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قُلْ لَّآ اَقُوْلُ لَكُمْ عِنْدِيْ خَزَاۤىِٕنُ اللّٰهِ وَلَآ اَعْلَمُ الْغَيْبَ وَلَآ اَقُوْلُ لَكُمْ اِنِّيْ مَلَكٌۚ اِنْ اَتَّبِعُ اِلَّا مَا يُوْحٰٓى اِلَيَّۗ قُلْ هَلْ يَسْتَوِى الْاَعْمٰى وَالْبَصِيْرُۗ اَفَلَا تَتَفَكَّرُوْنَ ࣖ  ( الأنعام: ٥٠ )

qul
قُل
Say
Dis :
لَّآ
"Not
« Ne pas
aqūlu
أَقُولُ
"(do) I say
je dis
lakum
لَكُمْ
to you
à vous :
ʿindī
عِندِى
(that) with me
“(Il y a) auprès (de) moi
khazāinu
خَزَآئِنُ
(are the) treasures
(les) trésors
l-lahi
ٱللَّهِ
(of) Allah
(d’)Allâh”
walā
وَلَآ
and not
et ne pas
aʿlamu
أَعْلَمُ
(that) I know
je connais
l-ghayba
ٱلْغَيْبَ
the unseen
l’inaperçu
walā
وَلَآ
and not
et ne pas
aqūlu
أَقُولُ
I say
je dis
lakum
لَكُمْ
to you
à vous :
innī
إِنِّى
that I (am)
“Certes, je
malakun
مَلَكٌۖ
an Angel
(suis) un ange !”
in
إِنْ
Not
Ne pas
attabiʿu
أَتَّبِعُ
(do) I follow
je suis
illā
إِلَّا
except
sauf
مَا
what
ce qui
yūḥā
يُوحَىٰٓ
is revealed
a été révélé
ilayya
إِلَىَّۚ
to me"
à moi. »
qul
قُلْ
Say
Dis :
hal
هَلْ
"Can
« Est-ce que
yastawī
يَسْتَوِى
be equal
sont égaux
l-aʿmā
ٱلْأَعْمَىٰ
the blind
l’aveugle
wal-baṣīru
وَٱلْبَصِيرُۚ
and the seeing one?"
et celui qui voit ?
afalā
أَفَلَا
Then will not
Donc est-ce que ne pas
tatafakkarūna
تَتَفَكَّرُونَ
you give thought?
vous méditez ? »

Qul laaa aqoolu lakum 'indee khazaaa'inul laahi wa laaa a'lamul ghaiba wa laaa aqoolu lakum innee malakun in attabi'u illaa maa yoohaaa ilaiy; qul hal yastawil a'maa walbaseer; afalaa tatafakkaroon (al-ʾAnʿām 6:50)

English Sahih:

Say, [O Muhammad], "I do not tell you that I have the depositories [containing the provision] of Allah or that I know the unseen, nor do I tell you that I am an angel. I only follow what is revealed to me." Say, "Is the blind equivalent to the seeing? Then will you not give thought?" (Al-An'am [6] : 50)

Muhammad Hamidullah:

Dis-[leur]: «Je ne vous dis pas que je détiens les trésors d'Allah, ni que je connais l'Inconnaissable, et je ne vous dis pas que je suis un ange. Je ne fais que suivre ce qui m'est révélé.» Dis: «Est-ce que sont égaux l'aveugle et celui qui voit? Ne réfléchissez-vous donc pas?» (Al-An'am [6] : 50)

1 Mokhtasar French

Ô Messager, dis à ces polythéistes: Je ne vous dis pas que je peux disposer à souhait de ce qu’Allah a créé pour l’homme, ni que je connais l’Invisible – excepté ce qui m’est révélé par Allah, ni que je suis un ange parmi les anges. Je suis un Messager envoyé par Allah: je ne suis que ce qui m’a été révélé et ne prétends pas à ce qui ne m’appartient pas. Ô Messager, dis-leur: Est-ce que le mécréant qui est incapable de discerner la vérité et le croyant, qui lui, la discerne et y croit, sont égaux ? Ne méditez-vous donc pas les signes qui vous entourent, ô polythéistes.

