يٰٓاَيُّهَا الَّذِيْنَ اٰمَنُوا اذْكُرُوْا نِعْمَةَ اللّٰهِ عَلَيْكُمْ اِذْ جَاۤءَتْكُمْ جُنُوْدٌ فَاَرْسَلْنَا عَلَيْهِمْ رِيْحًا وَّجُنُوْدًا لَّمْ تَرَوْهَا ۗوَكَانَ اللّٰهُ بِمَا تَعْمَلُوْنَ بَصِيْرًاۚ ( الأحزاب: ٩ )
Yaaa aiyuhal lazeena aamanuz kuroo ni'matal laahi 'alaikum iz jaaa'atkm junoodun fa arsalnaa 'alaihim reehanw wa junoodal lam tarawhaa; wa kaanal laahu bimaa ta'maloona Baseera (al-ʾAḥzāb 33:9)
English Sahih:
O you who have believed, remember the favor of Allah upon you when armies came to [attack] you and We sent upon them a wind and armies [of angels] you did not see. And ever is Allah, of what you do, Seeing. (Al-Ahzab [33] : 9)
Muhammad Hamidullah:
O vous qui croyez! Rappelez-vous le bienfait d'Allah sur vous, quand des troupes vous sont venues et que Nous avons envoyé contre elles un vent et des troupes que vous n'avez pas vues. Allah demeure Clairvoyant sur ce que vous faites. (Al-Ahzab [33] : 9)
1 Mokhtasar French
Ô vous qui croyez en Allah et mettez en pratique Sa religion, rappelez-vous du bienfait dont Allah vous a fait bénéficier lorsque les soldats mécréants coalisés ont fondus sur Médine afin de vous combattre et reçu les renforts des hypocrites et des juifs. Nous envoyâmes alors le vent d’Aş-Şabâ par lequel le Prophète fut soutenu et des soldats anges que vous ne voyiez pas. Les mécréants s’enfuirent impuissants et Allah voyaient tout ce que vous faisiez. Rien ne Lui échappe et Il vous rétribuera pour vos œuvres.
2 Rashid Maash
3 Islamic Foundation
4 Shahnaz Saidi Benbetka
5 Tafsir Ibn Kathir
Dieu rappelle à Ses serviteurs croyants, Ses bienfaits surtout le jour de la bataille du fossé «Al-Khandaq» lorsqu'il a mis les coalisés en déroute.
La raison de cette bataille était la suivante: «Quelques uns des notables juifs de Bani AN-Nadir que le Messager de Dieu ﷺ avait expulsés de Médine à Khaibar, parmi eux il y avait Salam Ben Abi-AI-Haqiq, Salam Ben Michkam et Kinana Ben Al-Rabi', qui se dirigèrent à La Mecque pour rencontrer les notables Qoraichites et les inciter à combattre le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - Ils les promirent de les secourir et être à leur côté dans cette guerre.
Les Qoraichites répondirent à leur demande.
Il fut de même avec la tribu de Ghatafan.
Les Qoraichites commandés par Abou Soufian, et les Ghatafanes commandés par 'Ouyayna Ben Hisn, ainsi que les autres tribus et impies, dont le nombre était près de dix mille combattants, sortirent pour combattre le Prophète ﷺ et ses partisans.
Ayant eu vent de leur approche, le Messager de Dieu ﷺ ordonna qu'on creuse un fossé tout autour de Médine, d'après un conseil présenté par Salman Al-Farisi.
Les polythéistes assiégèrent Médine, une.partie campa à l'est de la ville près du mont Ouhod, une autre aux hauteurs de Médine.
Dieu les a décrits dans ce verset: «Les ennemis vous attaquent au haut et au bas de la vallée».
Quant au Prophète ﷺ , il les affronta à la tête d'une armée dont le nombre ne dépassait pas les trois milles.
Ils tournèrent le dos au mont Sal' et leur visage contre l'ennemi, le fossé qui ne contenait pas d'eau les sépara, mais il pouvait quand même empêcher les cavaleirs d'attaquer les fidèles en même temps que l'infanterie.
Les femmes et les enfants furent dans des habitations fortifiées.
Les Banou Qouraidha, une tribu juive qui habitait Médine, avaient une forteresse à l'est de Médine et jouissaient d'un pacte de non- agression conclu avec les musulmans.
Ils comptaient presque huit cents guerriers.
