans y invoquer le nom de Dieu, qu'il en mange car dans le terme «musulman» il y a un des épithètes de Dieu».
Enfin, Al-Bayhaqi a tiré argument du hadith cité auparavant d'après Aicha et dit: Si la prononciation du nom de Dieu était obligatoire, l'Envoyé de Dieu ﷺ n'aurait pas toléré la consomma­ tion de cette viande en y invoquant le nom de Dieu.
- En voilà une troisième opinion dite à ce sujet: Celle de Malek, Ahmed, Abou Hanifa et d'autres.
Ils ont déclaré que si l'on oublie de prononcer le nom de Dieu, il n'y a aucun mal à manger de ces bêtes, mais si cela a été fait de propos délibéré, cette bête devient illicite.
Et Ibn Jarir de conclure: «Celui qui juge illicte une bête égorgée sans y in­ voquer le nom de Dieu par oubli aura manqué tout argument et contre­ dit l'Envoyé de Dieu ﷺ».
Donc l'oubli constitue pour certains une répugnance et une inter­ diction pour d'autres à savoir que les ancêtres considéraient que tout ce qui est répugnant est interdit, et c'est Dieu qui est le plus informé.
Notons enfin que cette opinion est appuyée également par le ha­ dith rapporté par Ibn Maja où l'Envoyé de Dieu ﷺ a dit: «Dieu ne demanderait pas compte à ma communauté de ce qu'elle avait péché par oubli, erreur ou contrainte»(1).
Au sujet de ce verset: «Les mauvalss conseillers inciteront leurs créa­ tures à vous entraîner dans toute espèce de discussion» Ibn Abi Hatem rap­ porte que Abou Zamil a dit: «J'étais assis chez Ibn Abbas quand if réfutait les dires de Al-Moukhtar Ben Abi Oubaid.
Un homme vint lui dire: «O Ibn Abbas, Abou ishaq prétend qu'il a reçu cette nuit une ré­ vélation ?»
- Il a dit vrai, répondit Ibn Abbas.
Comme je manifestai mon dégoût de la réponse d'Ibn Abbas, il me dit: «Elles sont deux révéla­ tions: la première provient de Dieu et l'autre du démon.
Celle de Dieu est accordée à Mouhammad ﷺ et celle du démon à ses suppôts» Puis ils récita: «Les mauvais conseillers incite­ ront leurs créatures».
Quant à cette «espèce de discussion» Sa'id Ben Joubaïr rapporte: «Les juifs se disputèrent avec le Prophète -qu'Allah le bénisse et Se sa­ lue- et lui dirent: «Nous mangeons ce que nous tuons et nous ne man­ geons pas ce que Dieu a tué!»
Dieu fit descendre ce verset: «ne mangez pas des aliments sur lesquels le nom d'Allah n'a pas été prononcé.
C'est une désobéissance».
En commentant le verset précité As-Souddy a dit: «Les polythéis­ tes disaient aux musulmans: «Comment prétendez-vous rechercher la satisfaction de Dieu et vous ne mangez pas de ce que Dieu a tué tan­ dis que vous mangez ce que vous tuez vous-mêmes ?».
Dieu alors fit cette révéiation:«Si vous les suivez» en mangeant de la bête morte «vous deviendrez idolâtres».
Ainsi était le commentaire de Moujahed, Ad-Da- hak et d'autres en ajoutant; «Si vous les écoutez -ces polythéistes- en appliquant leurs coutumes et les préférant aux lois divines, vous de­ viendriez alors des polythéistes tout comme Dieu le montre dans ce verset lorsqu'on suit un autre que Lui: «Ils ont délaissé Allah pour défier leurs docteurs et leurs moines …» [Coran 9:31].
At-Tirmidhi de sa part, et au sujet du verset sus-mentionné, rap­ porte qu'Ady Ben Hatem a demandé à l'Envoyé de Dieu ﷺ «En fait ils ne les ont pas adoré (c'est à dire les moines et les docteurs) ?»
Il répondit: «Certes oui, car ils lui ont rendu li­ cite ce qui est illicite et lui ont interdit le licite.
Ils les ont suivi et ce fut leur mode d'adoration»(1)