اِنَّ الَّذِيْنَ اٰمَنُوْا وَهَاجَرُوْا وَجَاهَدُوْا بِاَمْوَالِهِمْ وَاَنْفُسِهِمْ فِيْ سَبِيْلِ اللّٰهِ وَالَّذِيْنَ اٰوَوْا وَّنَصَرُوْٓا اُولٰۤىِٕكَ بَعْضُهُمْ اَوْلِيَاۤءُ بَعْضٍۗ وَالَّذِيْنَ اٰمَنُوْا وَلَمْ يُهَاجِرُوْا مَا لَكُمْ مِّنْ وَّلَايَتِهِمْ مِّنْ شَيْءٍ حَتّٰى يُهَاجِرُوْاۚ وَاِنِ اسْتَنْصَرُوْكُمْ فِى الدِّيْنِ فَعَلَيْكُمُ النَّصْرُ اِلَّا عَلٰى قَوْمٍۢ بَيْنَكُمْ وَبَيْنَهُمْ مِّيْثَاقٌۗ وَاللّٰهُ بِمَا تَعْمَلُوْنَ بَصِيْرٌ ( الأنفال: ٧٢ )
Innal lazeena aamanoo wa haajaroo wa jaahadoo bi amwaalihim wa anfusihim fee sabeelil laahi wallazeena aawaw wa nasarooo ulaaa'ika ba'duhum awliyaaa'u ba'd; wallazeena aamanoo wa lam yuhaajiroo maa lakum minw walaayatihim min shai'in hatta yuhaajiroo; wa inistan sarookum fid deeni fa'alaiku munnasru illaa 'alaa qawmim bainakum wa bainahum meesaaq; wallaahu bimaa ta'maloona Baseer (al-ʾAnfāl 8:72)
English Sahih:
Indeed, those who have believed and emigrated and fought with their wealth and lives in the cause of Allah and those who gave shelter and aided – they are allies of one another. But those who believed and did not emigrate – for you there is no support of them until they emigrate. And if they seek help of you for the religion, then you must help, except against a people between yourselves and whom is a treaty. And Allah is Seeing of what you do. (Al-Anfal [8] : 72)
Muhammad Hamidullah:
Ceux qui ont cru, émigré et lutté de leurs biens et de leurs personnes dans le sentier d'Allah, ainsi que ceux qui leur ont donné refuge et secours, ceux-là sont alliés les uns des autres. Quant à ceux qui ont cru et n'ont pas émigré, vous ne serez pas liés à eux, jusqu'à ce qu'ils émigrent. Et s'ils vous demandent secours au nom de la religion, à vous alors de leur porter secours, mais pas contre un peuple auquel vous êtes liés par un pacte. Et Allah observe bien ce que vous œuvrez. (Al-Anfal [8] : 72)
1 Mokhtasar French
Ceux qui croient en Allah, accordent du crédit à Son Messager, mettent en pratique Sa religion, migrent d’une terre de mécréance vers une terre d’Islam ou dans un lieu où ils peuvent adorer Allah en toute sécurité, luttent pour la cause d’Allah en dépensant de leurs richesses et en sacrifiant leurs vies afin que la parole d’Allah soit celle qui a le dessus, ainsi que ceux qui ont hébergés ces migrants dans leurs demeures et les ont secourus ; tous ces migrants et ceux, parmi les gens du pays, qui les ont aidés, sont les alliés les uns des autres dans le secours et l’assistance qu’ils se prêtent mutuellement. Quant à ceux qui croient en Allah et ne migrent pas d’une terre de mécréance vers une terre d’Islam, vous n’avez pas à les secourir et à les protéger, ô croyants, avant qu’ils ne migrent pour la cause d’Allah. Si les mécréants les oppriment et qu’ils vous demandent secours, secourrez-les contre leurs ennemis, à moins qu’il n’y ait un pacte entre vous et leurs ennemis, alors vous ne pouvez violer ce pacte. Allah voit ce que vous faites. Rien ne Lui échappe de vos œuvres et Il vous rétribuera en conséquence.
2 Rashid Maash
3 Islamic Foundation
4 Shahnaz Saidi Benbetka
5 Tafsir Ibn Kathir
Selon ce verset, les croyants furent classés à cette époque en plu sieurs catégories:
- Les Mouhagériens (émigrés) qui ont quitté leurs foyers et leurs biens pour secourir l'Envoyé de Dieu et soutenir sa religion en consa- crant âmes et biens.
- Les Ansariens (les Médinois) qui ont cru au Prophète Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue -, donné refuge aux Mouhagériens, mis à leur disposition leurs biens, et sont venus en aide à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - en combattant à ses côtés.
