قَالَ قَدْ اُوْتِيْتَ سُؤْلَكَ يٰمُوْسٰى ( طه: ٣٦ )
Qaala qad ooteeta su'laka yaa Moosaa (Ṭāʾ Hāʾ 20:36)
English Sahih:
[Allah] said, "You have been granted your request, O Moses. (Taha [20] : 36)
Muhammad Hamidullah:
[Allah] dit: «Ta demande est exaucée, ô Moïse. (Ta-Ha [20] : 36)
1 Mokhtasar French
Allah lui répondit: Nous t’accordons ce que tu demandes, ô Moïse.
2 Rashid Maash
3 Islamic Foundation
4 Shahnaz Saidi Benbetka
5 Tafsir Ibn Kathir
Dieu exauça toutes les prières de Moïse.
Dans ce verset Il lui rappelle son histoire avec sa mère qu'elle l'allaitait et craignait que les soldats de Pharaon ne le tuassent après avoir donné l'ordre d'égorger tous les mâles des nouveaux-nés et épargner la vie aux femelles.
Dieu a décrété que Moïse vive et s'élève dans la cour de Pharon et Il a semé son amour dans le cœur de Pharaon et son épouse comme Il a dit «Là il sera recueilli par notre ennemi commun.
Car Je t'ai voué une amitié particulière, ô Moïse» c'est à dire: J'ai inspiré à ton ennemi de t'aimer.
Et là aussi, dans la cour de Pharaon tu seras élevé sous mes yeux.
La famille de Pharaon ayant reçu Moïse dans le coffre, celui-ci refusa de prendre le sein d'aucune nourrice.
Sa sœur (qui travaillait à la cour comme on a dit) constatant ce fait, leur proposa une famille qui pourrait prendre soin de lui.
Elle partit avec eux et son frère chez les siennes, et là Moïse prit le sein de sa mère.
La famille de Pharaon éprouva une grande joie, paya la mère afin qu'elle le nourrisse, et celle-ci fut tellement heureuse de donner le sein à son propre enfant.
A ce propos il est dit dans un hadith: «L'artisan qui n'espère que le bien de son métier est pareil à la mère de Moïse qui l'allaitait et touchait son salaire».
Voilà comment la mère se fut consolée et tranquillisée.
«Puis tu as commis un meurtre» en tuant le copte «Nous t'avons épargné des remords» en te laissant échapper aux soldats de Pharaon qui voulaient te saisir «mais nous avons multiplié sous tes pas les épreuves..».
En voilà l'histoire de ces épreuves d'après Ibn Abbas comme elle a été rapportée par An-Nassaï selon le récit de Sa'id Ben Joubayr qui dit: «J'ai demandé à Ibn Abbas de m'interpréter les paroles divines concernant les épreuves.
Il m'a répondu: «Nous sommes à la fin de la journée, et ces épreuves ont une longue histoire».
Le lendemain matin, je me rendis chez lui pour écouter l'histoire comme Ibn Abbas m'a promis.
Il dit: «Pharaon et ses conseillers débattirent sur la promesse que Dieu avait faite à Abraham -paix sur lui- qui consistait à établir dans sa descendance la royauté.
Certains avancèrent que les fils d' Israël attendent certes la réalisation de cette promesse sans aucun doute.
Car ils croyaient que c'était Joseph le fils de Jacob.
Mais à sa mort, ils dirent: «Ce n'était pas du tout la promesse de Dieu».
Et Pharaon de leur demander: «Que pensez-vous alors ?»
Après délibération ils décidèrent à envoyer des soldats pour égorger tout nouveau-né mâle parmi les fils d' Israël en laissant vivre les femelles.
Comme ils constatèrent que les âgés parmi les fils d'Israël mouraient à leur terme et les enfants sont exterminés, ils se dirent: «Peu s'en faut que vous exterminiez tous les mâles des fils d'Israël et alors vous seriez sans servants ni travailleurs.
Donc tuons une année les nouveau-nés mâles en épargnant la vie à leurs femelles, et l'année suivante laissons en vie tous les nouveau-nés mâles et femells.
Ainsi ceux qui naîtront et resteront en vie remplaceront -en nombre- les âgés qui mourront, et de cette façon vous n'auriez rien à redouter de leur multitude.
La mère de Moïse porta Aaron durant l'année où on ne devait pas égoger les enfants et le mit au monde en toute tranquillité.
