وَاتْلُ عَلَيْهِمْ نَبَاَ الَّذِيْٓ اٰتَيْنٰهُ اٰيٰتِنَا فَانْسَلَخَ مِنْهَا فَاَتْبَعَهُ الشَّيْطٰنُ فَكَانَ مِنَ الْغٰوِيْنَ ( الأعراف: ١٧٥ )
Watlu 'alaihim naba allazeee aatainaahu Aayaatinaa fansalakha minhaa fa atba'a hush Shaytaano fakaana minal ghaaween (al-ʾAʿrāf 7:175)
English Sahih:
And recite to them, [O Muhammad], the news of him to whom We gave [knowledge of] Our signs, but he detached himself from them; so Satan pursued him, and he became of the deviators. (Al-A'raf [7] : 175)
Muhammad Hamidullah:
Et raconte-leur l'histoire de celui à qui Nous avions donné Nos signes et qui s'en écarta. Le Diable, donc, l'entraîna dans sa suite et il devint ainsi du nombre des égarés. (Al-A'raf [7] : 175)
1 Mokhtasar French
Ô Messager, raconte aux Israélites l’histoire d’un homme qui était issu d’eux à qui Nous avions donné Nos versets. Il les assimila et comprit la vérité qu’ils contenaient mais il ne les mit pas en pratique et les délaissa. Satan le rattrapa donc et devint son compagnon rapproché. Il finit par rejoindre le rang des égarés perdus après avoir été du nombre des bien guidés sauvés.
2 Rashid Maash
3 Islamic Foundation
4 Shahnaz Saidi Benbetka
5 Tafsir Ibn Kathir
La personne concernée est un homme des fils d' Israël appelé Bal'am Ben Ba'oura d'après Ibn Abbas, qui habitait à Yemen à qui Dieu a accordé une science de l'invisible mais il l'a négligée.
Mais se- Ion Ka'b, ile est un homme de Balka' qui connaissait le nom suprême de Dieu et habitait Jérusalem avec le peuple tyran.
Pour Malek Ben Dinar, il s'agit d'un des docteurs des fils d'Israël dont son invocatoin était toujours exaucée et ils recouraient à lui sou vent dans les moments de la gêne.
En récitant le verset: «Raconte-leur l'histoire de celui à qui nous avons enseigné le Livre» Abdullah Ben 'Amr a déclaré qu'il est Oumaya Ben Abi As-Salt, ainsi furent les dires de quelques exégètes, mais, à ce qu'il parait, il a voulu dire que cet homme-là ressemble à Oumaya Ben Abi As-Salt, qui connaissait bien les lois religieuses précédentes, mais il n'en avait jamais tiré profit.
Il vécut du temps de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dont ses qualités et ses mira cles lui parvinrent ainsi à tous ceux qui étaient dotés de clairvoyance.
Mais malgré cela et sa rencontre avec lui, il ne l'a pas suivi et déclaré son adhésion aux polythéistes qu'il faisait souvent leur éloge; et en plus, après la bataille de Badr, il a fait l'élégie des victimes dans un poème très émouvant, que Dieu le maudisse.
Mais il s'avère que ce verset fut révélé au sujet d'un des fils d'Is raël d'une génération passée, selon les dires d' Ibn Mass'oud, qui connaissait le nom sublime de Dieu grâce auquel ses invocations étaient toujours exaucées.
Ali Ben Abi Talha rapporte d'après Ibn Abbas: «Lorsque Moïse at taqua le peuple tyran, les cousins de Bal'am vinrent trouver ce dernier et lui dirent: «Moïse est un homme d'une ferme résolution accompagné d'une armée nombreuse, s'il réussit à nous battre et avoir le pas, nous serons tous perdus.
Invoque Dieu afin qu'il repousse de nous Moïse et son armée».
Il leur répondit: «Si je fais une telle invocation je perdrai ma vie présente et ma vie future».
Mais ils insistèrent qu'à la fin Bal'am formula son invocation.
Dieu alors le débarassa de ses signes et de son pouvoir de prédiction.
Tel est le sens du verset: «Il n'en fit pas cas.
Satan l'attira …».
Quant à As-Souddy, il raconte: «Après l'écoulement de la période de quarante ans pendant laquelle le pays était interdit aux fils d'Israël, Dieu leur envoya Youcha* Ben Noun qui les appela en tant que Pro phète et que Dieu lui ordonna de combattre les tyrans.
Ils lui prêtèrent serment d'allégeance et le suivirent.
