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يٰٓاَيُّهَا الَّذِيْنَ اٰمَنُوا اتَّقُوا اللّٰهَ وَذَرُوْا مَا بَقِيَ مِنَ الرِّبٰوٓا اِنْ كُنْتُمْ مُّؤْمِنِيْنَ  ( البقرة: ٢٧٨ )

yāayyuhā
يَٰٓأَيُّهَا
O you
Ô
alladhīna
ٱلَّذِينَ
who
ceux qui
āmanū
ءَامَنُوا۟
believe[d]!
ont accepté la foi !
ittaqū
ٱتَّقُوا۟
Fear
Craignez avec piété
l-laha
ٱللَّهَ
Allah
Allâh
wadharū
وَذَرُوا۟
and give up
et abandonnez
مَا
what
ce qui
baqiya
بَقِىَ
remained
reste
mina
مِنَ
of
de
l-riba
ٱلرِّبَوٰٓا۟
[the] usury
l’intérêt usuraire
in
إِن
if
si
kuntum
كُنتُم
you are
vous êtes
mu'minīna
مُّؤْمِنِينَ
believers
croyants !

Yaaa ayyuhal lazeena aamanut taqul laaha wa zaroo maa baqiya minar ribaaa in kuntum mu'mineen (al-Baq̈arah 2:278)

English Sahih:

O you who have believed, fear Allah and give up what remains [due to you] of interest, if you should be believers. (Al-Baqarah [2] : 278)

Muhammad Hamidullah:

O les croyants! Craignez Allah; et renoncez au reliquat de l'intérêt usuraire, si vous êtes croyants. (Al-Baqarah [2] : 278)

1 Mokhtasar French

Ô ceux qui croyez en Allah et suivez Son Messager, craignez Allah en obéissant à Ses commandements et en délaissant ce qu’Il a interdit, cessez de réclamez les revenus usuriers que les gens vous doivent, si vous croyez véritablement en Allah, et respectez la défense qu’Il vous a faite de pratiquer l’usure.

