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يٰٓاَيُّهَا الَّذِيْنَ اٰمَنُوْا لَا تَدْخُلُوْا بُيُوْتًا غَيْرَ بُيُوْتِكُمْ حَتّٰى تَسْتَأْنِسُوْا وَتُسَلِّمُوْا عَلٰٓى اَهْلِهَاۗ ذٰلِكُمْ خَيْرٌ لَّكُمْ لَعَلَّكُمْ تَذَكَّرُوْنَ   ( النور: ٢٧ )

yāayyuhā
يَٰٓأَيُّهَا
O you
Ô
alladhīna
ٱلَّذِينَ
who
ceux qui
āmanū
ءَامَنُوا۟
believe!
ont accepté la foi !
لَا
(Do) not
N’
tadkhulū
تَدْخُلُوا۟
enter
entrez (pas)
buyūtan
بُيُوتًا
houses
des maisons
ghayra
غَيْرَ
other (than)
autres
buyūtikum
بُيُوتِكُمْ
your houses
(que) vos maisons
ḥattā
حَتَّىٰ
until
jusqu’à-ce que
tastanisū
تَسْتَأْنِسُوا۟
you have asked permission
vous demandiez autorisation
watusallimū
وَتُسَلِّمُوا۟
and you have greeted
et ayez salué
ʿalā
عَلَىٰٓ
[on]
[à]
ahlihā
أَهْلِهَاۚ
its inhabitants
leurs gens.
dhālikum
ذَٰلِكُمْ
That
Cela (est)
khayrun
خَيْرٌ
(is) best
meilleur
lakum
لَّكُمْ
for you
pour vous
laʿallakum
لَعَلَّكُمْ
so that you may
afin que peut-être vous
tadhakkarūna
تَذَكَّرُونَ
pay heed
vous rappellerez.

Yaaa aiyuhal lazeena aamanoo laa tadkhuloo buyootan ghaira buyootikum hatta tastaanisoo wa tusallimoo 'allaa ahlihaa; zaalikum khairul lakum la'allakum tazakkaroon (an-Nūr 24:27)

English Sahih:

O you who have believed, do not enter houses other than your own houses until you ascertain welcome and greet their inhabitants. That is best for you; perhaps you will be reminded [i.e., advised]. (An-Nur [24] : 27)

Muhammad Hamidullah:

O vous qui croyez! N'entrez pas dans des maisons autres que les vôtres avant de demander la permission [d'une façon délicate] et de saluer leurs habitants. Cela est meilleur pour vous. Peut-être vous souvenez-vous. (An-Nur [24] : 27)

1 Mokhtasar French

Ô vous qui croyez en Allah et mettez en pratique Ses prescriptions, n’entrez pas dans des maisons qui ne sont pas les vôtres avant de saluer leurs occupants et de leur demander la permission d’entrer en disant par exemple:
Que la paix soit sur vous, puis-je entrer ? Cette manière qui vous est imposée est assurément meilleure que de faire irruption soudainement chez les gens, puissiez-vous vous rappeler de ce qui vous a été ordonné et vous y conformer.