Un homme des fils d'Israël appelé Bal'am, un des docteurs, qui connaissait le nom sublime de Dieu, apostasia et alla trouver les tyrans pour les avertir: «Ne redoutez pas les fils d'Israël, car si vous sortez pour les combattre j 'invoquerai Dieu pour qu'il les fasse périr».
«Satan l'attira et l'entraina dans le cercle des réprouvés» Cet homme- là - Bal'am- le démon le poursuivit et le soumit à son pouvoir diabo lique, et il fut au nombre de ceux qui s'égarent.
A ce propos Houdzaifa Ben Al-Yaman rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Ce que je redoute pour vous un homme qui récite le Co ran, et une fois l'effet bénéfique de cette récitation apparait sur lui alors qu'il s 'attachait fortement à l'Islam (litt. son manteau était l'Islam), subit un mal que Dieu a voulu, il s 'en débarrassa, le jeta de par derrière son dos, et s 'éclanpa contre son voisin en brandissant son sabre et l'accusant du po lythéisme».
Je lui demandai: «O Prophète de Dieu, lequel des deux est le vrai polythéiste: l'accusateur ou l'acceusé ?».
Il répondit: «Il est l'accusa teur» (Rapporté par Al-Hafedh Abou You'la Moussalli)(1).
«Si nous l'avions voulu, nos enseignements auraient sauvé son âme» pour ne plus barboter «dans les boues de ce monde» et s'adonner à ses plaisirs et clinquants comme bien d'autres qui en furent séduits.
Mouhammad Ben Ishaq Ben Yassar rappporte d'après Salem, d'après Abou An-Nadar qu'on lui a raconté: «Lorsque Moïse -que Dieu le salue- fit halte dans le territoire de Bani Kana'an au pays de Cham, les concitoyens de Bal'am vinrent le trouver et lui dirent: «Voilà Moïse Ben 'Imran qui est venu avec les fils d'Israël pour nous faire sortir de notre pays, nous exterminer et y établir les fils d'Israël.
Nous sommes tes concitoyens et n'avons aucune autre demeure.
Puisque tu es un homme toujours exaucé sors et invoque-nous Dieu contre eux».
Il leur répondit: «Malheur à vous!
Le Prophète de Dieu est accompagné des anges et des croyants!
Comment irai-je invoquer Dieu contre lui du mo ment que je tiens de mon Seigneur une certaine science qu'il m'a ac cordée ?»
- Mais nous n'avons aucune autre demeure, ripostèrent-ils.
Ils ne cessèrent de le prier et le supplier jusqu'à ce qu'ils pussent le séduire.
Il enfourcha son ânesse et se dirigea vers la montagne Hous- bane où il pourrait voir l'armée des fils d'Israël.
A peine son ânesse parcourut une certaine distance, elle se blottit.
Il quitta son dos et la frappa si durement qu'à la fin elle se releva.
Il la monta de nouveau et parcourut une courte distance et voilà qu'elle se blottit encore une fois.
Après qu'il l'eût frappée, elle lui dit: «Malheur à toi ô Bal'am, où vas- tu ?
N'as-tu pas remarqué que les anges me repoussaient pour ne plus pouvoir parvenir à notre distination ?
Tu comptes y aller pour invoquer Dieu contre Son Prophète et les croyants ?.
Mais BaPam s'obstina, frappa l'ânesse qu'à la fin Dieu la fasse arriver à la montagne Housban où il put voir Moïse et son armée.
Il commença alors à invoquer Dieu contre eux, mais à chaque fois qu'il leur voulait du mal, Dieu l'infligea à la tribu de Bal'am, et si c'était un bien, Il l'accorda aux fils d'Israël, et ceci en perturbant sa langue.
Ses concitoyens s'écrièrent: «O Bal'am!
N'as-tu pas conscience de ce que tu fais ?
Tu invoques Dieu en leur faveur et contre nous!»
- C'est un chose qui ne dépend plus de moi, répondit-il, plutôt elle est la déci sion de Dieu.
Sa langue sortit alors de sa bouche et pendit sur sa rçpfe trine en disant: «J'ai perdu les deux mondes, il ne m'en reste que la ruse et le stratagème et je vais m'y recourir.
Que vos femmes fassant leur parure, donnez-leur différentes marchandises et envoyez-les les vendre dans l'autre camp.
Ordonnez-leur de ne plus se refuser si quel qu'un voudrait faire l'amour avec l'une d'elles car, si un seul homme d'entre les fils d'Israël commet l'adultère, Dieu vous suffirait contre eux».
Ils s'exécutèrent.