Mouhagé riens et Ansariens «sont solidaires les uns des autres» Pour cela le Pro phète - qu'Allah le bénisse et le salue - a établi la fraternité entre eux en choisissant un homme d'une catégorie et faisant de lui un frère choisi de l'autre.
Ils héritaient les uns des autres avant la révélation du verset qui a imposé les règles de la succession.
Il est cité dans le Sahih de Boukhari d'après Ibn Abbas, que l'En- voyé de Dieu- qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Les Mouhagériens et les Ansariens sont amis les uns des autres, ainsi que les hommes libres de Qorai'ch et les affranchis de Thaqif, ju squ 'au jour de la résurrection» (Rapporté aussi par Ahmed et Al-Hafedh Ben You'la) Dieu a fait aussi l'éloge de ces deux catégories dans plusieurs ver sets dont celui-ci: «Les premiers qui accompagnèrent le Prophète, les pre miers qui l'accueillirent à Médine et ceux qui se joignirent à eux d'un élan sincère.
Allah se félicitera d'eux comme ils se féliciteront de lui» [Coran 9:100], et cet autre: «Allah a pardonné au Prophète, à ceux qui ont émi gré avec lui et à ceux qui l'ont accueilli à Médine» [Coran 9:117], et aussi ce troisième: «Une part en revient aux pauvres qui seront exilés et on quitté leurs demeures et leurs biens pour gagner la grâce et l'amour d'Allah et faire triompher Allah et son Prophète.
Voilà les hommes sincè res.
Les gens de Médine, qui n'avaient pas quitté leurs foyers et s'étaient convertis, accueillirent avec effusion les émigrés» [Coran L9:8-9].
Ces derniers, les Médinois, ont préféré les premiers, les émigrés, à eux-mê mes malgré leur pauvreté.
«Ils n'étaient pas envieux de ce que ceux-ci re cevaient» [Coran L9:9] c'est à dire des grâces de l'émigration, ce qui affirme que l'émigration vaut mieux que le secours.
A ce propos Houd- zaifa a dit: «L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - m'a laissé la liberté de choisir entre l'émigration et le secours, j 'ai opté pour la première».
«Ceux qui croient et qui n'ont pas émigré n'acquèreront ces liens de solidarité avec vous que lorsqu'ils auront émigré» Ceux-là forment la troi sième catégorie des croyants qui ont la foi, n'ont pas émigré et sont restés dans leurs demeures.
Ils n'auront aucune part au butin même pas une partie du cinquième tant qu'ils n'auront pas combattu.
A ce propos Yazid Ben Al-Khasib Al-Aslami a dit: «Lorsque l'En- voyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - envoyait une armée ou un régiment, il recommandait aux chefs: «Faites vos expéditions au nom de Dieu et pour la cause de Dieu.
Com battez ceux qui ne croient pas en Dieu.
Lorsque vous rencontrez vos ennemis parmi les polythéistes demandez- leur d 'exécuter ces trois choses, et acceptez de leur part laquelle de ces trois qu'auront accomplie et arrêtez toute hostilité envers eux: Appelez-les à em brasser l'Islam, s 'ils croiront, acceptez leur conversion et ne leur soyez pas hostiles.
Puis demandez-leur de déménager de leurs demeures à celle des émi grés et faites-les savoir que, s 'ils s 'exécuteront, ils devront s 'acquitter des mêmes obligations des Mohagériens et ils jouiront des mêmes droits.
En cas où ils refuseront d 'y consentir, qu'ils sachent alors qu'ils seront comme les bédouins qui vivent parmi les musulmans et que la décision de Dieu s 'app lique à eux comme aux croyants.
Ils n'auront aucune part du butin et des tri buts à moins qu'ils ne combattent à côté des musulmans.
S'ils ne consentent pas imposez-leur les tributs, et s 'ils répondront à cela, acceptez-les et cessez de les combattre.
Enfin s 'ils refuseront de payer le tribut, combattez-les en demandant le secours de Dieu» (Rapporté par M ouslim)(1K Quant à ces paroles divines: «S'ils implorent votre aide pour la dé fense de leur religion, vous devez la leur donner» elles signifient que si ces bédouins qui n'ont pas émigré vous demandent votre aide au nom de la religion pour la défendre, vous devez les secourir car ils sont vos. frères coreligionnaires, à moins qu'il ne soit question d'un combat contre un peuple incrédule avec lequel vous avez conclu une alliance jusqu'à un temps déterminé.
Dans ce cas vous devez ni violer ce pacte ni trahir votre engagement vis-à-vis de ce peuple.