5 Tafsir Ibn Kathir

Ces dires divins sont une règle de conduite recommandée, voire imposée de Dieu.
Elle consiste à ne pas entrer dans des maisons qui ne sont pas les siennes sans demander l'autorisation par trois fois, et sans saluer leurs habitants.
Si cette autorisation est accordée, on y entre, sinon on droit se retirer.
A ce propos, il est cité dans le Sahih qu'Abou Moussa demanda, par trois fois, l'autorisation d'entrer chez Omar Ben Al-Khattab.
N'ayant pas reçu cette autorisation, Abou Moussa rebroussa chemin.
On dit à Omar: «N'as-tu pas entendu la voix d'Abou Moussa qui demandait l'autorisation d'entrer chez toi ?»
Il ordonna alors qu'on le recherche, mais Abou Moussa était déjà loin mais on l'attrapa en lui demandant de retourner.
Quand Abou Moussa fut en présence de 'Omar, celui-ci lui demanda: «Pourquoi t'es-tu retiré ?»
-J'ai demandé par trois fois, répondit-il, l'autorisation d'entrer sans me l'accorder.
Car j 'ai entendu le Prophète ﷺ dire: «Lorsque l'un d'entre vous demande trois fois l'autorisation d'entrer sans l'obtenir, il doit se retirer».
Omar s'écria alors: «Tu dois m'apporter une preuve de l'authencité de ce hadith, sinon, je te frapperai brutalement».
Abou Moussa se rendit chez un groupe de Médinois et les mit au courant de cette affaire.
On lui répondit: «Le plus jeune d'entre nous va témogner de cela et t'accompagner chez Omar».
Abou Sa'id Al- Khoudri, qui fut l'homme désigné, se rendit chez Omar avec Abou Moussa.
Abou Sa'id rapporta à Omar le même hadith.
Et Omar de répliquer: «Ce devait être le négoce dans les marchés qui m'a empêché d'entendre personnellement ce hadith».
Anas, de sa part, a rapporté le récit suivant: «Le Prophète ﷺ demanda une fois l'autorisation d'entrer chez Sa'd Ben Oubada et dit: «Que la paix soit sur vous ainsi que la miséricorde de Dieu».
Il lui répondit le salut sans faire entendre cela au Prophète ﷺ qui lui répéta le salut trois fois sans que Sa'd l'entendit.
Le Prophète ﷺ rebroussa chemin et S'ad le rechercha en lui disant: «O Messager de Dieu, que je te donne pour rançon mes père et mère , je ne t'ai fait entendre mon salut qu'une seule fois voulant par là avoir beaucoup de la bénédiction et écouter ta voix».
Puis il l'introduisit chez lui et lui présenta de raisins secs.
Le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue- en prit et lui dit à la fin: «Que les hommes vertueux mangent de ta nourriture, les anges te bénissent et les jeûneurs rompent leur jeûne chez toi» (Rapporté par Ahmed, Abou Daoud et Nassai).
Que celui qui demande l'autorisation sache qu'en demandant cette autorisation qu'il ne doit se tenir debout face à la porte mais que ce soit à droite ou à gauche, c'était le faire de Messager de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- comme a rapporté Abdullah Ben Bichr; pour la simple raison, c'est qu'il n'y avait pas de voile sur les portes à cette époque.
A savoir qu'une fois un homme demanda d'entrer chez le Prophète ﷺ.
Comme il se trouvait face à la porte, il lui fit remarquer «Tiens-toi à droite ou à gauche car cette autorisation n'a été imposée qu'à cause de ce qu'on peut voir dedans si on se tient en face».
Il est cité dans les deux Sahih que le Messager de Dieu ﷺ a dit: «Si un homme regarde à l'intérieur de ta maison sans ton autorisation, que tu lui lances un caillou et tu lui crèves son œil, tu n1 auras pas commis une faute» (Rapporté par Boukhari et MouUm)(1).
Jaber rapporte: «Mon père devait à un autre une somme d'argent.
Je me rendis chez le Prophète ﷺ et tapai à la porte.
Il répondit: «Qui est à la porte ?»
- C'est moi, dis-je.
Ma réponse déplut au Prophète ﷺ».
En effet il répugnait à entendre une telle réponse car on doit dire le nom et même le surnom pour mieux s'identifier, autrement cette autorisation n'aura plus de sens.
On a rapporté aussi, d'après Amr Ben Sa'id Thaqafi, qu'un homme demanda l'autorisation d'entrer chez le Prophète ﷺ en disant: «Je peux entrer ?»
Le Prophète ﷺ dit alors à une servante: «Lève- toi et va à cet homme pour lui apprendre la façon pour entrer; car il l'ignore.
