Skip to main content

وَاِذْ يَمْكُرُ بِكَ الَّذِيْنَ كَفَرُوْا لِيُثْبِتُوْكَ اَوْ يَقْتُلُوْكَ اَوْ يُخْرِجُوْكَۗ وَيَمْكُرُوْنَ وَيَمْكُرُ اللّٰهُ ۗوَاللّٰهُ خَيْرُ الْمَاكِرِيْنَ  ( الأنفال: ٣٠ )

wa-idh
وَإِذْ
And when
Et quand
yamkuru
يَمْكُرُ
plotted
rusent
bika
بِكَ
against you
contre toi
alladhīna
ٱلَّذِينَ
those who
ceux qui
kafarū
كَفَرُوا۟
disbelieved
ont mécru
liyuth'bitūka
لِيُثْبِتُوكَ
that they restrain you
afin qu’ils te restreignent
aw
أَوْ
or
ou
yaqtulūka
يَقْتُلُوكَ
kill you
te tuent
aw
أَوْ
or
ou
yukh'rijūka
يُخْرِجُوكَۚ
drive you out
te fassent sortir.
wayamkurūna
وَيَمْكُرُونَ
And they were planning
Et ils rusent
wayamkuru
وَيَمْكُرُ
and (also) was planning
et ruse
l-lahu
ٱللَّهُۖ
Allah
Allâh.
wal-lahu
وَٱللَّهُ
And Allah
Et Allâh (est)
khayru
خَيْرُ
is (the) Best
(Le) meilleur
l-mākirīna
ٱلْمَٰكِرِينَ
(of) the Planners
(de) ceux qui rusent.

Wa iz yamkuru bikal lazeena kafaroo liyusbitooka aw yaqtulooka aw yukhrijook; wa yamkuroona wa yamkurul laahu wallaahu khairul maakireen (al-ʾAnfāl 8:30)

English Sahih:

And [remember, O Muhammad], when those who disbelieved plotted against you to restrain you or kill you or evict you [from Makkah]. But they plan, and Allah plans. And Allah is the best of planners. (Al-Anfal [8] : 30)

Muhammad Hamidullah:

(Et rappelle-toi) le moment où les mécréants complotaient contre toi pour t'emprisonner ou t'assassiner ou te bannir. Ils complotèrent. mais Allah a fait échouer leur complot, et Allah est le meilleur en stratagèmes. (Al-Anfal [8] : 30)

1 Mokhtasar French

Ô Messager, rappelle-toi lorsque les polythéistes se sont ligués et ont complotés contre toi afin de te capturer, te tuer ou t’exiler vers un autre pays. Ils manigancent contre toi, mais Allah fait en sorte que leur manigance se retourne contre eux. Allah élabore en effet des stratagèmes et nul n’est meilleur que Lui dans ce domaine.