L'année suivante elle fut enceinte de Moïse et fut tourmentée par l'angoisse et l'amerturne.
(Ô Ibn Joubayr, dit Ibn Abbas, en voilà la première épreuve).
Ibn Abbas continua son récit: «Dieu inspira à la mère de Moïse «Ne crains rien, ne t'attriste pas; nous te le rendrons et nous en ferons un Prophète, Il lui ordonna: dès que tu mets Moïse au monde, mets-le dans un coffre et jette-le dans le flot».
Elle s'exécuta.
Une fois loin de son fils, le démon vint lui suggérer et elle se dit: «Ah!
Si je gardais mon enfant et qu'on le tuait dans mon giron, cela m'aurait été préférable de le laisser aller dans les flots où les poissons certes le dévoreront».
Le flot porta le coffre et le déposa sur l'autre rive où les servantes de la femme de Pharaon venaient puiser de l'eau.
A la vue du coffre, certaines voulurent l'ouvrir pour voir ce qu'il y avait dedans, croyant qu'il contenait d'argent, mais les autres suggérèrent de ne pas l'ouvrir et de le ramener et le déposer tel quel devant leur maîtresse.
Et ce fut fait.
La femme de Pharaon ouvrit le coffre et trouva un garçon.
Dieu à ce moment lança sur elle l'amour de Moïse de sorte qu'aucune femme n'éprouvasse un amour pareil même pour son propre fils.
Alors le cœur de la mère de Moïse se vida du tout sauf du rappel de Moïse.
Entendant la nouvelle, les «égorgeurs» se rendirent chez la femme de Pharaon pour tuer l'enfant.
(Ceci constitue une autre épreuve ô Ibn Joubayr, dit Ibn Abbas).
Et de continuer.
«La femme de Pharaon empêcha les égorgeurs d'exécuter Moïse et leur dit: «Luissez-le vivre, un individu ne saurait augmenter ie nombre des fils d'Israël.
Je vais parler à Pharaon afin qu'il me l'offre comme un don.
S'il accepte, vous n'aurez pas manqué à votre devoir, mais s'il refuse, je vous ne blâmerai pas pour l'avoir égorgé».
Elle vint trouver son mari et lui dit: «Cet enfant est une joie de nos yeux!»
Pharoan lui répondit: «Une joie pour toi, oui, quant à moi je n'en ai plus besoin» L'Envoyé de Dieu ﷺ, rapporte Ibn Abbas, a dit: «Par celui qu'on ne doit jurer que par son nom, si Pharaon avait considéré Moïse comme une joie de ses yeux comme avait fait sa femme, Dieu l'aurait bien dirigé tout comme Il a dirigé sa femme.
Mais hélas, il fut privé de cette faveur divine».
«La femme de Pharaon, poursuivit Ibn Abbas, envoya chercher une nourrice pour Moïse.
Elles s'affluèrent chez elle mais Moïse ne prit le sein d'aucune parmi elles.
Craignant sa mort, la femme de Pharaon ordonna qu'on prenne Moïse au marché, peut-être on y trouvera quelqu'une qui fera l'affaire.
Entre-temps, la sœur de Moïse se tint à l'écart mais observa son frère.
En refusant toujours de prendre le sein d'aucune nourrice, elle leur proposa: «Puis-je vous indiquer une famille qui, pour vous, se chargera de cet enfant et lui sera dévouée ?».
Les gens saisirent la sœur de Moïse et lui demandèrent: «Qu'en sais-tu de cet enfant ?
et comment affirmes-tu que cette famille prendra soin de lui ?»
Ils doutèrent d'elle.
Et voilà aussi une autre épreuve ô Ibn Joubayr, dit Ibn Abbas, et reprit son récit: «Elle leur répondit: «Je voulais dire que la dévotion et la compassion de cette famille sont, à mon avis, pour être proche du roi et bénéficier de ses faveurs».
En la laissant, elle se dirigea vers sa mère et lui raconta tout.
Celle-ci ne tarda pas à venir au marché.
Dès qu'elle donna le sein à Moïse, il le prit avidemment.
Un homme accourut vers la femme de Pharaon pour lui annoncer la bonne nouvelle.
Elle convoqua la mère de Moïse qui, devant elle, lui donna son sein.
Etonnée, elle lui demanda de demeurer chez elle à la cour pour cette fin mais la mère de Moïse s'excusa prétendant qu'elle a une maison et des enfants dont elle doit en prendre charge.