Mais Houyay Ben Akhtab se rendit chez eux et ne cessa de les soulever contre les fidèles, qu'à la fin ils violèrent le pacte sus-dit, et soutinrent les polythéistes contre le Prophète ﷺ.
L'affaire prit alors une tournure très grave par rapport aux musulmans, ils éprouvèrent une grande pour et une adversité, «En cette circonstance, les croyants subirent une rude épreuve.
Ils tremblaient de tous leurs membres».
Ils demeurèrent assiégés pendant presque un mois, mais les polythéistes ne purent les atteindre et nul combat ne fut déclenché entre eux.
Puis Dieu envoya un vent impétueux sur les coalisés qui arracha leurs tentes, éteignit leur feu et les laissa sans abri ni nourriture.
Les polythéistes coalisés durent enfin lever le camp et quittèrent le lieu déçus et humiliés.
Voilà le sens des dires de Dieu: «Lorsque vous étiez assaillis,* n'a-t-II pas envoyé à votre secours un vent et des troupes invisibles».
Ces troupes invisibles furent les anges qui semèrent la peur dans les cœurs des idolâtres de sorte que chaque chef d'une tribu disait à ses hommes: «O Bani un tel, réunissez-vous à moi, demandons le salut pour nos âmes».
Ibrahim At-Taimi rapporte d'après son père le récit suivant: «Nous étions chez Houdzaifa quand un homme se leva et dit: «Si j 'avais vécu au temps du Prophète ﷺ, j 'aurais combattu à ses côtés en brave sur le champ de bataille».
Houdzaifa lui répondit: «Tu aurais fait cela ?
La nuit de la bataille des colaisés (du fossé), étant avec le Messager de Dieu ﷺ, un vent glacial nous prit.
Il nous dit: «Y a-t-il un homme parmi vous qui puisse me fournir des nouvelles des polythéistes et qui sera avec moi au jour de la résurrection ?».
Nous gardâmes le silence et nul d'entre nous ne répondit.
Il rétiéra sa demande et dit: «Y a-t-il un homme parmi vous qui puisse me fourn ir des nouvelles des polythésites et qui sera avec moi au jour de la résurrection» Nous gardâmes le silence toujours et nul d'entre nous ne répondit.
Puis pour la troisième fois il répéta les même propos.
Il dit à la fin: «Lève-toi, ô Houdzaifa!
Va et apporte-moi des nouvelles des polythéistes».
En me désignant, je dus alors me lever, et il me dit: «Apporte-moi des nouvelles des polythéistes et surtout ne les excite pas contre moi».
Chemin faisant, je sentis une chaleur excessive jusqu'à mon arrivée près d'eux.
Je vis Abou Soufian touner son dos au feu afin qu'il se réchauffe.
Je pris une flèche voulant la tirer, mais alors je me souvins des paroles du Messager de Dieu ﷺ: «Surtout ne les excite par contre moi».
Si j 'avais tiré sûrement je l'aurais tué.
Je revins sur mes pas ressentant la même chaleur, et quand je fus auprès du Messager de Dieu ﷺ je lui fournis les nouvelles et, accomplissant ma mission, je ressentis un froid dans mon for intérieur.
Le Messager de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - me donna son manteau sur lequel il priait pour m'en calfeutrer et je restai endormi jusqu'au matin.
Il m'éveilla ensuite en me disant: «Lève-toi, toi qui fais la grasse matinée» (Rapporté par Mouslim).
Abdul-'Aziz, le neveu de Houdzaifa a raconté: «Houdzaifa nous racontait les batailles qu'il menait avec le Messager de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - quand les hommes qui étaient avec nous dirent: «Par Dieu, si nous étions avec lui, nous aurions fait telle et telle chose».
Houdzaifa répliqua: «Ne souhaitez plus cela.
Je me vis la nuit de la bataile des coalisés avec les fidèles assis en rang, alors que Abou Soufian était dans les hauteurs de Médine avec les idolâtres et les juifs de Bani Qouraidha dans les parties inférieures (de la vallée) et nous redoutions qu'ils n'attaquassent nos familles.
Nous n'avions jamais vécu une nuit aussi sombre que celle-là où nul d'entre nous ne pouvait voir même pas son doigt, et nous entendions le vent souffler tel une tempête.
Les hypocrites commencèrent, pour fuir, à demander au Messager de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salüe - de leur permettre de retourner chez leurs familles prétendant qu'elles étaient sans défense.
