اِنَّآ اَنْزَلْنَآ اِلَيْكَ الْكِتٰبَ بِالْحَقِّ لِتَحْكُمَ بَيْنَ النَّاسِ بِمَآ اَرٰىكَ اللّٰهُ ۗوَلَا تَكُنْ لِّلْخَاۤىِٕنِيْنَ خَصِيْمًا ۙ ( النساء: ١٠٥ )
Innaaa anzalnaaa ilaikal Kitaaba bilhaqqi litahkuma bainan naasi bimaaa araakal laah; wa laa takul lilkhaaa'ineena khaseemaa (an-Nisāʾ 4:105)
English Sahih:
Indeed, We have revealed to you, [O Muhammad], the Book in truth so you may judge between the people by that which Allah has shown you. And do not be for the deceitful an advocate. (An-Nisa [4] : 105)
Muhammad Hamidullah:
Nous avons fait descendre vers toi le Livre avec la vérité, pour que tu juges entre les gens, selon ce qu'Allah t'a appris. Et ne te fais pas l'avocat des traîtres. (An-Nisa' [4] : 105)
1 Mokhtasar French
Ô Messager, Nous t’avons révélé le Coran qui contient la vérité afin que tu puisses juger toutes les affaires des hommes selon ce qu’Allah t’a appris et inspiré, et non en suivant ta passion et ton avis personnel.
Ne sois pas le défenseur de ceux qui, en repoussant ceux qui leur réclament leurs dus, se sont trahis eux-mêmes et ont trahi le dépôt qui leur a été confié.
2 Rashid Maash
3 Islamic Foundation
4 Shahnaz Saidi Benbetka
5 Tafsir Ibn Kathir
Dieu s'adresse à Son Messager et lui dit qu'il lui a révélé le Coran avec la vérité afin qu'il juge entre les hommes selon ses prescriptions ët d'après ce qu'il lui fait voir.
Certains ulémas ont tiré argument de ce verset que le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue- avait le droit de trancher les différends selon ses propores lumières, ainsi qu'un hadith rapporté par Oum Sala- ma corrobore ce fait.
Elle raconte: «Entendant une dispute auprès de sa porte, le Prophète ﷺ sortit et dit aux deux hommes qui se disputèrent: «Je ne suis qu'un être humain.
Je re çois l'un des adversaires qui pourra être plus éloquent en exposant son ar gument qu'un autre, croyant qu'il a raison, je prononce une sentence en sa faveur.
En fait je procure une place à l'enfer à qui je donne raison contre un autre musulman, qu'il la prenne ou qu'il la laisse de côté».
(Rapporté par Boukhari et Mouslim) ( I ) .
Selon une autre version, il s'agit des deux médinois qui se dispu taient une succession et chacun d'eux n'avait aucune évidence.
Enten dant les propos du Prophète ﷺ et craignant une injustice, ils se mirent à pleurer et chacun d'eux s'écria: «Je suis prêt à céder mon droit à mon frère».
L'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue-, leur dit: «Allez, partagez cette succession entre vous.
Que chacun d'entre vous recherche la vérité et son droit, et faites un tirage au sort, puis que chacun d'entre vous déclare licite ce qu'il donne à son frère».
Quant à la circonstance de la révélation de ce verset: «Nous t'avons révélé le Livre …» Ibn Abbas raconte le récit suivant: «Un groupe des Ansariens -Médinois- firent une expédition avec l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue-.
Le bouclier de l'un d'eux fut volé, il ac cusa un Ansarien du vol et alla dire à l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bé nisse et le salue-: «To u 'ma Ben Oubayreq a volé mon bouclier».
Le voleur, mis au courant, prit le bouclier et le mit dans la maison d'un homme innocent, et vint dire à ses concitoyens: « J 'ai caché le bouclier dans la maison d'un tel, si vous voulez le rechercher, vous l'y trouve rez».
Les Ansariens vinrent trouver la nuit le Prophète -qu'Allah le bé nisse et le salue- et lui dirent: «Notre concitoyen est innocent (c.à.d Tou'ma) et le bouclier se trouve dans la maison d'un tel, c'est bien ce qu'on nous fait savoir.
