وَاِنِ امْرَاَةٌ خَافَتْ مِنْۢ بَعْلِهَا نُشُوْزًا اَوْ اِعْرَاضًا فَلَا جُنَاحَ عَلَيْهِمَآ اَنْ يُّصْلِحَا بَيْنَهُمَا صُلْحًا ۗوَالصُّلْحُ خَيْرٌ ۗوَاُحْضِرَتِ الْاَنْفُسُ الشُّحَّۗ وَاِنْ تُحْسِنُوْا وَتَتَّقُوْا فَاِنَّ اللّٰهَ كَانَ بِمَا تَعْمَلُوْنَ خَبِيْرًا ( النساء: ١٢٨ )
Wa inimra atun khaafat mim ba'lihaa nushoozan aw i'raadan falaa junaaha 'alaihi maaa ai yuslihaa bainahumaa sulhaa; wassulhu khair; wa uhdiratil anfusush shuhh; wa in tuhsinoo wa tattaqoo fa innal laaha kaana bimaa ta'maloona Khabeeraa (an-Nisāʾ 4:128)
English Sahih:
And if a woman fears from her husband contempt or evasion, there is no sin upon them if they make terms of settlement between them – and settlement is best. And present in [human] souls is stinginess. But if you do good and fear Allah – then indeed Allah is ever, of what you do, Aware. (An-Nisa [4] : 128)
Muhammad Hamidullah:
Et si une femme craint de son mari abandon ou indifférence, alors ce n'est pas un péché pour les deux s'ils se réconcilient par un compromis quelconque, et la réconciliation est meilleure, puisque les âmes sont portées à la ladrerie. Mais si vous agissez en bien et vous êtes pieux... Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. (An-Nisa' [4] : 128)
1 Mokhtasar French
Si une femme craint que son époux la dédaigne ou ne la désire plus, les conjoints ne commettent pas de faute en se réconciliant par la renonciation de l’épouse à certains des droits que lui doit l’époux comme les dépenses de la vie quotidienne et les nuitées. Dans ce cas, la réconciliation est préférable pour eux à la répudiation, sachant que les âmes sont enclines à l’avidité et à l’avarice. Elles ne désirent donc pas renoncer à leurs droits. Il convient donc que les époux traitent ce défaut en pratiquant la tolérance et la bienfaisance. Si vous êtes bienfaisants en toute situation et craignez Allah en vous conformant à Ses commandements et en délaissant ce qu’Il a interdit, alors Allah sait parfaitement ce que vous faites. Rien ne Lui échappe et Il vous rétribuera en conséquence de vos agissements.
2 Rashid Maash
3 Islamic Foundation
4 Shahnaz Saidi Benbetka
5 Tafsir Ibn Kathir
D'après ces versets, trois cas sont à envisager concernant les re lations entre les deux époux: quand la femme redoute l'abandon ou l'indifférence de son mari; quand il y a entente; et quand la séparation devient la solution inévitable.
Le premier cas.
Quand la femme constate une certaine aversion de la part de son mari ou une lassitude, peut, pour rémédier à cette situation, désister de son droit, ou d'une partie, aux dépenses d'entretien tel que l'habille ment par exemple, ou à la cohabitation ou autre.
Quant à lui, il a le droit del'accGpter ou de le refuser sans commettre un péché.
Pour cela Dieu a dit que nul péché ne leur sera imputé s'ils se reconcilient car la réconciliation est préférable à la séparation, même si cela entraîne l'avarice pour maintenir toujours la cordialité et l'entente.
On rapporte à cet égard que Sawda Bent Zam'a ayant atteint un certain âge, craignit d'être répudiée par le Prophète -qu'Allah le bé nisse et le salue-, elle lui proposa de concéder le jour qui lui est consa cré à Aicha.
Il accepta son offre et la retint.
Et Ibn Abbas de dire que ce verset fut révélé aussitôt: «Quand une femme appréhende de mauvais traitements … jusqu'à soit préférable» Aicha a dit: «Il s'agit de la femme qui n'a pas d'enfant dont son mari a avec elle des rapports conjugaux très limités mais leur compagnie fut assez longue, elle lui dit: «Ne me répudie pas et tu ne dois rien à mon égard» Selon une autre version, et toujours d'après Aicha: «Il s'agit de l'homme qui a deux femmes dont l'une d'elles est laide, âgée et il la cohabite rarement, elle lui dit: «Ne me répudie pas et je te concède tous mes droits».
D'autres ver sions ont été rapportées d'après Omar Ben Al-Khattab et Ali Ben Abi Taleb et qui donnent presque le même sens.