Elle proposa à la femme de Pharaon de lui confier l'enfant et de prendre soin de lui car elle ne pourra en aucun cas négliger sa propre famille.
A ce moment-là elle se souvint de la promesse de Dieu.
La femme de Pharaon ne pouvait qu'accepter sa proposition.
Et ainsi la mère de Moïse prit l'enfant dans ses bras et revint chez elle.
Dieu le fit accroître d'une belle croissance et le préserva de tout mal.
Grâce à lui, les fils d'Israël s'isolèrent dans un quartier de la ville sans servir les Egyptiens.
Au fur et à mesure que Moïse s'agrandît, la femme de Pharaon dit à la mère de Moïse: «Emmène-moi l'enfant de temps en temps pour le voir».
Elle lui promit et lui fixa un jour.
En ce jour-là, la femme de Pharaon demanda à toutes les femmes qui la fréquentaient et à sa suite d'accueillir «son» fils tel un fils du roi, de lui assurer une somptueuse réception et à ne jamais manquer à lui présenter des cadeaux qui siéent à son rang.
Les dons ne cessèrent d'affluer à Moïse au moment qu'il quitta la maison de sa mère jusuqu'à son arrivée à la cour de Pharaon.
La femme de Pharaon, de sa part, fut très généreuse à l'égard de la mère de Moïse et lui accorda une grande récompense pour prix de sa bienveillance à l'égard de Moïse.
La femme de Pharaon se dit: «Je vais présenter cet enfant à Pharaon et lui demander de l'honorer en lui présentant différents dons».
En effet elle entra chez son mari et le déposa dans son giron.
Moïse tint la barbiche de Pharaon et l'obligea à s'incliner devant lui.
Les hommes de son entourage, les ennemis de Dieu, s'écrièrent alors: «O Pharaon, ne te rappelles-tu de la promesse que Dieu avait faite à Son Prophète (Abraham) qu'un de sa descendance héritera de toi, s'élèvera au-dessus de toi et te vaincra.
Demande aux égorgeurs de l'exécuter» (En voilà une autre épreuve ô Ibn Joubaïr) Et Ibn Abbas de reprendre: «La femme de Pharaon dit à son mari: «Comment as-tu trouvé ce garçon ?
Que penses-tu de lui ?»
Il lui répondit: «N'as-tu pas remarqué qu'il a essayé de me faire incliner ?»
Elle répliqua: « Ne dis pas cela!
Convenons-nous à un test qui pourra trancher entre nous et nous montrer sa vérité.
Qu'on apporte deux perles et deux braises et les lui p ré sen te .S' il prendra les deux perles, on jugera a lors son raisonnement, mais s'il touchera aux braises et passera outre des perles, alors son cas ne sera pas sujet à discussion».
En effet, en lui présentant les perles et les braises, Moïse s'accourut vers les braises pour qu'il les prenne.
Pharaon les lui arracha de peur qu'il ne brûle ses mains.
Sa femme lui dit alors: «Qu'en penses-tu ?»
Dieu inspira en ce moment-là d'agir ainsi d'après Sa sagesse.
Lorsque Moïse eut atteint sa maturité et devenu homme, la méfiance régnait à cette époque entre les fils d'Israël et les Egyptiens.
Alors que Moïse marchait dans un quartier de la ville, il trouva deux hommes en querelle l'un des gens de Pharaon et l'autre de Bani Israël, ce dernier lui demanda de le secourir contre l'Egyptien.
Moïse fut très irrité car les gens savaient déjà quel rang occupait aux yeux des fils d'Israël et leur protection contre toute injustie.
D'autre part les hommes ne savaient rien de Moïse sauf qu'il a été allaité par une Israélite.
Moïse donna un coup de poing au Pharaonite et le tua.
Il se dit après: «C'est une œuvre du démon, c'est un ennemi qui égare les hommes»..
A savoir qu'à ce moment-là personne n'était présent quand il a tué l'homme que cet Israélite qui lui demanda son aide, et certes Dieu -à Lui la puissnce et la gloire.
Moïse dit alors: «Seigneur, j'ai commis une mauvaise action.
Pardonne-moi - Allah le pardonna.
Il est toute mansuétude et indulgence» [Coran 28:16].
Le lendemain, Moïse se trouvait dans la ville inquiet et regardant de tous côtés.
Il vint trouver Pharaon à qui on vient de raconter que les fils d'Israël ont tué l'un des siens.