Déclare donc l'innocence de notre ami devant tout le monde, car si tu ne déclares pas son honnêteté, il serait per du».
L'Envoyé de Dieu ﷺ l'innocenta de vant tout le monde, et le verset lui fut révélé: «Nous t'avons révélé le Livre, expression du droit, pour que tu juges entre les hommes selon les in dications d'Allah.
Ne défends jamais la cause des plaideurs malhonnêtes».
Ensuite Dieu dénonce les comploteurs et dit: « N 'assiste pas ceux qui ne sont pas en paix avec leur conscience.
Le perfide et le méchant dé plaisent à Allah» il s'agit naturellement de ceux qui sont venus chez le Prophète ﷺ pour innocenter leur compa gnon le coupable.
Puis Dieu, dans les versets qui s'ensuivent, met en garde les perfides, et dit: «Quiconque aura commis une mauvaise action ou se portera tort à soi-même …» une allusion à ceux qui avaient menti à l'Envoyé de Dieu ﷺ pour innocenter leur ami, et poursuivit: «Celui qui commet une mauvaise action volontairement ou involontairement, puis s'en décharge sur un innocent, se rend coupable d'une félonie et d'un infâme péché» il s'agit du voleur et de ceux qui ont plaidé sa cause.
«D ans une famille des nôtres appelées Bani Oubayreq il ÿ avait trois hommes dont les noms sont Bichr, Bachir et Moubachir.
Bachir était un hypocrite qui satirisait les compagnons du Prophète ﷺ et attribuait ses poèmes des poètes Arabes.
Il prétendait: Un tel a dit, un autre a dit … Entendant ces poèmes», les | compagnons déclaraient: «Par Dieu nul autre que cet homme méchant ne compose de tels poèmes ?
et affirmaient que c'était le fils de Oubay- 1 req.
Cette famille se plaignait toujours de la pauvreté et de l'indigence du temps de la Jahilia et après l'Islam.
Les gens, à cette époque-là, ne se nourrissaient que de l'orge et de dattes.
Si l'un d'eux possédait une petite somme d'argent, et que des marchands ambulants venaient du Cham portant de la farine du froment, ils s'achetaient une petite quan tité pour lui-même sans en donner aux membres de sa famille qui ne prenaient que les dattes et du pain d'orge.
Un jour ces marchands arrivèrent du Cham et mon oncle paternel Rifa'a ben Zaid acheta de la farine du froment et la garda dans une ar moire où il avait mis aussi un sabre et un bouclier.
Un voleur réussit à pratiquer une brèche au-dessous de l'armoire et prit la farine et les ar mes.
Le lendemain matin mon oncle vint me trouver et me mit au cou rant de ce vol.
Nous fîmes une enquête et quelques uns de nos voisins nous in formèrent qu'ils ont vu les Bani Oubayreq allumer un four pour faire ckr pain avec la farine dérobée.
En demandant à la famille de Bani Oubay req, ils répondirent: «Le voleur n'est autre que Labide Ben Sahl» alors que nous .savions qu'il était un pieux et un bon musulman.
Labide, entendant cette accusation, dégaina son sabre et s'écria: «M 'accusent-ils du vol ?
Par Dieu je vais leur trancher la tête s'ils ne donnent pas le nom du voleur».
Les hommes le calmèrent en témoi gnant de son innocence, sans innocenter les Bani Oubayreq.
Mon on cle me demanda alors d'aller voir l'Envoyé de Dieu ﷺ pour lui faire part de cetévénement.
Qatada poursuivit son récit: «Je vins trouver l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- et lui dis: «Des hommes qui nous hais- sent ont vofé mon oncle en pratiquant une brèche sous l'amoire et se sont emparé de la farine et des armes.
Qu'ils nous rendent les armes, quand à la fairne, nous n'en avons plus besoin».
Il me rassura et dit: «Je vais leur ordonner de le faire».