5 Tafsir Ibn Kathir

Dieu ordonne à Son Messager de dire aux infidèles «Je ne pré­ tends pas posséder d'Allah» ni d'en disposer «ni connaître ses secrets» car Dieu seul connaît le mystère incommunicable et je ne n'en connais que ce qu'il m'est révélé: «Je ne prétends pas non plus être nn ange» je ne suis qu'un mortel et Il m'a distingué et honoré par les révélations qu'il m'accorde.
«Je me borne à suivre ce qui m'a été révélé» sans m'en dé­ tourner.
«Dis: L'homme qui voit et l'aveugle peuvent-ils être assimilés ?»
C'est à dire celui qui suit la vérité et se trouve dans le chemin droit n'est plus pareil à celui qui est égaré sans pouvoir retrouver ce che­ min.
«Finirez-vous par réfléchir ?»
tout comme lorsque Dieu dit: «Celui qui sait que la révélation que ton Seigneur a fait descendre sur toi est la vé­ rité, serait-il semblable à l'aveugle ?»
[Coran 13:19].
Puis Dieu lui dit: «O Mouhammad «Avertis» par le Coran «ceux qui redoutent de comparaître devant Allah, et qui savent qu'ils n'anront en face de Lui ni maître, ni intercesseur.» ces gens-là qui sont pénétrés de la crainte de leur Seigneur, et qui craignent que leur compte ne soit très mauvais au jour de la résurrection où seul Dieu sera le juge qui sauve­ ra ceux qui ont fait de bonnes œuvres dans le bas monde et multiplie­ ra leur récompense.
«Ne repousse pas ceux qui implorent leur Seigneur, matin et soir, sou­ haitant d'entrevoir Son visage» Ces gens-là qui font de telles pratiques sont les plus dignes, ô Mouhammad, d'être tes amis et compagnons.
On trouve la même recommandation dans un autre verset qui lui est pareil: «Mêle-toi à ceux quoi invoquent le Seigneur, matin et soir, pour at­ tirer ses regards.
Ne te sépare pas d'eux pour courir après les plaisirs du siècle.
Ne t'associe pas à ceux que nous ayons rendu insouciants de notre souvenir, à ceux qui ne suivent que leurs penchants et dont toute la vie est une futilité» [Coran 18:28].
L'invocation de Dieu signifie, d'après Sa'id Ben Al-Moussaiab, Moujahed, Al-Hassan et Qatada, la prière prescrite.
Dieu a dit aux hommes: «Invoquez-moi et Je vous exauce» [Coran 40:60] qui signifie: J'accepte et J'agrée votre culte.
«Souhaitant d'entrevoir son visage» et recherchant sa satisfaction par leurs pratiques religieuses en Lui rendant un culte pur.
«Ils n'ont pas de compte à te rendre, pas plus que tu en as à leur ren­ dre» Ce verset est pareil à la réponse de Noé lorsque son peuple lui a dit: «Croirons-nous en toi alors que ce sont les hommes les plus misérables qui te suivent ?»
Il leur répondit: «J'ignore ce qu'ils faisaient; il n'appartient qu'à mon Seigneur de les Juger.
Si seulement vous en aviez consience» [Co­ ran XXVI, 111-113] C'est Dieu qui réglera les comptes de tous les hommes au jour de la résurrection.
Il ne faut pas repousser ces gens- là, autrement tu serais au nombre des injustes.
Ibn Jarir a rapporté qu'lbn Mass'oud a dit: «Un groupe de Qoraï- chites passèrent par PEnvoyé de Dieu ﷺ alors que Souhaîb, Bilal, Ammar, Khabbab et d'autres parmi les faibles musulmans se trouvaient auprès de lui.
Les Qoraïchites lui dirent: «Contentes-tu de prendre ces gens-là pour compagnons ?
Est-ce là ceux d'entre nous sur lesquels Dieu a répandu Ses bienfaits ?
Serions- nous leurs suivants ?
Chasse-les pour qu'on te suive» C'est à cette oc­ casion que ce verset fut révélé.
«C'est ainsi que nous déconcertons les hommes par le destin … jusqu'à la fin du verset» Ibn Abi Hatem rapporte d'après Khabbab: «AI-'Aqra' Ben Habes Al-Tamimi et 'Oyayna Ben Hisn Al-Fazari se rendirent chez le Prophète ﷺ et trouvèrent chez lui Sou- haïb, Ammar, Khabbab et d'autres parmi les faibles croyants.
A leur vue, ils leur adressèrent de propos humiliants.
Ils prirent l'Envoyé de Dieu ﷺ à part et lui dirent: «Nous dési­ rons bien te tenir compagnie dans une assemblée afin que les Arabes constatent que tu nous réserves un certain privilège.
