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۞ يَسْـَٔلُوْنَكَ عَنِ الْخَمْرِ وَالْمَيْسِرِۗ قُلْ فِيْهِمَآ اِثْمٌ كَبِيْرٌ وَّمَنَافِعُ لِلنَّاسِۖ وَاِثْمُهُمَآ اَكْبَرُ مِنْ نَّفْعِهِمَاۗ وَيَسْـَٔلُوْنَكَ مَاذَا يُنْفِقُوْنَ ەۗ قُلِ الْعَفْوَۗ كَذٰلِكَ يُبَيِّنُ اللّٰهُ لَكُمُ الْاٰيٰتِ لَعَلَّكُمْ تَتَفَكَّرُوْنَۙ  ( البقرة: ٢١٩ )

yasalūnaka
يَسْـَٔلُونَكَ
They ask you
Ils t’interrogent
ʿani
عَنِ
about
au sujet de
l-khamri
ٱلْخَمْرِ
[the] intoxicants
l’intoxicant (=alcool et drogues similaires)
wal-maysiri
وَٱلْمَيْسِرِۖ
and [the] games of chance
et le jeu de hasard.
qul
قُلْ
Say
Dis :
fīhimā
فِيهِمَآ
"In both of them
« (Il y a) en eux deux
ith'mun
إِثْمٌ
(is) a sin
un péché
kabīrun
كَبِيرٌ
great
grand
wamanāfiʿu
وَمَنَٰفِعُ
and (some) benefits
et des avantages
lilnnāsi
لِلنَّاسِ
for [the] people
pour les gens
wa-ith'muhumā
وَإِثْمُهُمَآ
But sin of both of them
mais leur péché
akbaru
أَكْبَرُ
(is) greater
(est) plus grand
min
مِن
than
que
nafʿihimā
نَّفْعِهِمَاۗ
(the) benefit of (the) two"
leur avantage. »
wayasalūnaka
وَيَسْـَٔلُونَكَ
And they ask you
Et ils t’interrogent :
mādhā
مَاذَا
what
qu’est-ce qu’
yunfiqūna
يُنفِقُونَ
they (should) spend
ils (devraient) dépenser ?
quli
قُلِ
Say
Dis :
l-ʿafwa
ٱلْعَفْوَۗ
"The surplus"
« Le surplus (=ce qui excède les besoins). »
kadhālika
كَذَٰلِكَ
Thus
Ainsi
yubayyinu
يُبَيِّنُ
makes clear
rend clair
l-lahu
ٱللَّهُ
Allah
Allâh
lakumu
لَكُمُ
to you
pour vous
l-āyāti
ٱلْءَايَٰتِ
[the] Verses
Les Versets
laʿallakum
لَعَلَّكُمْ
so that you may
afin que peut-être vous
tatafakkarūna
تَتَفَكَّرُونَ
ponder
méditiez

Yas'aloonaka 'anilkhamri walmaisiri qul feehimaaa ismun kabeerunw wa manaafi'u linnaasi wa ismuhumaa akbaru min naf'ihimaa; wa yas'aloonaka maaza yunfiqoona qulil-'afw; kazaalika yubaiyinul laahu lakumul-aayaati la'allakum tatafakkaroon (al-Baq̈arah 2:219)

English Sahih:

They ask you about wine and gambling. Say, "In them is great sin and [yet, some] benefit for people. But their sin is greater than their benefit." And they ask you what they should spend. Say, "The excess [beyond needs]." Thus Allah makes clear to you the verses [of revelation] that you might give thought (Al-Baqarah [2] : 219)

Muhammad Hamidullah:

Ils t'interrogent sur le vin et les jeux de hasard. Dis: «Dans les deux il y a un grand péché et quelques avantages pour les gens; mais dans les deux, le péché est plus grand que l'utilité». Et ils t'interrogent: «Que doit-on dépenser (en charité)?» Dis: «L'excédent de vos biens.» Ainsi, Allah vous explique Ses versets afin que vous méditiez (Al-Baqarah [2] : 219)