Les Bani Oubayreq, mis au courant de cela, allèrent voir un des i leurs appelé Oussayd Ben 'Orwa qui, avec d'autres personnes, se ren dirent chez le Prophète ﷺ et lui dirent: «Ô Envoyé de Dieu, Qatada Ben An-Nou'man et son oncle nous accu sent de ce vol sans présenter ni une évidence ni amener des témoins alors que nous sommes des gens vertueux et de bons musulmans».
Je retournai de chez le Prophète ﷺ regrettant ma plainte et j'aurais aimé bien sacrifier une partie de mon argent que de raconter ce fait à l'Envoyé de Dieu.
Mon oncle vint chez moi pour savoir quel était le résultat de mes entretiens avec le Pro phète.
En lui racontant ce qu'il s'est arrivé, il s'écria: C'est de Dieu que j'implore le secours».
Ce verset fut alors révélé: «Nous t'avons révélé le Livre, expression du droit, pour que tu juges entre les homnes selon les indi cations d'Allah.
Ne défends jamais la-cause des plaideurs malhonnêtes» c'est à dire les Bani Oubayreq «Appelle sur toi le pardon d'Allah» pour avoir refuté l'accusation présentée par Qatada «Allah est miséricordieux et clément.
N 'assiste pas ceux qui ne sont pas en paix avec leur cons cience …».
Si ces gens-là avaient imploré le pardon de Dieu, ils L'au raient trouvé clément et miséricordieux.
«Celui qui commet une mauvaise action se mit lui-même jusqu'à et d'un infâme péché» il s'agit de Labide «Sans la grâce d'Allah …. jusqu'à Grande a été la sollicitude d'Allah sur toi».
Après cette révélation on apporta les armes à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- qui les rendit à son tour à Rifa'a.
Et Qatada de continuer son récit: «En remettant les armes à mon oncle, alors qu'il était un vieilard qui avait subi une cécité du temps de la Jahilia et je doutais de son islamisme, il me dit: « J 'offre mes armes pour la cause de Dieu», et c'est à ce moment que je constatai qu'il était un vrai musulman».
Quant à Bachir, après la révélation des versets précités, il se ren dit chez Soulafa la fille de Sa'd Ben Samya pour rejoindre les poly théistes.
Dieu à cette occasion fit descendre ce verset: «Celui qui reniera le Prophète, après que la bonne voie lui ait apparue, et qui suivra une autre direction que celle des fidèles, celui-là nous l'abandonnerons au destin qu'il a choisi et nous le précipiterons dans l'enfer.
Triste fin.
Allah ne pardonne pas qu'on lui reconnaisse un associé.
Hormis cette injure, Il pardonne à qui Il veut.
Celui qui associe quelqu'un à Allah commet une er reur sans nom») [Coran 4:115-116].
Après cette révélation, Soulafa, que Haséan Ben Thabet l'avait satirisée, porta alors les effets de Ba- chir pour les jeter à Al-Abtah en lui disant: «T u ne m'apportes aucun bien, et voilà Hassan qui me satirise».
«Ils se cachent des hommes et ils ne se cachent pas d'Allah» il s'agit des hypocrites qui veulent se cacher des hommes à cause de leurs ac tions abominables pour ne plus les leur reprocher du moment qu'ils en font parade devant le Seigneur, Lui qui connaît parfaitement ce qu'ils cachent même dans leur for intérieur, c'est pourquoi Il dit: «Allah est présent lorsqu'ils tiennent secrètement des conciliabules qui Lui déplaisent.
Allah sait tout ce qu'ils font» des paroles qui constituent une menace et un avertissement.
Puis Il dit: «Ces gens-là, c'est entendu, vous plaidez leur cause dans ce monde» qui signifie en d'autres termes: A supposer que ces gens-là sont soutenus dans ce bas monde en vertu de leurs actions apparen tes, quel sera leur sort en se tenant devant Dieu au jour de la résurrec tion qui connaît aussi bien l'invisible que Je visible ?
Qui pourrait être leur défenseur en ce jour-là ?
Sûrement personne ne leur portera se cours.