«Venge-nous sans leur accorder aucun répit demandèrent les Egyptiens.
Pharaon s'écria «Emmenez à moi et le meurte et les témoins, car un roi ne saurait rendre son jugement avant qu'on lui présente les évidences».
Alors que les gens de la cour faisaient leur enquête pour chercher le coupable, Moïse trouva le lendemain le même homme Israélite se quereller avec un Egyptien, Comme il demanda à Moïse de l'aider, du moment que celui-ci avait regretté son faire de la veille, il hésita, ce qui porta l'Israëlite à s'irriter contre lui en lui rappelant son crime.
Moïse s'écria «Vraiment tu es manifestement égaré».
Cet Israélite, croyant que Moïse allait le corriger et non l'autre homme, lui répliqua: «O Moïse, veux-tu me tuer comme l'homme que tu as tué hier ?».
L'Israëlite et l'Egyptien se séparèrent, et ce dernier se dirigea vers la cour de Pharaon pour les mettre au courant que Moïse était le coupable du crime d'hier en leur rapportant les paroles de l'Israélite, Pharaon chargea alors les égorgeurs à trouver Moïse et le tuer.
Ceux- ci quittèrent la cour à la recherche de Moïse pour l'exécuter.
Un homme vint en courant des extrémités de la ville, en empruntant un chemin raccourci, pour avertir Moïse.
(Telle est aussi une autre épreuve Ô Ibn Joubayr, dit Ibn Abbas, et poursuivit: «Moïse, aussitôt, quitta la ville en se dirigeant vers Médian sans qu'il ait une connaissance du chemin, mais il se fiait toujours à Dieu qui ne le décevrait point.
Il se dit: «Peut-être Allah me mettra-t-11 dans la voie droite.
Ayant atteint la source de Médian, il y trouva un groupe de gens qui puisaient de l'eau.
Non loin de ces gens, il aperçut deux femmes tenant leur troupeau à l'écart» [Coran 28:22-23].
Il leur demanda: «Que faites-vous ?
Pourquoi retenez-vous votre troupeau sans les abreuver comme font les autres gens ?».
Elles lui répondirent: «Nous ne sommes que deux femmes faibles qui ne sauraient concurrencer les hommes forts, nous donnons à notre troupeau de l'eau qui reste dans l'abreuvoir».
Moïse alors leur puisa de l'eau et abreuva leurs bêtes.
Il puisait de l'eau abondante avant les autres bergers.
Les deux femmes se rendirent chez elles avec leur troupeau, et Moïse chercha un arbre pour s'abriter sous son ombre.
Il dit alors: «Seigneur, j'ai besoin de ton aide» [Coran 28:24], Les voyant rentrer si tôt, le père demanda à ses deux filles: «- Comment se fait-il que vous rentrez tôt et le troupeau rassasié ?».
Elles lui racontèrent le faire de Moïse.
Il envoya l'une d'elles pour inviter Moïse.
Une fois se trouvant chez le père, Moïse raconta toute son histoire au père qui lui répondit: «Ne crains rien, tu viens d'échapper aux injustes.
Ni Pharaon ni ses hommes n'auront aucun pouvoir sur toi car nous sommes loin de leur pays.
L'une des deux filles dit à son père: «Père, engage-le à ton service.
Il est vraiment le meilleur de ceux que tu pourrais engager».
Il lui répondit: «Qu'est-ce qui te porte à juger ainsi, qu'en sais-tu de sa force et de sa chasteté ?»
Elle répondit: «Quant à sa force, je l'ai constatée en le voyant nous puiser de l'eau qu'aucun autre ne pouvait le faire.
Lorsque tu m'as envoyée pour l'inviter chez nous, en me voyant, il détourna ses regards de moi jusqu'à ce que je l'eûs tamsmis le message.
Puis, pour te montrer sa chasteté, chemin faisant, il me demanda de marcher derrière lui en lui indiquant le chemin à suivre» Peut-on traduire son geste par autre que la chasteté ?».
Le père fut très soulagé par le raisonnement de sa fille.
Puis, s'adressant à Moïse, il lui dit: «Je veux te marier à l'une de mes deux filles que voici à condition que tu restes huit ans à mon service, si tu en achèves dix, ce sera de ton plein gré.
Je ne veux rien t'exposer d'excessif.
Tu me trouveras, si Dieu le veut, au nombre des hommes intègres» - Moïse consentit.