1 Mokhtasar French

Ô Prophète, tes Compagnons te questionnent au sujet du vin (`al-khamru) qui englobe tout ce qui brouille la raison et finit par la faire disparaître. Ils te questionnent à propos de sa consommation, de sa vente et de son achat. Ils te questionnent aussi au sujet des jeux de hasard (`al-qimâru) qui sont des jeux où le gagnant remporte un gain versé par les perdants. Réponds-leur: S’y trouve nombre de nuisances et d’inconvénients religieux et mondains comme la perte de la raison et des biens ainsi que l’attisement des hostilités et des rancunes. On y trouve certes des avantages peu nombreux, comme la prise de gains financiers, mais les nuisances et les péchés qu’on récolte en y jouant sont plus nombreux que les avantages. Or l’être humain raisonnable délaisse ce dont les inconvénients sont plus importants que les avantages. Cette annonce d’Allah contient un prélude à l’illicéité du vin. Ô Prophète, tes Compagnons te questionnent au sujet de la part de leur richesse qu’ils doivent dépenser volontairement par charité. Réponds-leur: Dépensez de vos richesses ce dont vous n’avez pas besoin. Ceci était en vigueur les premiers temps de l’Islam puis Allah prescrivit l’aumône légale obligatoire à prélever sur certains biens à partir de certains seuils. Cette annonce qui ne comporte aucune ambigüité est l’explication donnée par Allah à Ses jugements, allez-vous réfléchir ?