Car ces Arabes viennent souvent chez toi et nous éprouvons une honte d'être réunis à ces esclaves.
Lorsque nous venons chez toi, chasse-les, et lorsque nous te quittons, tiens-leur comapagnie si tu veux».
En leur répondant par l'affirmative, ils demandèrent au Prophète ﷺ de leur mettre cette promesse par écrit.
Il demanda de lui ap­ porter une feuille et manda Ali pour écrire cet engagement, alors que nous nous trouvions dans un coin.
A ce moment-là Gabriel lui fit des­ cendre ce verset: «Ne repousse pas ceux qui implorent leur Seigneur …».
L'Envoyé de Dieu ﷺ jeta alors la feuille et nous appela pour lui tenir compagnie»(1).
«C'est ainsi que nous déconcertons les hommes par le destin que nous réservon aux uns et aux autres» c'est à dire: nous avons éprouvé les uns par les autres «Au point qu'ils disent: «Comment, c'est a ces gens-là qu'Allah accorde des faveurs ?»
Car, au début du message, les faibles parmi les hommes, les femmes, les esclaves étaient les premiers à y répondre, et une petite minorité des notables avaient fait de même.
A ce propos on rapporte, dans un long hadith, que Héraclius le roi des Romains, en posant différentes questions à Abou Soufian au sujet du Prophète ﷺ, lui demanda: «Sont-ils les notables ou les faibles qui le suivent ?»
Ils sont les faibles, répondit Abou Soufian.
Et Héraclius de répliquer: «Ils étaient toujours eux qui suivaient les Prophètes».
Les polythéistes Qora'îchites se moquaient des premiers convertis parmi les faibles, torturaient ceux qui étaient sous leur pouvoir, et dis­ aient: «Est-ce là ceux d'entre nous sur lesquels Dieu a répandu Ses fa­ veurs ?»
Si ceci était un bien, ce n'est pas eux, c'est nous qui aurions cru les premiers».
Des propos qui sont pareils à leurs dires: «Lorsque nos versets leur sont lus, comme autant de preuves évidentes, les incrédules disent aux croyants: «Quel est donc celui des deux groupes qui jouit du meilleur séjour et de la meilleure compagnie» [Coran 19:73] Mais Dieu ne tarde pas à leur répondre: «Combien avons nous anéanti avant eux de générations qui les surpassaient en richesses et en beauté» [Coran 19:74] Comme Il a répondu aux Qoraïchites: «Allah ne connait-n pas mieux que quiconque ceux qui sont reconnaissants» Il connait certes ceux qui Le soutiennent en actes, paroles, et intentions, Il les dirige vers la voie droite, le chemin du salut, les fait sortir des ténèbres vers la lumière avec Sa permission et les met sur la voie de la vérité, comme Il l'af­ firme dans ce verset: «Nous dirigerons sur nos chemins ceux qui auront combattu pour nous.
Allah est avec ceux qui font le bien» [Coran 29:69].
Il a été rapporté dans un hadith authentifié que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- aurait dit: «Dieu ne regarde ni vos formes ni vos couleurs, mais Il regarde vos cœurs et vos actions» (Rapporté par Mouslim en citant le mot: «Corps» au lieu de «couleurs»fI\ «Si ceux qui croient à nos signes viennent à toi, dis-leur: Soyez les bienvenus» c'est à dire: honore-les en répondant à leur salut et an­ nonce-leur qu'ils jouiront de l'ample miséricorde de Dieu.
C'est pouquoi Il a dit ensuite: «Votre Seigneur inscrit au nombre de Ses devoirs la clé­ mence» Il s'est prescrit à Lui-même la miséricorde de par Sa générosité et Sa reconnaissance.
Et la suite du verset n'est qu'une confirmation «Il s'ensuit qu'il accorde son pardon a ceux d'entre vous qui pèchent par ignorance et ensuite, en signe de repentir, s'adonnent aux bonnes œuvres» en cessant de commettre les péchés et se décidant de ne plus y reve­ nir.
Ils ne feront ensuite que les bonnes œuvres.
Dieu est celui qui par­ donne et Il est miséricordieux.
A ce propos l'imam Ahmed rapporte d'après Abou Houraira que l'Envoyé de Dieu ﷺ a dit: «Lorsque Dieu a créé la création, Il a écrit dans Son Livre qui se trouve chez lui au-dessus du Trône: «Ma miséricorde l'emporte sur Ma colère» (Rapporté-par Bouk- hari et MomUm)(2).