Moïse, le Prophète de Dieu, devait donc servir huit ans comme obligation et deux autres de son propre gré, et ainsi il compléta les dix ans de service».
Sa'id Ben Joubayr raconte: «Un des doctes chrétiens me rencontra et me demanda: «Connais-tu lequel des deux termes Moïse a accompli ?»
- Non, répondis-je.
En interrogeant Ibn Abbas sur ce sujet, il me dit: «Ne savais-tu pas qu'il devait travailler huit ans comme obligation sans en rien omettre et que Dieu avait facilité cette tâche à Moïse, ce qui lui permettait d'accomplir dix ans».
En rencontrant le même docte chrétien et lui donnant la réponse, il me dit: «Celui à qui tu as posé la question est plus savant que toi et moi» - Sans doute, répliquai-je.
«En quittant le pays avec sa famille et ce que fut de l'histoire du feu et du bâton, ainsi sa demande à Dieu de lui délier sa langue afin qu'il puisse mieux s'exprimer, Moïse implora Dieu pour faire de son frère un ministre et qui pourrait parler à sa place une fois sa langue en serait incapable, car il était plus éloquent que lui.
Dieu l'exauça et l'inspira à rencontrer son frère, et tous les deux se mirent en route vers Pharaon.
Après une longue attente ils entrèrent chez Pharaon et lui dirent: «Nous sommes les Messagers de ton Seigneur».
Il leur demanda: «Qui est votre Seigneur ?»
Ils l'informèrent à Son sujet tel qu'il est mentionné dans le Coran.
-Que voulez-vous ?
leur demanda-t-il.
Ils lui répondirent: «Nous voulons que tu croies en Dieu et que tu laisses les fils d'Israël partir avec nous».
Il refusa et demanda à Moïse de lui apporter un signe s'il est véridique.
Moïse jeta son bâton qui fut transformé en un serpent rampant vers Pharaon.
Eprouvant une grande panique, Pharaon quitta son trône et implora Moïse de retenir son serpent.
Puis celui-ci introduisit sa main dans l'encolure de sa tunique et la fit sortir toute blanche sans qu'elle fusse atteinte par aucun m al, la lèpre par exemple, puis il la rendit pour la faire sortir de nouveau ayant sa teinte première.
Pharaon consulta son entourage au sujet de ce qu'ils ont vu, ils répondirent: «Ce ne sont que deux magiciens qui veulent vous chasser de votre pays au moyen de leurs sortilèges et abolir votre doctrine exemplaire» En d'autres termes ils veulent s'emparer de votre royaume et vous priver de cette vie aisée.
Les conseillers de Pharaon proposèrent de refuser la demande de Moïse et d'appeler tous les magiciens savants pour l'affronter avec leurs sorcelleries, et les amener de toutes les cités.
Une fois ces magiciens en présence de Pharaon, ils lui demandèrent «Quels sont les moyens de la magie de Moïse ?»
-Les serpents, répondit-il.
Et les magiciens de répliquer «Non par Dieu, nul sur terre ne saurait utiliser m ieux que nous les cordes et les bâtons.
Quelle sera notre récompense si nous aurons le dessus ?»
- Vous serez mes proches et mes siens, répondit Pharaon, je vous donnerai ce que vous voudrez».
Ils ont donné un rendez-vous à Moïse et à son frère, qui fut le jour de la fête lorsque les hommes seront réunis».
Sa'id Ben Joubayr rapporte: «Ibn Abbas m'a dit que ce jour était le jour de Achoura.
Les hommes furent réunis et les uns disaient aux autres: «Allons assister à ce spectacle «Nous sypraapthiserons avec les magiciens s'ils ont le dessus» [Coran 26:40] désignant par là Moïse et son frère Aanon à titre de moquerie.
Les magicens proposèrent: «O Mois, est-ce toi qui jettes ou serons-nos les premiers à jeter ?.
Il dit: «Non … jetez: «Es lancèrent leurs cordes'et leurs bâtons en disant: «Par la gloire de Pharaon, la victoire est à nous» [Coran 26:44].
Moïse en fut effrayé.
Dieu lui révéla: N'aie pas peur et jette ton bâton.
Et voilà que ce bâton fut transformé en un grand serpent dévorant tout ce que les magiciens avaient jeté comme cordes et bâtons sans rien laisser.