5 Tafsir Ibn Kathir

Oubaïd Ben Oumaïr rapporte: «Lorsque les polythéistes usèrent de stratagèmes contre le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue - pour s'emparer de lui, pour le tuer ou pour l'expulser du pays, son on­ cle paternel Abou Taleb lui dit: «Es-tu au courant de leur complot ?»
Certes oui répondit le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue -, ils veulent me faire prisonnier, me tuer ou me bannir».
Et l'oncle de de­ mander: «Qui t'a appris cela ?
- Mon Seigneur, répliqua-t-il.
Abou Taleb rétorqua: «Quel magnifique Seigneur!
Sois donc bon à son égard». - Que je sois bon à son égard ?
riposta le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue c'est plutôt Lui qui devra l'être».
A cette occasion le ver­ set précité fut révélé.
L'auteur de cet ouvrage trouve que ce hadith est étrange car le verset fut descendru à Médine alors que les polythéistes et Abou Taleb vivaient à La Mecque.
Leur complot fut tramé la nuit de l'émigration.
Ce qui corrobore ce commentaire est le récit que raconte Mou- hammad Ben Ishaq d'après Ibn Abbas et qui est le suivant: «Un groupe des notables Qoraïchites décidèrent de se réunir à Dar-An- Nadwa (leur parlement) pour tenter de trouver une issue au problème du Prophète - qu'Alfah le bénisse et le salue - Le démon, prenant les traits d'un vieil homme, les rencontra.
Ils lui demandèrent: «Qui es- tu ?»
- Un vieillard de Najd, répondit-il, je sais que vous avez un pro­ blème et je suis venu pour écouter vos paroles et vous aider peut-être de mes conseils.
Il fut admis à la réunion.
Un des conspirateurs dit: «Pensez bien à cet homme (le Prophète), on ne peut plus s'assurer qu'il ne nous atta­ quera un jour avec ses partisans».
U n a u t r e s u g g é ra : « E n fe m e z - le d a n s u n geôle et laissez-le y mou­ rir à l'instar des autres poètes Zouhaïr et An-Nabigha.
C'est alors que l'ennemi de Dieu (le démon) s'écria: «Je ne suis pas de votre avis.
Si vous l'emprisonnez comme vous dites, ses compagnons le sauront et vous attaqueront pour le libérer.
Leur nom­ bre augmentera grâce à lui et ils vous vaincront.
Non, cherchez une autre solution».
-Ce vieillard a raison, dirent-ils.
Pensez à une autre solution.
Un autre homme proposa: «Exilez-le du pays.
S'il quitte nos ter­ res, peu nous importe où il ira».
Le vieillard de Najd objecta: «Non, ce n'est pas une bonne idée.
N'avez-vous pas noté ses paroles mielleuses avec lesquelles il ensor­ celle les hommes.
Par Dieu si vous le laissez partir, il pourra rassem­ bler tous les autres Arabes contre vous et viendront tuer les chefs parmi vous et vous expulser de votre propre pays».
Ils répondirent tous: «Ce vieillard a raison, cherchons une autre solution».
Abou Jahl -que la malédiction de Dieu soit sur lui- suggéra: «Je crois, que j 'ai trouvé la meilleure des solutions.
Vous choisissez un jeune homme honnête de chaque tribu, lui donnez un sabre afin que le groupe aille tuer cet homme.
Son sang sera dispersé dans toutes les tribus, et je ne pense pas que cette phratrie de Bani Hachem puisse affronter les autres tribus.
Nous pourrons leur payer le prix du sang et serons en sécurité ensuite contre tout méfait».
Le vieillard de Najd s'exclama: «Par Dieu, c'est la meilleure des solutions, et je ne trouve pas d'autre».
Sur ces entrefaites, ils se dispersèrent, et Gabriel vint trouver l'En- voyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - pour le mettre au cou­ rant de ce complot.
Il ne devait pas donc passer cette nuit chez lui, et Dieu lui permit alors de quitter La Mecque pour émigrer vers Médine.
Après son arrivée à cette ville, Il lui révéla la sourate du Butin pour lui rappeler Ses bienfaits.
Il lui dit: «Les infidèles trament un complot contre toi pour te faire prisonnier, te tuer ou te bannir.
Ils trament un complot contre toi, mais Allah trame un complot contre eux.
Et Allah est le plus re­ doutable des conspirateurs».
Et au sujet de l'idée de l'emprisonner à l'ins­ tar des autres poètes, Il lui dit: «Disent-ils: «C'est un poète, attendons que le sort tourne contre lui ?»
[C o ra n LU , 3 0 ].
Et Ibn Ishaq de poursuivre le récit: «Gabriel ordonna donc au Pro­ phète - qu'Allah le bénisse et le salue - de ne plus passer la nuit à l'en­ droit habituel.
Ce dernier convoqua alors Ali Ben Abi Taleb et lui demanda de se coucher sur son lit et de s'envelopper de sa couver­ ture verte.
Ali s'exécuta et le Prophète - qu'Allah le bénisse et le sa­ lue - sortit de sa demeure et trouva les jeunes hommes dont Dieu les avait rendus aveulges pour qu'ils ne voient rien.
Il prit une poignée de .Sahlo at la jeta sur leurs têtes en récitant: «Ya.
Sin.
Par le Livre de la sagesse … jusqu'à Nous avons bouché l'ouverture sur leurs têtes.
Ils ne voient plus rien» [Coran 36:1-9].
Ibn Hibban et Al-Hakem ont rapporté d'après Ibn Abbas que Fati- ma entra en pleurant chez son père l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé­ nisse et le salue -.
Il lui demanda: «Pourquoi pleures-tu, ma fille ?»
- Comment ne pas pleurer, répondit-elle alors que ces gens-là parmi les chefs Qoraichites se sont engagés au sein de la Ka'ba et ont juré par Al-lat, Al-Ouzza et Manat qu'ils vont te tuer quand ils te rencontrent.
Chacun d'eux aura dispersé une part de ton sang».
Il lui répliqua: «Apporte-moi de l'eau pour mes ablutions.
Les ablutions terminées, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - quitta sa demeure pour se rendre à la Mosquée.
En le voy­ ant, ils s'écrièrent: «Le voilà!»
Ils baissèrent leurs têtes et ne purent plus le voir.
L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - prit une poignée de sable et la jeta contre leurs visages en disant: «Que les visages soient enlaidis».
Tout homme dont le sable l'atteignit en ce jour-là fut tué le jour de Badr en incrédule».
Le reste du récit est le suivant: «Ali -que Dieu l'agrée- passa la nuit sur le lit du Prophète qui quitta sa demeure pour se diriger vers la grotte.
Les polythéistes, quant à eux, passèrent la nuit en guettant Ali qui le prenaient pour le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue -.
Le lendemain matin, ils s'élancèrent contre lui, et ainsi Dieu déjoua leur complot.
Ils lui demandèrent: «Où est ton compagnon ?»
- Je ne sais pas, leur répondit-il, suivez ses traces.
Arrivés à la montagne, ils perdirent tout signe.
Ils l'escaladèrent, passèrent par la grotte et, voyant sur son entrée une toile d'araignée, se dirent: «S'il était entré dans cette grotte, il ne devait pas y avoir une toile d'araignée».
Le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - devait y passer par la suite trois nuits avec son compagnon Abou Bakr.