5 Tafsir Ibn Kathir

L'imam Ahmed rapporte 'd'après Abou Maissara que 'Omar après ia révélation des versets concernant i'interdiction du vin, a dit; «i\4on Dieu, fais-nous descendre un ordre qui soit catégorique au sujet du vin».
Ce verset précité fut aussitôt révélé» Une fois qu'on lui ait récité ce verset, il réitéra sa demande à Dieu.
Dieu alors fit descendre ce deuxième verset; «O vous qui croyez!
N'approchez pas de la prière, alors que vous êtes ivres, attendez de savoir ce que vous dites») [Coran 4:43].
Un homme qui était chargé de la part du Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- proclamait aux hommes: «Q u'un homme ivre n'approche point de la prière».
Et 'Omar de demander au Seigneur pour la troi­ sième fois la même chose.
Alors le troisième verset concernant l'inder- diction fut révélé et qui est le suivant: «O vous qui croyez!
Le vin, le jeu de hasard, les pierres dressées et le ffêches divinatoires sont une abomina­ tion du démon … jusqu'à ne vous abstiendrez-vous pas ?»
[Coran 5:90-91].
'Omar s'écria alors: «Certes nous nous sommes abstenus».
Et 'Omar d'expliquer plus tard: «Le vin est toute boisson qui trouble l'es- Le danger du vin, en d'autres termes le péché de le consommer, porte sur la religion comme on l'a montré plus haut concernant la prière et autres pratiques et comportements.
Quant à ses agréments, ils ne sont que d'Intéréts mondains car le vin est bon parfois pour le corps, facilite la digestion, débarrasse le corps de certains déchets, ai­ guise certains esprits et provoque l'enivrement, ajoutons à cela le profit qu'apporte son commerce.
De même ce que l'homme gagne du jeu de hasard, pourrait le dépenser pour lui-même et pour sa famille.
Mais comparant leurs intérêts, tant au vin qu'au jeu du hasard, à leur réac­ tion, on constate sans aucun doute leur désavantage qui influence sur l'esprit et la religion.
C'est pourquoi Dieu le montre d'une façon claire quand 11 a dit: «Les dangers l'emportent sur les agréments».
Le verset cité plus haut n'a pas été considéré en tant qu'une inter­ diction, ce qui a porté 'Omar à réitérer sa demande.
Nous détaillerons ce sujet plus loin dans l'interprétation de la sourate «La Table».
«Ils t'interrogent aussi sur ce qu'ils peuvent donner».
Cette partie du verset fut révélée quand Mou'adh Ben Jabal et Tha'laba vinrent trouver l'Envoyé de Dieu ﷺ et lui dirent: «Nous voulons bien donner mais nous avons des esclaves et des familles qui sont à notre charge».
Quant à Ibn Abbas, il a dit qu'il s'agit du superflu des biens une fois le besoin des siens comblé.
On a rapporté à cet égard qu'Abou Houraira a raconté qu'un homme vint trouver l'Envoyé de Dieu ﷺ et lui dit: «O Envoyé de Dieu!
J 'ai encore un dinar, que dois-je en faire ?».
- Dépense-le pour toi-même, répondit-il.
- J 'en ai encore un autre.
- Dépense-le pour ta femme.
- J 'ai encore un troisième.
- Dépense-le pour tes enfants.
- J 'ai un quatrième.
-T u peux le dépenser comme bon te semble.
Jaber a rapporté que l'Envoyé de Dieu ﷺ a dit à un homme; «Commence par dépenser pour toi-même.
S'il en reste quelque chose, dépense-la pour ta famille.
Et s 'il en reste encore, dépense-la pour tes proches et ainsi de suite …».
(Rapporté par Màus- L'Envoyé de Dieu ﷺ a dit; «La meil­ leure aumône est celle faite avec le superflu des richesses.
La main supéri­ eure (qui donne) est meilleure que la main inférieure (qui reçoit), et commence par dépenser pour ceux qui sont à ta ch arge»^ (R apporé par Mouslim).
Dans un autre hadith, il a dit; «O fils d 'Adam!
Dépenser le surperflu de ta richesse vaut mieux que de le retenir.
On ne te reproche rien si tu ne possèdes pas un surperflu».
On a commenté ce hadith en disant qu'il a été abrogé par le verset relatif à la zakat.
Dieu explique à Ses serviteurs Ses versets afin qu'ils méditent et s'y conforment, tant à la vie présente qu'à la vie de l'au-delà.
Au sujet du verset concernant les orphelins, Ibn Abbas a raconté: «Après la révélation de ce verset: «Ne touchez à la fortune de l'orphelin, jusqu'à ce qu'il ait atteint sa majorité, que pour le meilleur usage» [Coran 6:152] et de ce verset: «Ceux qui dévorent injustement les biens des or- phelins avalent du feu dans leurs entrailles: Ils tomberont bientôt dans le Brasier» [Coran 4:10], ceux qui géraient les biens des orphelins commencèrent à isoler leurs nourritures et leurs boissons de ceux des orphelins.
Chacun d'eux gardait pour l'orphelin ce qui restait de son re­ pas pour le lui donner plus tard ou de le Jeter s'il était pourri.
Comme cet agir pesa fort aux fidèles, ils en firent part à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- Dieu alors lui révéla; «Us t'interrogent sur les orphelins.
Dis-leur: «Gérez au mieux leurs intérêts.
S'il vous arrive de devenir des associés, traitez-les en frères».
Les fidèles revinrent sur la façon dont ils traitaient les orphelins et mélangèrent leurs nourritures aux leurs.
Aicha -que Dieu l'agrée- a dit cet égard; «Je détecte d'isoler les nourritures d'un orphelin qui est à ma charge des miennes, et je pré­ féré mélanger les miennes aux siennes».
Il faut donc traiter les orphelins en tant que frères comme Dieu l'ordonne car Dieu distingue le conxipteur de celui qui fait le bien.
«S'il le voulait, Allah pourrait vous imposer des obligations plus lour­ des encore.
Car Il est tout-Puissant et juste» Cela signifie que si Dieu avait voulu affliger d'autres charges aux hommes, Il leur aurait causé des difficultés et de gêne, mais Il a rendu la tâche facile en leur per­ mettant de traiter les orphelins en tant que frères en se confomnant au bon usage.
Il a permis également aux tuteurs qui sont pauvres de ne prendre des biens des orphelins que le strict nécessaire pour assurer leur subsistance, une question que nous allons détailler plus loin en in­ terprétant la sourate «Les femmes». î > l ^ > j ,