يٰٓاَيُّهَا الَّذِيْنَ اٰمَنُوْٓا اِذَا لَقِيْتُمُ الَّذِيْنَ كَفَرُوْا زَحْفًا فَلَا تُوَلُّوْهُمُ الْاَدْبَارَۚ ( الأنفال: ١٥ )
Yaaa aiyuhal lazeena aamanoo izaa laqeetumul lazeena kafaroo zahfan falaa tuwalloohumul adbaar (al-ʾAnfāl 8:15)
English Sahih:
O you who have believed, when you meet those who disbelieve advancing [in battle], do not turn to them your backs [in flight]. (Al-Anfal [8] : 15)
Muhammad Hamidullah:
O vous qui croyez quand vous rencontrez (l'armée) des mécréants en marche, ne leur tournez point le dos. (Al-Anfal [8] : 15)
1 Mokhtasar French
Ô vous qui croyez en Allah et suivez Son Messager, lorsque vous affrontez les polythéistes en combat rapproché, ne les fuyez pas en leur tournant le dos, mais restez plutôt fermes face à eux et endurez patiemment cet affrontement car Allah vous secourt et vous soutient.
2 Rashid Maash
3 Islamic Foundation
4 Shahnaz Saidi Benbetka
5 Tafsir Ibn Kathir
Dieu menace ceux qui s'abstiennent à combattre dans Sa voie de leur châtier par le feu. il leur ordonne: «Lorsque vous rencontrez l'armée ennemie» et que vous soyez tout près d'eux et face à face «ne tournez pas le dos» en fuyant et laissant les autres fidèles battre seuls.
Mais «celui qui tourne le dos en pareille circonstance, à moins que ce ne soit pour prendre une meilleure position» c'est à dire en usant un stratagème par exemple en fuyant devant l'ennemi le faisant croire qu'il a peur de lui, et ce dernier le suit pour le battre, mais le fidèle, en saisisant cette occasion d'être seul, retourne vers lui et le tue.
«Ou rallier un autre groupe» en se déplaçant d'un côté à l'autre pour venir en aide à ceux qui en ont besoin d'être secourus, ou de joindre un chef.
A ce propos l'imam Ahmed rapporte que Abdullah Ben Omar -que Dieu les agrée- a râconté: «Faisant partie d'un régiment envoyé par le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue -, les hommes prirent la fuite et je fus parmi eux.
Puis nous nous dîmes: «Que faire après avoir fui l'ennemi et encouru la colère de Dieu ?
Si nous rentrons à Médine, y passons la nuit, puis nous nous présentons devant l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - peut-être notre repentir sera accepté ?»
En effet nous nous rendîmes chez lui avant la prière de l'aurore, il sor tit nous demander: «Qui êtes-vous ?»
- Les fuyards, répondîmes-nous.
Il répliqua: «Non, vous êtes les vaillants qui attaquent avec impétuosité.
Je fa is partie de vous et des musulmans».
Nous embrassâmes sa main et il nous récita ce verset: «à moins que ce ne soit pour prendre une meilleure position» (Rapporté par Ahmed, Abou Daoud, Tirmidhi et Ibn Maja)(1).
En commentant cette partie du verset: «ou rallier un autre groupe» AL-Dahak a dit: «il s'agit de celui qui fuit pour se rallier au Prophète et à ses compagnons, ainsi de celui qui le fait pour se rallier à son chef.
Mais si la fuite est faite pour une autre cause, elle sera considérée comme un péché capital car, d'après Boukhari et Mouslim, Abou Hou- raira rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Evitez les sept périls». - O Envoyé de Dieu, demanda-t-on, quels sont ces périls ?»
I l répondit: «Ils sont: le polythéisme, la magie, le meurtre d 'une.âme que Dieu a interdit à moins qu'il ne se soit pour une juste rai son, de dévorer les biens d 'un orphelin, la fuite au jour du combat dans le chemin de Dieu, et la diffamation des fem m es mariées insouciantes et croyantes Donc celui qui fuit du combat, sauf pour les raisons sus-mention- nées, encourra la colère de Dieu et son refuge sera la Géhenne.
Quelle triste fin!.
L'imam Ahmed rapporte que Bachir Ben Ma'bad a raconté: «Je me rendis chez le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - pour lui prêter serment d'allégeance.
Il me stipula d'attester qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Mouhammad est son serviteur et Envoyé, de s'acquitter des prières, de verser la zakat, de faire le pèlerinage à la Maison Sacrée, de jeûner le mois de Ramadan et de combattre dans la voie de Dieu.
Je lui dis: «O Envoyé de Dieu, il en est deux obliga tions dont je suis incapable de m'en acquitter: Le combat dans la voie de Dieu car on a dit que quiconque tourne le dos à l'ennemi encourra la colère de Dieu.
J'ai peur, si une fois que j 'y participe, que mon âme ne s'humilie et redoute la mort.
Quant à la zakat -ou l'aumône- par Dieu je ne possède que dix chamelles qui sont les biens de ma famille et leurs montures».
L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - ferma sa main puis l'agita et dit: «S'il n'y aura ni combat dans la voie de Dieu ni aumône par quoi donc comptes-tu entrer au Paradis ?»
Je lui répondis: «Je te prête donc serment d'allégeance en me conformant à tout cela».
Il en est parmi les ulémas ceux qui ont précisé que la fuite au jour du combat était interdite aux compagnons du Prophète - qu'Allah le bé nisse et le salue - étant donné que ce combat était une obligation per sonnelle pour chacun d'eux.
Comme on a dit aussi que c'était du devoir de Ansariens -les Médinois- qui lui avaient prêté serment d'allé geance de lui obéir en toute circonstance, ou bien encore cela ne concernait que ceux qui avaient participé à la bataille de Badr.
Ils pré sentent comme argument que ceux-là n'avaient d'autre groupe auquel ils devaient se rallier qu'eux-mêmes, et le Prophète - qu'AHah le bé nisse et le salue - a dit en s'adressant à Dieu en ce jour-là: «Mon Dieu si ce groupe sera vaincu, Tu ne seras jamais adoré sur la terre».
Al-Hassan et Yazid Ben Habib ont soutenu cette opinion et ce der nier ajouta: «Le jour de Badr, Dieu menaça par le châtiment du feu tout fuyard à moins que ce ne soit de se détacher pour un autre combat ou de se rallier à une autre troupe.
Le preuve en est que, le jour de la bataille de Ouhod, Dieu a dit aux fidèles: «Si certains d'entre vous ont trahi le jour de la rencontre des deux armées, c'est qu'ils ont été subornés par Satan, déjà prédisposés par leurs péchés.
Néanmoins Allah leur a pardonné, car Il est plein de miséricorde et d'inlugence» [Coran 9:25-27].
Mais Abou Sa'id a déclaré: «Quand bien même le verset précité ne concernait que les hommes de Badr et que leur fuite était interdite, il ne faut pas prétendre que cela se borne à eux seuls, alors que nous avons dans le hadith rapporté par Abou Houraira la preuve, car en tout temps la fuite du combat dans le chemin de Dieu demeure l'un des grands péchés.