Les magiciens raisonnèrent ainsi: Si vraiment cela était de la pure magie, il n'aurait jamais atteint ce grade de gravité.
C'est plutôt l'üeuvre de Dieu à Lui la puissance et la gloire, ils déclarèrent: Nous croyons en Dieu, en Moïse et en son message Nous nous repentons à Dieu.
Dieu en ce jour-là désarma Pharaon d'une de ses grandes puissances.
La vérité apparut et l'erreur doit disparaître.
Les mécréants furent humiliés.
La femme de Pharaon était témoin de tout ce qu'il passait et ne cessa d'implorer le Seigneur pour accorder la victoire à Moïse.
Quiconque la voyait en cet état croyait qu'ette invoquait Dieu par compassion envers Moïse, mais en réalité elle attendait cette victoire en croyant à Moïse.
Le séjour de Moïse en Egypte dura longtemps.
Chaque fois qu'il présenta un signe-miracle à Pharaon pour tenir sa promesse et laisser partir les fils d'Israël, il demanda un autre, en disant à Moïse: «Ton Seigneur, pourra-t-ll faire cette chose ?»
Dieu lui envoya, comme signes et châtiments, le déluge, les sauterelles, les vermines, les grenouilles et le sang.
Et Pharaon ne cessa de demander à Moïse pour invoquer Dieu et mettre fin à ces supplices.
A la fin, Dieu ordonna à Moïse de quitter l'Egypte une certaine nuit avec les fils d'Israël.
Le lendemain matin, et constatant cette exode, Phraon recruta une grande armée et poursuivit Moïse.
Arrivés sur la côte, Dieu inspira.
Moïse de frapper la mer avec son bâton qui s'entouvrit et chacune de ses parties devint semblable à une immense montagne afin de permettre à Moïse et aux Béni Israël de la traverser vers l'autre rive.
Lorsque les deux groupes furent en vue l'un de l'autre, le peuple de Moïse s'écria: «Nous somme rejoints!
Agis, ô Moïse, selon l'ordre de ton Seigneur car Il ne t'a jamais menti.»
Il répondit: «Dieu m'a promis qu'une fois la mer devint entrouverte, de la traverser avec vous».
Puis il se rappela le bâton qui le prit et fappa la mer une seconde fois lorsque l'armée de Pharaon eut atteint le peuple de Moïse.
Ce dernier fut tout sauvé et voilà la mer qui se rabattit sur Pharaon et son armée.
Les compagnons de Moïse lui dirent: «Nous craignons que Phraon ne soit parmi les noyés, et nous n'y croyons que lorsque nous voyons son cadavre de nos propre yeux».
Moïse invoqup Dieu afin de faire sortir le corps de Pharaon, et le peuple de Moïse crut en sa mort.
Les compagnons de Moïse rencontrèrent un peuple qui se prosternait devant les idoles.
Ils dirent: «O Moïse, donne-nous un Allah comme en ont ces gens-là».
Il répondit: «Vous êtes un peuple d'ignorants» Les pratiques de ces gens sont promises au néant» [Coran 7:138-139].
Vous avez déjà assez vu des miracles et entendu des leçons.
Il les fit camper dans un certain endroit en les confiant à son frère Aaron car il devait s'absenter trente jours pour se rendre au rendez-vous avec son Seigneur.
Quand Moïse fut au lieu fixé après trente jours de jeûne et, répugnant à s'entretenir avec son Seigneur et le relent de sa bouche, après ce jeûne, était très désagréable, il prit une certaine herbe et la mâcha.
Dieu le blâma: «O Moïse!
Ne sais-tu pas que la mauvaise odeur de l'haleine du jeûneur m'est plus agréable que celle du musc ?
Retourne et jeûne dix jours en plus, puis reviens».
Moïse s'exécuta.
Les fils d'Israël, constatant le retard de Moïse, furent mécontents.
Aaron leur harangua: «O fils d'Israël!
Vous avez quitté l'Egypte alors que vous aviez chez ses habitants des dépôts comme ils ont des pareils chez vous.
Vous pensez certes à ce qu'ils vous doivent.
Quant aux dépôts et choses empruntées que vous avez avec vous, nous n'allons pas les leur rendre, mais nous ne devons pas quand même en disposer en les retenant».
Puis il ordonna de creuser un grand fossé pour y mettre tout ce qu'ils ont apporté avec eux et il y alluma un grand feu, en leur disant: «Nous sommes quittes».