5 Tafsir Ibn Kathir

Dieu ordonne à Ses serviteurs croyants de Le craindre en les ex- 403 hortant à ne plus commettre ce qui le courrouce contre eux et les éloi­ gne de Sa satisfaction.
Ils doivent donc observer Ses ordres laissant tout profit provenant de l'usure et se contentant de récupérer leurs capi­ taux après cet avertissement.
Il a été rapporté que ce verset fut révélé au sujet de Bani 'Amr Ben 'Oumayr de la tribu Thaqif et de Bani Al-Moughira de la tribu l\^akhzoum qui pratiquaient l'usure du temps de la Jahilia.
Après leur conversion, les thaqifites demandèrent aux Makhzoumites de leur payer l'intérêt de leurs dettes.
Ces derniers, après consultation, refusè­ rent et leur répondirent; «Nous ne les payerons plus du temps de l'Is­ lam une fois convertis» Mtab ben Oussayd écrivit à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- à ce sujet en portant plainte contre eux auprès de lui.
Il lui répondit par ce verset récemment révélé; «Croyants, craignez Dieu et annulez toutes vos conventions usuraires en cours … jusqu' la fin.
Les Thaqifites s'écrièrent alors; «Nous revenons à Dieu et lais­ sons l'usure à jamais».
Que ceux qui pratiquent l'usure et y persistent, attendent une guerre de la part de Dieu et de Son Envoyé, on leur dirait au jour de la résurrection, d'après Ibn Abbas, prenez vos armes c'est à dire atten­ dez-vous à une hostilité de la part du Seigneur et de Son Envoyé où rien ne vous servira».
Et Ibn Abbas d'ajouter, en récitant et commen­ tant le verset précité; Celui qu persiste sans jamais laisser l'usure, il sera de droit, dans le bas monde, à l'imam des musulmans, c'est dire le gouverneur, de l'avertir et de cesser toute convention usuraire et de revenir à Dieu, sinon il pourra l'exécuter.
«Si vous vous soumettez, ne réclamez que votre Capital» On entend par cela que tout ce que les usuriers avaient pris des intérêts, ne se­ raient plus interrogés à leur sujet, à condition qu'ils s'abstiennent dés­ ormais de toute pareille pratique et qu'ils ne réclament de leurs débiteurs que leurs capitaux sans aucun surplus et par ce fait ils ne se­ ront plus lésés.
L'Envoyé de Dieu ﷺ, dans son long discours dans son pèlerinage de l'adieu, avait montré aux hommes que l'usure pratiquée du temps de l'ignorance -Jahilia- est désormais interdite, surtout celle de son oncle paternel Al-Abbas Ben Abdul Mouttaleb, et qu'aucune responsabilité ne serait à leur charge s'ils se contentent de réclamer leurs capitaux seuls sans léser les autres ni être lésés.
Du temps de l'ignorance, il arrivait qu'un débiteur se trouvait dans la gêne sans pouvoir s'acquitter de sa dette.
Le créancier venait le sommer: ou tu payes ou tu donneras en plus.
Dieu, dans les versets sus-mentionnés, exhorte les hommes à se montrer magnanimes en­ vers de tels débiteurs, en disant: «si votre débiteur est dans la gêne, at­ tendez qu'il revieni^ à meilleure fortune.»
Vous montrer généreux sera plus méritoire pour vous, si vous comprenez votre intérêt».
Dieu ne s'arrête pas là Il recommande même aux gens de faire remise et de faire l'au­ mône en abandonnant leurs droits.
Plusieurs hadiths ont été rapportés à ce propos et nous allons en citer ces quelques-uns:
- Ass'ad Ben Zarara a rapporté que l'Envoyé de Dieu ﷺ a dit: «Que celui qui voudra que Dieu le protège de son ombre le jour où il n'y aura d 'autre ombre que La sienne, accorde des facilités à son débiteur ou qu'il lui fasse remise »(Rapporté par Tabara-
- Mouhammad ben ka'b Ai-Qouradhi a raconté qu'Abou Qatada avait une dette sur un homme.
Il allait souvent lui demander de s'en acquitter, mais cet homme se cachait.
Un jour se rendant chez i'homme, Abou Qatada rencontra le fils qui l'informa que se son père est dans la maison en train de manger, il l'appela: «O untel!
on m'a dit que tu te caches de moi, sors de ta cachette».
En sortant pour le voir, il lui demanda: «Qu'est-ce qu'il te porte à me fuir toujours ?».
- Je suis dans la gêne, lui répondit-il, et je n'ai rien pour te donner -Jures-tu par Dieu que tus es ainsi ?
-je le jure.
Abou Qatada pleura et lui dit: «J'ai entendu l'Envoyé de Dieu ﷺ dire: «Celui qui réconforte son débiteur qui se trouve dans la j^ne ou lui fait remise de sa dette, sera protégé de l'ombre de Dieu au jour de la résur­ rection» (Rapporté par Ahmed et mousüm)^^K
- Houdzaifa ben Al-Yaman a rapporté que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Un homme comparut devant Dieu le jour de la résurrection, on lui demanda: «Quelles étaient tes enivres dans le bas monde ?»
Il répondit: «Seigneur, je n'ai fait dans ma vie mondaine une œuvre bonne fut-ce l'équivalent d 'un atome sans qu'elle ne fût dans le but de Te plaire (et il le répéta trois fo is).
Puis cet homme ajouta: «O Sei­ gneur, Tu m 'avais accordé un surperflu de richesses et je faisais des trans­ actions avec les autres.
Comme la clémence et la magnanimité étaient de mon tempérament, je facilitais à l'homme aisé et donnais un délai à celui qui se trouvait dans la gêne» Le Seigneur répondit: «Nous avons plus de droit que toi d 'accorder des facilités, entre au Paradis» ( Rapporté par Boukhari et Mousüm et Ibn Maja)^^K
- Sahl Ben Hounayf a rapporté que l'Envoyé de Dieu ﷺ a dit: «Quiconque vient en aide à w i combattant dans la voie de Dieu, ou un endetté se trouvant dans la gêne, ou un esclave mou- katab (affranchi contractuel), Dieu le protégera de Son ombre le jour où il n'y aura d'autre ombre que La Sienne» (Rapporté par At-Hakem/^K.
Dieu enfin rappelle aux hommes que la vie mondaine n'est qu'une jouissance éphémère et tout que ce que contient le bas monde sera anéanti, seul le retour à Dieu assure à l'individu la récompense dans la vie future, l'homme rendra compte de toutes ses œuvres et recevra le prix et ne sera plus lésé.
Sa'id Ben Joubaïr a dit: «Ce verset: «Craignez le jour où vous comparaîtrez devant Dieu, où toute âme sera rétribuée selon ses œuvres où plus personne ne sera lésé» fut le dernier verset révélé du Coran, le Pro­ phète vécut neuf nuits après sa révélation et mourut le lundi, le 2 du mois Rabi' premier.
Tel était aussi le commentaire d'ibn Abbas et d'ibn Jouraij