Une fois les femmes dans le camp des fils d'Is raël, l'une d'elles passa tout près de l'un des plus grands chefs appelé Zamri Ben Chalom, le chef de la tribu de Cham'oun Ben Ya'coub.
En la voyant, elle lui plut.
Il se leva, prit la main de la femme, se dirigea avec elle vers Moïse et lui dit: «Je crois que tu vas me dire: «Elle t'est interdite, ne la touche pas» - M ais sûrement elle t'est illicite, répondit Moïse.
L'homme de répliquer: «Par Dieu, je ne t'obéis pas quant à cette affaire».
Il entra dans sa tente, eut de rapports avec la femme.
Dieu à lui la puissance et la gloire envoya alors la peste aux fils d'Is raël.
Finhas, le grand commandant de Moïse, était absent au moment de la discussion entre Moïse et Zamri Ben Chalom.
Comme la peste commeça à attaquer les fils d'Israël, une fois Finhas mis au courant de l'affaire, il entra dans la tente de Zamri et le trouva avec la femme.
Il enforça sa lance dans les deux corps et sortit de la tente en les por tant et s'écriant: «Mon Dieu, c'est comme ça qu'on sévit contre ceux qui Te désobéissent».
La peste cessa alors d'attaqeur les fils d'Israël après qu'un grand nombre des fils d'Israël eût trouvé la mort.
Selon les statistiques, à partir du moment où Zamri a forniqué avec la femme et leur assassinat, on a compté soixante-dix mille morts, à raison de vingt-mille par heure.
C'est au sujet de Bal'am Ben Ba'oura' que ce verset fut révélé: «Raconte-leur l'histoire de celui qui nous avons enseigné le Livre …. jusqu'à la fin».
Les dires de Dieu: «Il halète, semblable au chien qui toujours halète, qu'on le poursuive ou qu'on le laisse en paix» on leur a donné plusieurs interprétations: D'après Abou An-Nadar qui a raconté le récit précédent, la langue de Bal'am pendit sur sa poitrine et devint pareil à un chien qui halète toujours qu'on l'attaque ou qu'on le laisse.
D'autres ont pris cela au sens figuré et dit que Bal'am dans son égarement et son abus de la faveur d'exaucement que Dieu lui a ac cordée, fut semblable au chien qui grogne et halète toujours.
Ainsi toute exhortation et toute invitation à suivre la foi et la vérité ne lui ser viraient à rien, «C'est tout un que tu les avertisses ou non, car ils ne croi ront jamais» [Coran 2:6].
Puis Dieu dit à son Prophète: «Ô Mouhammad, «Rappelle-leur cette histoire.
Peut-être les fera-t-elle réfléchir ?»
Rappelle aux fils d'Israël - les juifs - l'histoire de Bal'am et ce qui lui fut arrivé en abusant de sa science et sa connaissance du nom sublime de Dieu grâce auquel Il exauce les invocations, il s'en servit pour désobéir à Dieu et invoquer Dieu contre Son Prophète Moïse et les croyants alors que Moïse, à cette époque, était l'interlocuteur du Seigneur.
Peut-être ces juifs en ti reront une leçon après que Dieu leur ait accordé la science pour les distinguer des bédouins illettrés et incultes qui vivaient avec eux et qui étaient plongés dans l'ignorance.
Puisque les juifs, d'après leur Livre, connaissaient bien l'avène ment de Mouhammad - qu'Allah le bénisse et le salue - et ses qualités et description, ils devraient croire en lui comme leurs Prophètes leur avaient aussi recommandé, de le secourir et de le suivre.
C'est pour quoi tout homme qui connaît une science qu'il a apprise dans son Livre révélé, la dissimule sans la divulguer aux autres, sera humilié dans la vie présente et l'opprobre s'abattra sur lui dans l'autre.
Y a-t-il une humiliation qui soit plus avilissante que d'être comparé au chien: «Quel détestable exemple donnent ceux qui nient nos signes» Ce chien qui n'a d'autre but que de manger et d'avoir de rapports avec une chienne.
Donc tout homme qui néglige la science et les enseigne ments, s'adonne à ses passions et plaisirs, sera comparable à ce chien et pire encore.
Il est cité dans les deux Sahihs que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Nul parmi nous est le mau vais exemple.
Celui qui revient sur son don est comparable au chien qui re vient sur son vomissement» (Rapporté par Boukhari et Mousüm)(1).
Ces gens-là, Dieu ne les a pas opprimés, bien, au contraire «ils ne se nuisent qu'à eux-mêmes» en s'abstenant de suivre la voie droite et de se soumettre à Dieu.