Dis-lui: «Qu'il dise: «Que la paix soit avec vous, puis-je entrer».
L'homme, entendant les propos du Prophète, s'écria: «Que la paix soit avec vous, puis-je entrer ?».
Il lui permit».
Ibn Mass'oud a dit: «Vous êtes tenus de demander cette autorisation même si vous voulez entrer chez vos mères et vos sœurs».
Quant aux circonstances de cette révélation, 'Adyi Ben Thabet rapporte qu'une femme des Ansariens avait dit: «O Messager de Dieu, il m'arrive parfois de me trouver dans un état où je ne désire qu'aucun n'entre chez moi, même s'il s'agit'de mon père ou de mon fils.
Et malgré tout, même dans cet état, ils entrent chez moi».
Ce verset alors fut descendu: «O croyants, ne vous introduisez pas sans prévenir …».
'Ata Ben Abi Rabah rapporte avoir entendu Ibn Abbas dire: «Il y a des choses que les hommes renient, à savoir: 1 - Dieu a dit: «Le plus méritant aux yeux d'Allah est celui qui Le craint le plus» [Coran 69:13], et les hommes, à leur tour, disent: «Le meilleur est celui qui est issu de la meilleure souche». 2 - Les règles de l'éducation: J'ai demandé au Messager de Dieù si je dois demander l'autorisation d'entrer chez mes sœurs qui habitent avec moi dans une même maison, il me répondit par l'affirmative.
Comme je répétai cela pour qu'il m'exempte de cette autorisation, il refusa et dit: «Aimes-tu voir ta sœur nue ?»
Répondant par la négative, il répliqua: «Demande alors cette autorisation».
A la troisième fois, il me dit: «Aimes-tu obéir à Dieu ?»
- Oui, répliquai-je.
Il dit enfin: «- Demande donc l'autorisation.»
Plusieurs hadiths et recommandations ont été rapportés à ce sujet dont on peut en conclure qu'il est d'obligation à demander l'autorisation pour entrer chez autrui, et qu'il est recommandé de le faire lorsqu'on entre chez les siens.
Pourquoi cette autorisation doit être demandée par trois fois ?
Et les ulémas de répondre: 1 - Pour avertir les occupants d'une maison qu'il y a quelqu'un à la porte. 2 - Pour que les habitants prennent leur attitude convenable. 3 - Pour leur laisser la liberté: ils peuvent autoriser comme ils ont le droit de refuser.
Ceux auxquels on refuse cette autorisation doivent se retirer, car les gens ont d'autres préoccupations et besoins, et c'est Dieu qui connaît les raisons de ce refus.
A l'époque préislamique (Jahilia) Mouqatel Ben Hayan a avancé: L'homme rencontrait un autre sans le saluer, il se contentait de dire: «Je te souhaite le bonjour et le bonsoir», qui était la formule de salutation entre eux.
L'un d'entre eux se rendait chez l'autre, entrait sans avertir ni demander l'autorisation, et se contentait de dire: «Me voilà chez vous» ou une expression analogue.
Cette façon causait d'ennui aux autres, et il arrivait que l'un d'entre eux soit en position sentimentale avec sa femme.
Dieu par ce verset a tout changé en rendant aux maison leur caractère sacré et pour purifier les âmes de mauvaises suggestions.
Il a dit: «O croyants, ne vous introduisez pas sans prévenir dans la maison d'autrui, ni sans saluer les occupants …» C'est préférable pour vous en observant cette règle et pour être protégés contre toute entrée inopinée.
«Si vous n'y trouvez personne, n'entrez pas sans autorisation» car entrer dans un cas pareil sera un abus de la propriété d'autrui.
Il appartient au maître de la maison de donner l'autorisation ou de la refuser.
«Si on vous prie de vous retirer, retirez-vous.
Cela vous rendra plus purs» sans commettre une tansgression aux droits des autres.
Dieu connaît toutes les actions des hommes.
«Il ne vous est pas interdit de prendre pour refuge les maisons inhabitées …» C'est une autorisation accordée d'avance aux hommes pour entrer dans de telles maisons, comme celle d'hospitalité si on a reçu cette autorisation pour la première fois.
D'autres interprétateurs ont pris l'expression arabe contenue dans le verset à la lettre et ont dit: «Nul grief à vous d'entrer dans des maisons non habitées où se trouve un objet qui vous appartient».
Enfin d'autres aussi ont assimilé ces maisons aux auberges ou autres maisons consacrées aux voyageurs.