وَالَّذِيْنَ يَرْمُوْنَ اَزْوَاجَهُمْ وَلَمْ يَكُنْ لَّهُمْ شُهَدَاۤءُ اِلَّآ اَنْفُسُهُمْ فَشَهَادَةُ اَحَدِهِمْ اَرْبَعُ شَهٰدٰتٍۢ بِاللّٰهِ ۙاِنَّهٗ لَمِنَ الصّٰدِقِيْنَ ( النور: ٦ )
Wallazeena yarmoona azwaajahum wa lam yakul lahum shuhadaaa'u illaaa anfusuhum fashahaadatu ahadihim arb'u shahaadaatim billaahi innahoo laminas saadiqeen (an-Nūr 24:6)
English Sahih:
And those who accuse their wives [of adultery] and have no witnesses except themselves – then the witness of one of them [shall be] four testimonies [swearing] by Allah that indeed, he is of the truthful. (An-Nur [24] : 6)
Muhammad Hamidullah:
Et quant à ceux qui lancent des accusations contre leurs propres épouses, sans avoir d'autres témoins qu'eux-mêmes, le témoignage de l'un d'eux doit être une quadruple attestation par Allah qu'il est du nombre des véridiques, (An-Nur [24] : 6)
1 Mokhtasar French
En ce qui concerne les hommes qui accusent leurs épouses d’adultère sans avoir d’autres témoins qu'eux-mêmes, ils doivent attester de ce dont ils les accusent. L’homme doit ainsi attester qu’il dit vrai à quatre reprises en faisant serment par Allah.
2 Rashid Maash
3 Islamic Foundation
4 Shahnaz Saidi Benbetka
5 Tafsir Ibn Kathir
Ce verset procure aux hommes mariés un soulagement et aussi une issue si l'un d'entre eux accuse sa femme d'adultère sans pouvoir produire les quatre témoins, ou présenter les preuves requises.
Dans ce cas il a le droit de faire un serment d'anathème comme Dieu -à lui la puissance- a ordonné.
Pour cela, il la convoque et l'accuse devant l'imam -le gouverneur ou autre qui lui est similaire- par ce qu'il l'a diffamée.
Le gourvemeur lui demande de témoigner quatre fois devant Dieu qui tiennent lieu de quatre témoins que son accusation est vraie et qu'il est sincère.
«Par un cinquième serment, ils devront appeler sur eux la malédiction d'Allah pour le cas où ils mentiraient».
Si cet homme s'exécute, alors sa femme est considérée comme divorcée de sorte qu'il ne pourrait la reprendre -plus tard- que contre une dot, et elle lui deviendra interdite, voire illicite.
Il lui verse sa dot et elle sera soumise à la peine prescrite.
Ce châtiment ne sera détourné d'elle que si elle fait des exécrations réciproques, en témoignant quatre fois devant Dieu qu'il est menteur et qu'elle n'a pas commis l'adultère.
Elle ajoute une cinquième fois en appelant «Sur elle la colère d'Allah pour le cas où son mari aurait dit la vérité».
Il est normal que l'homme n'accuse sa femme d'adultère que lorsqu'il est sûr de sa trahison, autrement il ne préférerait jamais causer un tel scandale parmi les siens.
Il est donc excusé, quant à sa femme qui connaît bien son péché, elle mériterait la colère de Dieu car, en témoignant le cinquième elle serait sujette à cette colère en reniant ce qu'elle a commis.
Puis Dieu fait allusion à Sa pitié et Sa miséricorde envers Ses serviteurs en leur montrant la sanction qu'il faut prendre à l'égard des coupables et qui constitue pour eux une issue de cette situation critique et pénible.
Il accepte le repentir même s'il est déclaré après les tém oignages, car Il est sage en imposant de te ls ordres et enseignements aux hommes et Il connaît bien leur intérêt.
Ibn Abbas raconte: «A la suite de la révélation de ce verset: «- Ceux qui accusent les femmes honnêtes, sans produire les quatre témoins d'usage, seront punis de quatre-vingts coups de fouet.
Leur témoignage n'est plus recevable», Sa'd Ben 'Oubada -le chef des Ansariens- demanda: «C'est en ces termes que ce verset fu t descendu ô Messager de Dieu ?»
Celui-ci s'adressa aux hommes: «Ô les Ansariens, n'entendez-vous pas ce que votre chef v ien t de demander ?»
On lui répondit: «O Messager de Dieu, ne le blâme pas, c'est un homme jaloux.
Par Dieu, il ne s'est marié que d'avec des femmes vierges et n'a répudié aucune d'elles pour permettre à l'un d'entre nous d'oser et la demander au mariage à cause de sa forte jalousie».
Sa'd objecta: «O Messager de Dieu, par Dieu je connais bien que ce verset est une vérité qui est parvenue de Dieu.