Un samaritain, était de ceux qui adoraient le veau et vivaient au voisinage de Béni Israël, quitta l'Egypte avec eux.
Ayant vu une trace sur le sol, il la prit et, en passant tout près d'Aaron -que la paix soit sur lui- celui-ci lui dit: «O Samiryi (Samaritain), pourquoi ne tu laisses pas tomber par terre ce qu'il y a dans ta main ?
-Non, répondit-il ceci est une poignée de poussière laissée par l'ange-envoyé qui vous a accompagné en traversant la mer.
Je peux la jeter à condition que tu invoques Dieu pour qu'il la transforme à quoi j 'en veux faire».
Aaron invoqua le Seigneur, le samaritain jeta la poignée de poussière. - Qu'en voulais-tu faire ô samaritain ?
demanda Aaron. - Un veau, lui répondit-il.
Et alors tout ce qui trouvait dans le fossé comme bijoux, métaux et autrës choses, fut transformé en un veau creux sans aucune âme mais qui mugit».
Ibn Abbas, en commentant ce fait, a dit: «Non par Dieu, ce veau ne mugissait pas mais, étant creux, le vent entrait par son derrière pour sortir par sa tête en produisant un certain son pareil au mugissement.
Alors les fils d'Israël se divisèrent en plusieurs groupes.
Les uns lui dirent: «O Samaritain qu'est-ce cela et tu le connais mieux que nous ?»
- C'est votre Seigneur, répondit-il.
Moïse fut égaré et n'a pas pris le chemin droit.
Un autre groupe répliqua: «Nous n'allons pas renier cela, pour le moment, et nous attendons le retour de Moïse.
Si ce veau était notre Seigneur, nous ne l'aurions pas renié.
Mais s'il était autrement, sous suivrions les enseignements de Moïse».
Un troisième groupe riposta: «C'est là une œuvre du démon, il n'est plus notre Seigneur et nous n'y croyons plus».
Ceux-là étaient les mieux dirigés.
Enfin un dernier groupe crut aux paroles du samaritain.
Aaron leur dit: «O mon peuple, ce veau n'est qu'une tentation.
Votre vrai Seigneur est le Miséricordieux.
Suivez-moi et écoutez mes paroles» [Coran 20:90] Ils lui demandèrent: «Qu'en est-il de Moïse, pourquoi a-t-il tardé à revenir après ces trente jours la période qu'il nous a promise ?
Voilà bien quarante jours qui se sont écoulés».
Les insensés parmi eux ajoutèrent: «Il s'est sûrement trompé de Dieu, il le recherche mais ne le trouve pas».
Entre-temps, Dieu adressait ses paroles à Moïse et le mettant au courant de l'agissement de son peuple.
«Moïse retourna auprès de son peuple, plein de dépit et de colère».
Ibn Abbas dit à ses compagnons: «Et ce fut ce que vous trouvez dans le Coran (en ce qui concerne cette histoire).
Moïse prit son frère par la tête en le traînant vers lui, et jeta par terre les tablettes qu'il tenait en main.
Puis il excusa son frère et s'adressa au samaritain: «Pourquoi as-tu fait cela ?»
Il lui répondit: «J'ai pris une poignée de poussière laissée par l'ange-envoyé.
J'ai vu une chose qui vous a été cachée «Je l'ai jetée dans le feu.
Ce fut là une suggestion de mon esprit».
Va-t-en, répliqua Moïse.
Désormais, sur terre, tu ne pourras plus approcher personne.
Un rendez-vous t'est fixé pour l'autre monde auquel tu ne pourras te soustraire.
Considère le dieu devant qui tu t'es recueilli avec tant d'assiduité!
Je le réduirai en poussière et je le disperserai dans les flots» [Coran 20:96-97].
Si vraiment était un dieu pour toi, il t'en resterait rien de lui.
Les fils d'Israël constatèrent alors qu'ils ont été tentés.
Ceux qui s'étaient mis du côté d'Aaron furent réjouis.
Ils dirent à Moïse, à la place des autres: «O Moïse, invoque pour nous ton Seigneur afin qu'il nous ouvre une porte de repentance, pour nous pardonner».
Moïse choisit alors soixante-dix hommes parmi les plus pieux des fils d'Israël, et ceux qui n'ont pas participé à l'adoration du veau.
Il sortit avec eux demandant à Dieu d'accepter le repentir.