Il leur permit, et seule une troupe de trois cent fidèles demeura avec lui.
Il fit le tour pour nous voir en causant avec chacun d'entre nous.
Arrivé près de moi alors que rien ne me défendait contre l'ennemi et le froid qu'un habit que j 'avais pris de ma femme et qui était tellement court qu'il ne couvrait qu'une partie de mon corps.
Il me vit agenouillé et me demanda: «Qui es-tu ?».
-Houdzaifa, répondis-je.
Il reprit: «Houdzaifa ?».
Je restai assis et lui répliquai: «Si, ô Messager de Dieu, Houdzaifa».
Le Messager de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - me dit: «- Quelque chose devait se produire dans le camp des polythéistes, va pour me fournir de leurs nouvelles» A ce moment, j 'éprouvai une grande peur et ressentis un froid glacial.
Avant de le quitter, il m'invoqua Dieu: «Grand Dieu, protège-le de devant, de derrière, à sa gauche, à sa droite, d'en haut et d'en bas».
A ce moment, par Dieu, toute peur et tout froid sortaient de mon corps en sorte que je ne ressentais ni peur ni froid.
Puis il me recommanda: «Ô Houdzaifa, ne laisse pas l'ennemi s'apercevoir de ta présence, mais apporte-moi de ses nouvelles».
Je me rendis au camp ennemi et je vis les idolâtres autour du feu qu'ils avaient allumé.
J'aperçus un homme de grande stature qui réchauffait les mains puis les passait sur ses flancs en disant aux autres: «Levez le camp!
Levez le camp!».
Je sus alors qu'il était Abou Soufian.
Je pris une flèche de mon carquois et voulant le tuer, je me rappelai alors des propos du Messager de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - .
Je dus rendre la flèche au carquois, et ayant éprouvé un certain courage je m'avançai vers le camp ennemi, et j 'entendis alors les hommes de Bani 'Amer dire l'un à l'autre: «Partons, cette place ne nous convient plus».
J'entendis encore le vent souffler sur leur campât, les pierres qui s'abattaient sur leurs tentes et leurs bâts.
Je retournai vers le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - , et à mi-chemin, je vis une troupe de vingt cavaliers (des anges) couverts de turbans qui me dirent: «Va informer ton compagnon (le Prophète) que Dieu lui a suffi le mal des idolâtres».
Je trouvai le Messager de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - en train de prier.
Par Dieu, à ce moment-là le froid me fit trembler.
Le Messager de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - me fit signe de sa main de m'approcher; il me donna alors une pièce d'étoffe et je m'y calfeutrai.
Chaque fois qu'une affaire grave le tracassait, le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - recourait à la prière.
Je lui fis un compte rendu en lui disant que les ennemis sont en train de s'apprêter à quitter le lieu.
A cette occasion, Dieu fit cette révélation: «O croyants, proclamez les bienfaits d'Allah pour vous.
Lorsque vous étiez assaillis, n'a-t-Il pas envoyé à votre secours un vent et des troupes invisibles ?
Allah vous regardait alors agir».
«Vos yeux étaient hagards.
L'émotion étranglait vos gorges.
Vous faites sur Allah toutes sortes de suppositions» Les fidèles ce jour-là, avaient tellement peur qu' ils ressentaient que leurs yeux se détournaient et les cœurs remontaient dans la gorge, et il y avait ceux qui imaginaient des choses à propos de Dieu, et que les croyants allaient subir un grand revers.
Citons à titre d'exemple Mou'tab Ben Qouchair qui disait: «Mouhammad nous a promis de s'emparer des trésors de Cosroès et César, alors que nul parmi nous ne peut quitter le lieu pour aller satisfaire ses besoins naturels».
Mais les fidèles étaient toujours convaincus que la promesse faite par le Messager de Dieu ﷺ se réalisera et ils auront la victoire sur les idolâtres.
Abou Sa'id Al-Khidri rapporte: «au jour de la bataille du fossé (Al-Khandaq) nous dîmes: «O Envoyé de Dieu, y a-t-il une certaine invocation à dire alors que les cœurs sont remontés aux gosiers ?».
Il répondit: «Dites: «Grand Dieu, dissimule nos défauts et assure-nous contre la terreur.»
Dieu alors envoya un vent impétueux qui frappa l'ennemi et le mit en déroute».