Mais ce qui me fait étonner est le fait suivant: Si je trouve ma femme forniquer avec un homme devrai-je rester coi sans agir jusqu'à ce que je produise les quatre témoins et les laisser-ma femme et l'homme- assouvir leur désir sans les gêner ?».
Un certain temps s'écoula quand arriva Hilal Ben Omayya (l'un des trois que Dieu a accepté son repentir après avoir fait défection au Messager de Dieu lors de l'expédition de Tabouk).
Hilal s'était rentré chez lui un soir et avait trouvé un homme commettre l'adultère avec sa femme.
Il a vu de ses propres yeux ce qu'ils faisaient et entendait leurs propos d'amour.
Il n'a pas réagi mais, le lendemain matin, il est venu raconter cetévénement au Messager de Dieu.
Celui-ci répugna à entendre une telle histoire et éprouva une grande gêne.
Les Ansariens entourèrent Hilal et s'écrièrent: «Voilà que nous sommes éprouvés par ce que Sa'd a redouté.
Le Messager de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- va maintenant frapper Hilal Ben Omayya et ne recevra plus jamais son témoignage».
Hilal de riposter: «Par Dieu, j 'espère que le Seigneur me trouve une issue et un soulagement».
Puis en s'adressant au Messager de Dieu, il poursuivit: «J'ai bien remarqué que tu as été très ému; Dieu connaît que je suis sincère».
Le Messager de Dieu ﷺ s'appprêta pour frapper Hilal mais il s'arrêta et reçut aussitôt une révélation.
Les hommes remarquaient les traits que prenait son visage dans de tels moments.
Ils gardèrent le silence.
Une fois la révélation cessée, il leur récita: «Ceux qui accusent leurs épouses d'adultère, sans pouvoir produire de témoins, jureront quatre fois devant Allah qu'ils sont sincère».
Le visage du Messager de Dieu ﷺ s'éclaircit et il dit alors à Hilal: «Réjouis-toi ô Hilal, Dieu t'a trouvé une issue et une solution».
Hilal de répliquer: «J'attendais cela de la part de mon Seigneur à Lui la puissance et la gloire».
Aussitôt le Messager de Dieu ﷺ convoqua la femme de Hilal.
-Lorsqu'elle fut en sa présence, il récita le verset et rappela à Hilal et à sa femme que le châtiment dans l'au-delà est encore plus atroce que celui du bas monde.
Hilal dit alors: «O Messager de Dieu, je jure par Dieu que je n'ai raconté que la vérité.»
C'est un menteur, objecta la femme.
Le Messager de Dieu ﷺ leur ordonna alors de fa ire les serments d'anathème.
Hilal jura «Je fais quatre fois ce témoignage devant Dieu» et arrivé au cinquième, on lui attira l'attention: «O Hilal, crains Dieu, le châtiment de ce bas monde est beaucoup moins facile que celui de l'autre.
Ce cinquième témoignage t'implique».
Il les interrompit en disant: «Par Dieu, Il ne m'infligera aucun châtiment et je ne mériterai plus les coups de fouet».
Il fit le cinquième serment en appelant sur lui la malédiction de Dieu s'il est menteur.
On demanda alors à la femme: «Jure par Dieu quatre fois qu'il est menteur».
Elle s'exécuta, et à la cinquième fois on lui rappella: «Crains Dieu, le châtiment d'ici- bas est beaucoup moins facile que celui de l'au-delà, et ce cinquième serment t'impliquera».
Elle hésita un bon moment, décida de dire la vérité, et dit: «Par Dieu, je n'ai pas l'intention de causer un scandale à ma famille».
Elle fit le cinquième serment en appelant sur elle la colère de Dieu si son mari est sincère».
Le Messager de Dieu ﷺ la sépara de son mari, décréta que son enfant qu'elle va engendrer ne sera attribué à aucun père comme on ne devra pas, plus tard, accuser cet enfant d'adultérin.
Quiconque fera l'un ou l'autre, sera soumis à la peine prescrite.
Il décréta aussi que la femme n'a aucun droit ni à un gîte ni à une nourriture, parce que cette séparation n'est due ni à un divorce ni faite à la suite de la mort du mari.
Il conclut enfin: «Si l'enfant que cette femme va mettre au monde aura le teint roux et les jambes grêles, il sera le fils de Hilal.
Si par contre il aura le teint brun, les cheveux frisés, les jambes charnues, et aux grandes fesses il sera donc adultérin».
La femme engendra un enfant qui répondit aux dernières descriptions, et le Messager de Dieu ﷺ, mis au courant, déclara: «Si ce n'était pas le témoignage qu'elle avait fait, j 'aurais agi autrement à son égard».
Ikrima a rapporté que ce même enfant fut le gourveneur de l'Egypte et on lui donnait le nom de sa mère» (Ce récit fut rapporté par l'imam Ahmed et Abou Daoud).
Un autre qui lui est analogue fut rapporté par Boukhari avec quelques légères différences).