La terre se mit alors à bouger, Moïse eut honte de ces hommes lorsqu'il sentit ces secousses légères et demanda à Dieu: «Seigneur, si Tu l'avais voulu, Tu les aurais anéantis, auparavant, eux et moi.
Vas-Tu maintenant nous faire périr à cause du crime de quelques insoumis ?»
[Coran 7:155].
Pourquoi la terre fut ébranlée sous les pieds des fils d'Israël ?
La réponse en est qu'il y avait parmi eux ceux qui étaient abreuvés du veau en leur cœur et avaient cru en lui.
Dieu dit: «Et, d'autre part, ma clémence est infinie.
Elle est acquise à ceux qui croient, font l'aumône et se rallient à nos signes.
A ceux qui suivent l'Envoyé inculte, annoncé par le Pentateuque et les Evangiles» [Coran 7:156-157].
Moïse demanda alors au Seigneur: «Je T'ai demandé d'accepter le repentir de mon peuple, Tu me réponds que Tu as inscrit la miséricorde à un autre peuple.
Pourquoi donc n'as-Tu pas tardé ma naissance afin que je sois du nombre de cette communauté à laquelle Tu as réservé la clémence ?».
Dieu lui répondit: «Quant au repentir de ton peuple Je l'accepterai à condition que chaque homme tue la personne qu'il rencontre, soit-elle un père ou un fils.
Qu'il la tue par l'épée sans en tenir compte»
.
… Dieu ensuite accepta le repentir de ceux qui tergiversaient parmi les fils d'Israël, qui avaient été coupables et obtempéré plus tard à Ses ordres.
Dieu pardonna ensuite aux assassins et aux victimes.
Ensuite Moïse se dirigea avec son peuple vers la Terre Sainte.
Il avait déjà ramassé ce qui restait des tablettes une fois sa colère apaisée.
Il demanda alors à son peuple de suivre ces enseignements.
Mais ils les trouvèrent trop excessifs, ils refusèrent de s'y conformer.
Dieu alors dressa une montagne qui les oppressait de tout son poids, au point qu'ils craignaient qu'elle ne s'écroule sur eux.
Ils acceptèrent les enseignements avec humilité en les écoutant et regardant en même temps la montagne … Ils arrivèrent enfin à la Terre Sainte, et là trouvèrent une cité où vivait un peuple d'hommes forts dont leur comportement était très méchant.
Ils dirent à Moïse: «Nous n'y entrerons pas tant qu'ils n'en seront pas sortis, s'ils en sortent, nous y entrerons».
Deux hommes parmi ce peuple redoutable arrivèrent, comme a avancé Yazid qui écoutait le récit d'Ibn Abbas.
On lui demanda: «O Yazid c'est de cette façon qu'on a lu le verset ?»
- Certes oui, répondit-il.
C'était deux hommes qui avaient cru en Moïse et vinrent le trouver et lui dirent: «- Nous connaissons notre peuple mieux que quiconque.
Si vous redoutez leurs grandes statures et leur nombre, sachez qu'ils ne sont pas vaillants.
Franchissez les portes et vous les vaincrez dès que vous serez entrés».
Mais d'autres exégètes ont répondu que ces deux hommes étaient du peuple de Moïse.
Ceux qui avaient peur parmi les fils d'Israël, dirent à Moïse: «Nous n'y rentrerons jamais tant qu'ils y seront.
Allez-y, toi et ton Seigneur.
Combattez.
Nous vous attendons» [Coran 5:24].
Moïse alors appela la malédiction sur eux et il leur donna l'épithète: «Les pervers», une chose qu'il n'avait pas faite auparavant même en les voyant faire des péchés et lui désobéir.
Dieu décréta alors qu'ils vont errer sur la terre quarante ans ne sachant avec le lever de chaque jour, où aller.
Il plana sur eux, durant leur errance, une nuée et fit descendre sur eux la manne et les cailles, et fit en sorte que leurs habits ne s'usent pas et ne -se salissent point.
Il créa entre leurs mains un rocher de forme carrée, et ordonna à Moïse de le frapper.
Douze sources en jaillirent, trois de chaque côté et chaque secte sut où elle devait boire.
Les fils d'Israël portèrent toujours avec eux ce rocher là où ils se dirigeaient.
(Tel fut le récit des épreuves raconté par Ibn Abbas et dont il le puisa, en partie, de sources Israélites comme a jugé l'auteur de cet ouvrage).