Sa'id Ben Al-Moussaiab et Souleiman Ben Yasser ont dit: «En se conformant au verset précité et pour appliquer la tradition suivie, on donne l'exemple d'un homme qui éprouve une certaine lassitude et une aversion envers sa femme.
Il a le droit de lui proposer le divorce ou bien de la retenir à condition de se désister de ses droits aux dé penses et à la cohabitation».
Quant à la réconciliation que Dieu a mentionnée dans le verset, Sa'id Ben Al-Moussaiab et Souleiman ont raconté que Rafe' Ben Kha- dij l'Ansarien avait une femme devenue âgée.
Après avoir épousé une jeune, elle lui demanda de la répudier, et il le fit une seule fois.
Après l'écoulement de la période d'attente il la reprit et comme Rafe* préférait toujours la jeune, en la négligeant, l'autre la femme demanda une deu xième fois de la répudier, il lui répondit: «Si je te répudie cette fois-ci, il ne nous reste qu'une répudiation.
Si tu veux rester chez moi, libre à toi, alors que tu as constaté sans doute mon penchant vers ta jeune co-épouse, et si tu insistes, je te répudie» Elle répliqua: «Plutôt je de meure chez toi malgré tout».
Il la garda selon ces conditions, et telle était leur réconciliation.
Le deuxième cas: «Quoiqu'une réconciliation soit préférable» qui signifie d'après Ibn Abbas le libre arbitre, et cela consiste en ce que le mari donne la li berté à sa femme de rester dans le foyer conjugal en consacrant ses droits, surtout de la cohabitation, ou la séparation finale qui sera la pire des solutions, tout comme le faire du Prophète ﷺ, quand il avait retenu Sawda Bent Zam'a en cédant son jour à Aicha.
Ce comportement était une leçon aux hommes afin de l'imiter car il est cité dans un hadith que l'Envoyé de Dieu ﷺ a dit: «L e divorce est la chose licite que Dieu haït le plus».
«Si vous vous montrez généreux et si vous appréhendez Allah, ça ne Lui échappera pas» on trouve dans ce verset une exhortation aux hom mes d'endurer ce qu'ils répugnent de la part des femmes et de respec ter leurs droits à la cohabitation en premier lieu, et de les traiter comme les autres épouses, car c'est un bien qu'ils font et Dieu en sau ra gré.
«Vous ne parviendrez jamais à faire régner la concorde entre vos fem mes, quelle que soit votre bonne volonté» c'est une réalité tangible, et quel que soit le désir des hommes, ils ne pourront être équitables à l'égard de chacune de leurs femmes.
Même si un homme consacre un jour et une nuit à chacune d'elles il y aura certainement une diférence de traitement et de sentiment quant à l'amour et au désir.
A cet égard, Abdullah Ben Yazid rapporte que 'Âicha a dit: « L 'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- partageait ses jours entre ses femmes équitablement et disait: «M o n Dieu, c'est mon partage de ce que je pos sède, ne me blâme pas pour une chose que Tu possèdes et que je ne possède pas», il s'agit du cœur.
(Rapporté par Ahm ed et les auteurs des Su - nans)(1 ).
«Toutefois ne vous laissez pas emporter par vos penchants au point d'en laisser une complètement» c'est à dire en cas où vous penchez vers l'une d'elles ne laissez pas l'autre comme en suspens: ni mariée ni répudiée en la négligeant complètement, voilà pourquoi le Prophète ﷺ a dit d'après Abou Houraira: «Celui qui a deux femmes et aura penché vers l'une plus que l'autre, viendra au jour de la résurrection ayant un côté de son corps tombé».
(Rapporté par Ah med et les auteurs des sunans)(1).
«Si vous maintenez l'entente dans vos ménages et si vous craignez A l lah, la clémence et la miséricorde d'Allah vous seront acquises» Ceci constitue une autre exhortation aux hommes pour établir la concorde entre les femmes, de les traiter sur un même pied d'égalité et de crain dre Dieu en toute circonstance, Il leur pardonne ce qu'il a été de leur penchant.
Le troisième cas.
Il n'est que le contenu de ce verset: «Si les deux époux se séparent, Allah est assez puissant pour assurer à chacun d'eux un autre destin.
Allah est omnipotent et sage» qui signifie que la séparation finale des deux conjoints est devenue inévitable.
Dieu suffira chacun d'eux de l'autre, l'enrichira et lui donnera en compensatiçn de ce qu'il aura perdu, s'agit-il d'un autre conjoint ou autre chose, car la grâce de Dieu est in commensurable, Il est juste dans Ses décisions et connaît parfaitement les actions de Ses serviteurs. j JLk»-l l-laiL* K J k l*